Partie 29

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Je suis rentrée de chez mon père. Dimanche soir, je regardais un film avec ma mère (comme très souvent). Je textotais avec Jenna en même temps, Yanis m'a répondu à ce moment. Comme j'étais sur mon téléphone : je n'ai pas réalisé que c'était lui, j'ai directement ouvert le message. J'ai réalisé ensuite en voyant un long message et en lisant en haut de l'écran « Yanis Maleki ».

« Quand une porte de ferme, une autre s'ouvre »

Yanis : wallah Jade je t'aime bien et tout, mais nounours t'es trop fragile pour moi, avec toi je suis bloqué j'arrive pas à franchir la limite de l'amitié. Ça pourrait marcher mais plus tard pas maintenant. Ça sert à rien que je me force. T'es la meuf la plus clean que je connaisse donc je sais que je pourrai avoir de regrets, mais c'est la vie j'ai envie de prendre mon temps pour l'instant

Je l'ai lu une fois, puis 2, 3... Un nombre incalculable de fois. Par où commencer, par le début peut-être. « t'es trop fragile » ça m'a touché personnellement. Oui j'étais sensible à certains moments mais j'avais pas eu la vie facile et je ne lui avais jamais fais part de tous mes problèmes. Je me sentais jugé, j'avais l'impression qu'il ne me connaissait pas, qu'il ne savait pas à quel point j'étais forte.

Lorsqu'il parlait de se forcer, je me suis sentie un peu rabaissé. Comme ci je lui mettais la corde au cou, ou que je n'étais pas assez exceptionnelle. Je ne sais pas ma fierté en avait pris un coup je pense.

Lisant la fin, j'allais lui demander s'il voulait que je l'attende. Car j'étais prête à attendre des années s'il le faut. J'aurai pu l'attendre. Mais je n'ai pas demandé, je relisais le fameux « tu es trop fragile » et je me suis dis que j'en avais assez fais.

Il m'a détruite ce soir là, il m'a anéanti. Je ne m'attendais pas forcément au BIG LOVE de suite, mais pas ces mots, pas comme ça... J'aurai préféré qu'il m'annonce ne pas être prêt mais que mes sentiments étaient réciproque. N'importe quoi. Mais pas ça.

J'ai quitté le lit de ma mère, prétextant que j'allais dormir, que j'étais fatiguée. J'ai pleuré des torrents de larmes. Il détruisait en un sms tout cet espoir, tous ces rêves, mon avenir, notre avenir. Il m'idéalisait trop, il me voyait comme la fille parfaite et il n'était pas encore prêt pour tout ça. J'avais plus envie d'être respectée, je n'étais pas fragile, je n'étais pas parfaite Yanis.

J'ai quand même hésité à lui demander si je devais attendre, il le méritait à mes yeux. Il était le seul qui avait su conquérir mon cœur. Mais je n'ai pas demandé, j'ai décidé de ne pas répondre à son message.

Je méritais quelqu'un qui prenne soin de moi, pour qui je suis importante, qui me considère et me donne de son temps, qui a envie de me voir, de construire quelque chose avec moi par la suite.

Mohamed m'a envoyé un message, on s'est mit à parler de Sofiane qui était toujours à fond dans la religion ma sha Allah. Mohamed se moquait un peu, je passais. Mohamed est quelqu'un de drôle, il se prend jamais la tête, avoir une conversation avec lui m'a changé les idées. On s'est aussi mit à parler de nos pères qui avaient la même maladie. Ça faisait du bien d'extérioriser. Mon père est mon talon d'Achille, je n'en parle jamais. Mais par moment ça fait du bien de tout sortir, et avec Mohamed je me sentais comprise. On traversait la même chose.

Bzzzz bzzzzz

APPEL ENTRANT : Terence

Il m'a parlé, j'avais une petite voix, il m'a fait rire, m'a détendu, et ça a fait passé la pilule Yanis un peu plus facilement. Merci à lui. Je lui ai dis que je ne voulais pas réveiller ma mère alors j'ai rapidement raccroché. Je m'installais pour dormir mais il avait apparemment encore des choses à dire...

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesDove le storie prendono vita. Scoprilo ora