Chronique au cœur de mes histoires impossibles

After Chronique 27

Maya : tu veux que j'annule avec Youssef ?

Moi : non non gâche pas ta journée pour moi

Maya : ahcheum ça me dérange pas t'es la priorité

Moi : non la priorité c'est Youssef, vas-y c'est bon je vais aller

Bzzzz bzzz

Khalid : le voyage s'est bien passé ?

Bismillah... Les jambes flageolantes, le cœur qui bat plus qu'à la normale, je n'arrivais même plus à marcher, ni parler correctement, j'étais désorientée. Je détestais cette sensation, mais j'avais été trop loin. Je me promettais de le voir et de tout arrêter ensuite.

Moi : oui je viens d'arriver et toi ?

Khalid : moi aussi

Oh punaise, la pression monte. J'étais pas bien du tout. Je mentais à tout le monde, je faisais quelque chose de mal, j'avais peur d'être un bébé à côté de lui, qu'il me critique, qu'il se moque de moi... Peut-être parce que je ne connaissais que ça finalement. Je ne me sentais pas du tout à la hauteur. Je me regardais dans une vitre, je me trouvais bien bête, bien stupide.

APPEL ENTRANT : Maya

Moi : allo ????????

Maya : tranquille Jade

Moi : j'suis vraiment pas bien

Maya : je crois que je viens de le voir je l'ai reconnu, tu vas kiffer

Moi : il fait pas vieux ?

Maya : non il est simple, mince comme t'aimes bien il fais jeune tu vas kiffer

Moi : ok merci

J'étais stressée mais Maya me connaissait, je savais qu'elle ne me mentait pas. Je souffle un bon coup et me mets en tête que ce n'est qu'une journée, juste une petite parenthèse dans ma vie, un moment de perdition et après ça je serais une femme bien, une femme correct, j'emmènagreai avec Younès, je ferais tout ce que je dois faire. J'avance et le croise. Quel sentiment étrange, celui de se connaître sans vraiment se connaître. On ne s'était jamais vraiment envoyé de photos, on ne connaissait que la personnalité de l'autre. Je le reconnais de suite. Tellement différent des garçons que j'ai pu rencontré. Il était simple. Un pantalon, un pull, une doudoune sans doute plus lourde que lui, des chaussures... Genre de vrais chaussures lol, pas des baskets. Je ne savais pas ce que je devais faire. Sur le coup, je me suis dis « bof », ce n'était pas vraiment vraiment mon style de garçon, mais bon, j'avais aimé son intérieur, puis quand faut y aller faut y aller.

Moi : salam

Ma voix était tellement faible, je ne sais même pas si mon simple « salam » était audible.

Khalid : ça va ?

Il s'approche naturellement vers moi et on se fait la bise. Sa voix est la même qu'au téléphone. Je le sens à l'aise, simple, lui-même et ça me rassure un peu. J'essaie de me détendre, il est devant moi désormais. Il sourit alors je me dis que je dois pas être si terrible. Je prenais confiance du peu de confiance en moi, ça me bloquait trop.

Khalid : tu viens ?

Moi : je te suis

On arrive à sa voiture.

Khalid : vamonos !

Moi : on va où ?

Khalid : ben à Paname

J'enlève mon bonnet, j'essaie d'avoir l'air à peu près à l'aise mais je suis énormément crispée, je sentais mon corps raide. Je pensais à Younès, ce que je faisais était mal, comment j'en étais arrivé à prendre le train pour un inconnu. J'étais en train de tromper Younès clairement. Moi qui avais toujours jugé mon père, finalement je ne valais pas mieux, j'étais la même !