Vestiges. 2

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Harry.

Le ciel était complètement orange, le soleil se levait tout doucement.

J'étais assis derrière la hutte et je regardais le paysage devant moi, les grands arbres et le vide. Il faisait déjà assez chaud, même s'il n'était que six heures du matin. Mon chandail me collait à la peau.

Le village commençait tranquillement à se réveiller. Les hommes étaient partis depuis longtemps pour aller chasser, ils allaient revenir vers midi, les bras vides ou pleins. C'était le hasard, chaque jour.

Entendant des rires à travers les minces murs de terre cuite de ma hutte, je me levai, me dirigeant vers l'entrée. Poussant le petite rideau, je souris en voyant Andrea, une archéologue anglaise, qui discutait avec Sofi.

-Bon matin, sourit Andrea en me voyant.

Sofi me lança un sourire et je leurs fit un signe de la main, allant m'asseoir sur mon lit.

-Alors, la première nuit n'a pas été trop difficile? demandais-je à Sofi, qui semblait un peu fatiguée.

Elle sourit, secouant la tête.

-Je disais justement à Andrea que j'avais vraiment bien dormi, malgré le petit matelas, rigola-t'elle en me regardant.

Je rigolai en hochant la tête, jetant un coup d'oeil aux autres membres de l'équipe, qui dormaient encore.

-Si tu veux, tu peux te préparer et j'irai avec toi sur le site, pour tout t'expliquer, avant que la journée ne commence. On perdra moins de temps de cette façon...

Hochant la tête, elle me sourit.

-D'accord. Tu veux partir dans combien de temps? demanda-t'elle.

Je jetai un coup d'oeil à ma montre, avant de sourire et de prendre mon gros sac à dos, qui contenait tout mon matériel de travail.

-Dès que tu es prête! dis-je en quittant la hutte, souriant en me dirigeant vers un des Jeep de travail.

Je lançai le sac à l'arrière, avant de prendre trois bananes sur la petite table de bois qui contenaient un peu de nourriture pour toute l'équipe. Me dirigeant vers la hutte de travail, celle où l'ordinateur était installé et où Kenneth passait la plupart de son temps, je m'assied sur une des chaises, épluchant une banane en regardant Kenneth, qui parlait au téléphone.

-D'accord. Oui. Oui, c'est ce que nous ferons. Merci, je vous donne des nouvelles dès que possible. D'accord, merci.

Kenneth raccrocha et soupira, en se frottant les yeux.

-Un problème? demandais-je en mangeant ma banane.

-Non, c'est seulement le Ministère de la culture de Congo-Brazzaville qui est tenace... Un des membres croit que la découverte de la cité pourrait rendre la forêt équatoriale encore plus à risque des abattages de masses. En d'autres termes, le Ministère pense que les fouilles pourraient nuire à la forêt, étant donné la hausse touristique dans les prochaines années, lorsque le site deviendra ouvert au public...

Je mordillais ma lèvre, hochant lentement la tête.

-Je n'avais pas vu ça sous cet angle, murmurais-je en fixant mes bottes de travail. Merde...

Kenneth se gratta la nuque et secoua la tête.

-Et ils nous obligent à suspendre les recherches le temps que la question soit éclairée par des spécialistes touristiques et environnementaux.

-Ils trouveront une solution, Kenneth. Il faut juste trouver un équilibre entre la protection de la forêt et les retombées monétaires que la fouille permet. Il faut se comprendre, si le site archéologique devient ouvert au public, la hausse touristique que cela procurera sera phénoménale. Et le Ministère ne peut passer à côté de cette possibilité.

ParcellesWhere stories live. Discover now