Chapitre 7

389 32 0
                                    


Le lendemain matin, je me réveillai à une heure un peu plus convenable. Il était 9 h 30, nous étions vendredi et mes cours ne débutaient pas avant 10 h 30. J'adorai le vendredi pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'était le dernier jour de la semaine, ensuite parce que je n'avais pas beaucoup de cours ce jour-là et pour finir parce que Gab et moi finissions toujours dans un bar pour faire la fête entre fille. Ce soir ne dérogerait pas à la règle.

Je filai sous la douche, donnai à manger à squeezy et cherchai avec désespoir des vêtements propres dans mon armoire. Je crois que je me fis la même réflexion que 99 % des femmes en farfouillant à l'intérieur et en conclus que je n'avais vraiment plus rien à me mettre. L'heure tournait et je devais encore aller chercher des livres à la bibliothèque pour mon cours de cet après-midi. Si je continuai à traîner comme ça devant ma penderie, je n'aurai jamais le temps de me maquiller.

Finalement, j'optai pour un pull à maille large blanc avec un t-shirt en dessous et un jean noir. Avec tout ça, et le temps que je prenne une décision que le monde de la mode n'aurait pas renié en bloc, je n'en avais plus assez pour essayer d'atténuer les marques de mon horrible nuit pleine de cauchemars. Qu'à cela ne tienne, je pris une décision qui ne me ressemblait pas. Je décidai de me maquiller quand même et irai à la bibliothèque à ma pause déjeuner avant d'aller rejoindre Gabrielle.

Je me fis très légèrement le teint et mis une pointe de mascara sur mes cils ni plus ni moins. J'étais enfin prête à partir. J'empoignais mes clés de voitures, récupérais mon sac sur la table de la cuisine et partis.

J'allais toujours à la fac en voiture, ça m'évitait de prendre le bus aux heures de pointe et de me retrouver malgré moi tout contre un inconnu qui forcerait forcément le trait de la foule en se collant encore plus prêt qu'il ne le devrait. Dans ma petite auto, j'étais seule et libre. En plus, il ne me fallait pas plus quinze minutes pour m'y rendre alors pourquoi m'infliger les multiples arrêts d'un bus de ville ?

Mon arrivée sur le campus fut plus compliquée que les autres jours. En réalité, la fac de droit et la fac de médecine faisaient partie de la même université et donc se trouvaient au même endroit, mais dans des bâtiments différents. Je ne pus donc pas faire autrement que de repasser devant l'amphithéâtre qui avait accueilli la veille la conférence de Charles Potens ce qui déclencha en moi une multitude de petits fourmillements dans mon ventre. Je décidai de les ignorer et partis en cours.

La matinée fut longue et ennuyeuse. J'allais en cours comme un bon petit soldat, prenait les notes nécessaires, mais c'est tout. Mon attention était toujours toute relative, surtout quand Gab s'évertuait à m'écrire une multitude de sms pendant les cours et, bizarrement, ce matin plus que les autres.

De Gab :

On devrait faire une statue à son effigie en plein milieu de la pelouse.

De Maggie :

Une statue de qui ?

De Gab :

Charles Potens ma poule !

Mon cœur eut un soubresaut. Cette fois, c'était officiel, je n'écoutais plus le cours et rien ne pourrait me ramener sur la terre ferme. C'était étrange comme sensation. Je voulais absolument arrêter de penser à lui et ne plus jamais en entendre parler, mais comme Gab s'intéressait à lui je ne pouvais pas m'empêcher d'aller à la pêche aux nouvelles. Je tentais quand même de garder la tête froide.

De Maggie :

Tu ne trouves pas que c'est un peu exagéré ?

De Gab :

Cœur ArtificielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant