Chapitre 40

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Charles réussit à se détendre et nous rejoignit même au bar quelques instants. Il commanda un jus de fraise et s'installa entre Benjamin et moi. Pour être honnête, il ne se détendit réellement que lorsque Gab revint enfin des toilettes, preuve que je ne lui avais pas raconté de bobards et que je n'étais pas là en tête à tête avec Benji.

La conversation tourna très vite autour de la médecine, ce qui passionna mon petit ami au point qu'il ne fit même plus attention à moi. Gabrielle s'éclipsa de son tabouret pour venir s'installer à ma droite, laissant nos hommes respectifs parler biomécanique et bistouris.

- Qu'est-ce qu'il fait là ? chuchota Gab pour ne pas être entendu. Tu savais qu'il allait venir ?

- Pas du tout ! me défendis-je.

- Comment il a fait pour savoir où tu étais alors ?

- Ah ben oui c'est vrai ça ! m'exclamai-je bien fort pour interpeller Charles et le forcer à se retourner.

- Quoi ? s'interrogea-t-il en nous observant toutes les deux tour à tour.

- Gab me demandait comment tu avais fait pour savoir où on était !

- Je te le dirais tout à l'heure. En attendant si ça ne vous fait rien, j'aimerais vous enlever Margaret pour le reste de la soirée !

Charles se leva de son siège et attendit patiemment ma réponse.

- Ah bon..., balbutiai-je un peu prise au dépourvu.

- Non allez-y, aucun problème, déclara Gab en me faisant un clin d'œil révélateur de ce qu'elle s'imaginait pour la suite de ma soirée.

Charles se leva le premier, salua poliment mes amis et attendit après moi en précipitant son regard dans le mien. Je me levai de mon siège et abandonnai mes deux acolytes de soirée, les laissant pleinement à leur idylle toute récente.

Charles passa son bras par-dessus mes épaules et nous quittâmes l'établissement comme un véritable petit couple. C'était bon d'être près de lui sans avoir à se poser mille questions. Il me conduisit jusqu'à ma voiture et s'y arrêta.

- C'est Paul qui t'a déposé ? le questionnai-je.

- Oui, ça ne te dérange pas qu'on prenne ta voiture ?

- Non, mais pour aller où ? m'enquis-je en sortant mes clés de mon sac à main.

- Je sais qu'il est tard, mais j'irai bien manger un morceau, pas toi ? Je connais un restaurant japonais fabuleux en ville.

- Ça me va ! trépignai-je à l'idée de ne pas me retrouver seule avec lui dans son manoir. J'adore les sushis.

- Alors nous sommes vraiment faits pour nous entendre. Je vais appeler Paul pour lui demander de nous ramener ton téléphone.

- OK !

Nous montions en voiture et parcourions dans un calme apaisant et une ambiance légère les quelques kilomètres qui nous séparaient du restaurant. Bien que je sois censée me concentrer sur la route et uniquement la route, je ne pus m'empêcher de lancer des regards pleins de tendresse à Charles qui ne cessait plus de m'observer avec insistance. Je dus rougir une vingtaine de fois sur le trajet.

- Quoi ?

- Rien, c'est juste que..., commença-t-il sans finir sa phrase.

Il semblait réfléchir à ce qu'il allait dire ensuite ou, moins rassurant, à comment il allait formuler son propos.

- Continue, je t'écoute ! lui ordonnai-je car je n'étais pas du genre patiente.

- Tu avais raison depuis le début.

Cœur ArtificielWhere stories live. Discover now