En vie.

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salut à toi. 

je me sens mieux, tu sais. et j'ai beaucoup pensé. 

je me suis remise à écrire dans mes cahiers, à faire des listes et des calendriers. 

je me suis remise à avoir envie de vivre, genre. 

et là, j'écoute Elegy to the Void, the Beach House. et je me sens bien. 

j'ai vécu les pires semaines de ma vie, tu sais. et je pèse mes mots. 

j'étais certaine que j'allais aller à l'hôpital. que ça allait être trop et que j'allais disjoncter, genre. 

tu sais, quand tu réalises que tu es littéralement seule au monde, ça choque. 

j'ai perdu ma seule amie. 

et j'ai perdu mon rêve de passer un mois avec elle et d'enfin vivre à la bohème et de parler à des inconnus et d'enfin être heureuse. 

la minute d'avant, j'avais encore espoir que tout puisse fonctionner quand même, malgré les petites merdes qu'il y avait eue. 

la minute d'après, tout était fini et perdu et parti en poussière. 

j'étais seule. j'avais l'impression que ma vie était finie, parce que je partageais tout pleins de rêve avec elle. et pendant un bon trois semaines, j'avais l'impression que mes rêves étaient eux aussi parti. et que je n'étais qu'une bonne à rien. 

tu vois tout le monde qui s'amuse, tout le monde qui avance dans la vie, tout le monde qui socialise, tout le monde qui réalise des rêves... 

et toi tu es là, chez toi. et tu pleures parce que tu n'as plus personne, parce que ta mère est ta seule amie, parce que ton été n'est plus, parce que ce que tu attendais depuis des mois n'existe plus. 

je survivais grâce à ce voyage et cette promesse de bonheur. 

et tout a explosé. littéralement. 

et plus rien n'existait. 

et je devais repartir à zéro. 

et petit à petit, tout s'est remis en marche. 

je vais quand même aller en France, tu sais. avec ma mère, on sera à Aix-en-Provence. Et on vivra à la française, parce que comme tout est arrivé rapidement et à la dernière minute, disons qu'on avait pas économisé pour ce voyage à deux. donc je paye pour ma maman et on vivra tranquillement, ensemble, pendant trois semaines, à Aix, en campagne. 

on fera les marchés et on va juste... vivre loin de toute la merde des dernières semaines. 

je pense que je vais pleurer, à l'aéroport. 

pleurer de tristesse en pensant au fait que si rien n'avait chié, j'irais voir celle que j'appelais ma meilleure amie. 

pleurer de joie, parce que je serai enfin en congé de boulot pendant plus de deux jours. 

pleurer de fatigue, parce que ce fut le pire mois de juillet de toute la vie. 

je vais juste pleurer. 

et je recommence tranquillement à me former. et à rêver. 

j'ai décidé que j'allais être ma meilleure amie. et que j'allais passer du temps avec moi. 

et que j'allais me remettre à écrire, plus sérieusement. que j'allais remettre ma concentration ici. 

parce que ça me fait du bien. 

et j'ai décidé que j'allais recommencer l'aquarelle et le dessin. 

et que j'allais faire des étirements avant de me coucher, le soir. 

et que j'allais méditer. 

et qu'à Aix, j'allais essayer de passer le moins de temps sur mon cellulaire. je vais faire les marchés et visiter et sourire et lire et dessiner et regarder les paysages et parler avec ma maman et méditer et m'étirer et respirer et pleurer et rire et cuisiner et dormir et profiter. 

et j'ai décidé que c'était ma vie. et que j'allais enfin la vivre. 

je ne sais toujours pas ce que je vais faire de ma vie, tu sais. 

je ne sais toujours pas si un jour j'aurai une nouvelle amie. 

mais pour l'instant, j'essaie de rester dans le moment présent. 

je veux prendre soin de moi, maintenant. je suis épuisée, tu sais. 

je suis épuisée de ces dix-huit années de vie. 

et même si je suis encore totalement seule et que j'ai parfois envie de pleurer, et même si je suis encore perdue quant à mon futur, que je n'arrive pas toujours à écrire de jolies choses, que j'angoisse encore et que je me trouve parfois affreuse... je suis en vie. 

le seul fait d'avoir des hauts et des bas, donc d'être en vie, est spectaculaire en soi. 

je suis en vie. 

et tu es en vie. 

et nous sommes en vie. 

et les cactus sont en vie. 

je respire et je pleure! 

j'ai mal et rien ne va et tout merde et j'angoisse, c'est la putain de preuve que je suis en vie. 

tout est en vie. 

et si l'on trouve que la lune est fabuleuse, 

alors nous sommes fabuleux aussi. 

parce que la lune vit. 

et nous vivons. 

ça fait trois fois que Elegy to the Void joue. 

j'ai réalisé un bon tas de trucs pendant ces 19 minutes 30 secondes. 

et tu sais, je me suis remis à faire des plans dans mon cahier, pour mes histoires. 

et je pense que je vais bientôt publier Hallucinogène. Et je vais continuer Vestiges et je vais continuer les petits bonus de Harry et Siri et de Florale et de Curiosité et je vais essayer de continuer Exorable. Je sais pas pour Pitié, je veux pas m'en mettre trop, mais, en ce moment, je suis assez en symbiose avec Hallucinogène et Harry et Siri et Harry et Sofi. 

je les aimes d'amour. 

je m'excuse de t'avoir oublié. je m'excuse vraiment. 

mais tu sais, ce qui est bien dans le fait de n'avoir aucun ami, c'est que j'ai un peu de temps libre (en fait pas vraiment parce que je travaille beaucoup jusqu'au 9 août - le départ vers Aix!) mais pendant mon trois semaines en sol français, je me concentre sur mes histoires. 

je t'aime. 

un gros merci, tu sais. 

je voulais écrire un chapitre ce soir, mais ça m'a fait du bien de t'écrire à toi, à la place. 

j'espère que tu m'aimes toujours. 

s'il te plaît, parle-moi et informe-moi si tu veux lires des trucs ou si tu as des suggestions. 

la motivation, ça aide toujours. 

et n'oublie pas que tu es fabuleuses, parce que tu es en vie et parce que tu pleures. 

laurance. 

ParcellesWhere stories live. Discover now