STP: tu dois écouter Heal de Tom Odell pendant le chapitre, okai bye!
Fiona.
J'étais assise devant Sasha, sur une petite terrasse de mon quartier. Elle venait tout juste de recevoir son mimosa et j'attendais mon cappucino (le premier depuis le tout début de ma grossesse, j'avais conclu le mériter après une nuit d'insomnie à cause d'Arlo, qui semblait me prendre pour un punching bag).
-Donc, si je résume... Harry passe la majorité de son temps chez toi, vous vous embrassez parfois, c'est mort pour le sexe, il t'achète des madeleines et essaie de t'aider avec le ménage, mais tu n'arrives pas à oublier Maisie et tu souffres de la pression de la société, comme quoi c'est un peu idiot de revenir avec son petit ami qui nous a trompé? C'est ça?
-C'est ça, avouais-je en fixant mes ongles, sur la table, un peu gênée d'avoir monopolisé la conversation depuis notre arrivée au restaurant, pour fêter mon début de congé de maternité.
Enfin, ce n'était pas un congé typique, j'allais quand même poster certains articles et continuer certaines tâches éditoriales, mais de chez moi. J'avais besoin d'argent et je ne pouvais pas me permettre de n'avoir qu'un certain pourcentage de mon salaire, pour l'instant.
Sasha soupira en avalant une grande gorgée de mimosa, en maugréant qu'elle avait besoin d'alcool pour bien démêler tout ça. Elle ouvrit ensuite la bouche, attendit quelques secondes, puis se mit à parler.
-Je pense que tu aimes encore Harry, beaucoup. Par contre, je pense aussi que l'affaire Maisie n'est pas complètement réglée. Vous n'en avez pas vraiment discuté, tous les deux. Et tu dois arrêter de te laisser influencer par les autres, Fiona, je te le dis depuis que tu as 16 ans. Sauf moi, tu peux te laisser influencer par moi, je te le suggère très fortement, d'ailleurs, rigola Sasha en prenant ma main dans la sienne, alors que j'avais la mine déconfite.
-D'un côté, je craque et j'oublie tout quand il rapporte des pâtisseries, qu'il parle au bébé et qu'il sort de la douche. De l'autre, j'ai ma mère qui ne cesse de me rappeller à quel point j'ai pleuré, j'ai le visage parfait de Maisie constamment en tête et j'ai un peu peur qu'il reccommence. Peut-être que le goût de l'interdit est rendu ancré, chez lui? Peut-être qu'il recommencera, encore et encore. Et... Et il le fera alors que je serai entrain de m'occuper d'Arlo. Et peut-être qu'il oubliera de se protéger, il me transmettra tout un tas de maladies et je deviendrai boutonneuse, ça me grattera, aucun homme ne voudra ensuite de moi et je finirai ma vie seule. Et si c'est pire, il me transmettra peut-être le sida, je vais mourrir et Maisie deviendra la nouvelle maman d'Arlo. Qui sait!
Sasha me fixait, comme si j'étais une dégénérée, alors que je larmoyais à la simple idée que Maisie me remplace et que mon entre-jambe devienne une zone sinistré par une infection.
-Fi, tu es complètement folle. Et dégueulasse. C'est d'Harry, qu'on parle.
Sasha avait raison. Je n'avais pas répondu parce que le serveur (un joli garçon que Sasha avait tout de suite essayer de charmer, à notre arrivée) venait tout juste d'apporter nos assiettes. Le bagel au saumon fumé pour Sasha, les gauffres au chocolat et à la fraise pour Arlo (d'accord, pour moi).
-Je ne sais juste pas quoi faire, Sasha. J'ai peur de me lancer dans une nouvelle relation avec lui et qu'il refasse une connerie... Mais je ne supporte pas l'idée qu'il refasse sa vie avec une autre. Et je m'ennuie de lui, constamment. Sauf que je sais que si nous revenons ensemble, tout le monde pensera que je suis désespérée.
J'avais vu comment les autres réagissaient, à une tromperie. Tout le monde disait qu'il valait mieux refaire sa vie et tout oublier, qu'un trompeur resterait toujours un trompeur.
