Partie 48

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Dernière heure de cours espagnol, je me dirige vers ma classe un peu à la bourre, je ne sais plus ce que j'avais encore fais pour me retrouver seule et presque en retard. Je passe devant Younès mais fais semblant de ne pas le voir. On me bloque le passage, c'est Cyril, un gars que je connais du collège, un gars super relou.

Cyril : younèèèèèès

J'étais un peu secouée et surprise par un tel culot, ça m'a mise mal à l'aise, je me sentais démunie. Je lève les yeux et vois Toufik, seul lui aussi.

Moi : ça va ?

Toufik : bien et toi bb ?

Moi : oui, t'as rien oublié ?

Il me prend par le cou et on s'éloigne, il s'approche et me fait un petit bisous sur la joue. Il me calme, m'apaise et me fait oublier mes erreurs du passé...

On a fait un gouter en cours d'espagnol, j'étais principalement avec lui... Toufik, et les filles aussi : Siham et Maya. On était une trop bonne équipe tous ensemble. Je me surprenais parfois à être un peu jalouse vis-à-vis de Toufik. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, quand j'apprécie des gens, j'ai l'impression de vouloir les contrôler, de les vouloir que pour moi. On s'était tellement rapproché ces derniers temps. Mais je ne pouvais pas lui dire, ni à lui ni à qui que ce soit. J'avais honte. Est-ce que j'avais de l'attirance envers lui ? Par moment j'avais l'impression de me cacher derrière notre amitié. J'avais honte du regard des autres. Dans la team, Toufik c'était le mec cool mais assez précieux avec un style assez sophistiqué. Il était grand, très mince, assez blanc de peau, il portait des lunettes, il avait peu confiance en lui. Il n'était pas le genre de garçon qui m'attire, et puis on était dans la même classe... H24 ensemble. Mais ses gestes, son cœur, sa façon de me parler, de s'intéresser à ma vie, de me parler de mon père... ça me touchait tellement.

On était pas assez proche lors du décès de mon père, mais quand je lui en avais enfin parlé quelques semaines auparavant, sa réaction avait été la meilleure du monde. Il n'était pas gênée ou mal à l'aise. Il me trouvait forte, il m'admirait. On parlait de mon père. Ce garçon avait de l'admiration pour moi. Et j'en avais pour lui. On avait une relation assez intellectuelle sur certains points. On parlait littérature, cinéma, religion. Il était le genre de gars qui ne me ferait jamais de mal, je pouvais avoir le dessus sur lui. C'était tout ce que j'aimais. Mais je n'assumais pas. Alors je ne disais rien.

Le cours se termine, je rejoins Jenna et on marche un peu, on promène. On se raconte nos péripéties, on se dirigeait vers le quartier de Yanis. J'avais tellement l'habitude de m'aventurer là-bas malgré tout... Une voiture passe, musique à fond, une fille et un garçon qui n'est autre que... Souleymane. Nos regards se croisent.

Moi : ptdr t'as vu c'était qui ?

Jenna : ouais il me dégoute

Moi : ptdrrrrr moi ça va mieux maintenant

Bzzzz bzzz

Msg de Souleymane : wesh tu fais quoi dans ma rue mdr

Moi : et toi t'étais avec qui mdr

Souleymane : ma cousine Sarah, non mais tu fais quoi DANS MA RUE mdr

Moi : mdrr je sais pas

Je savais même pas qu'il habitait ici ce con, toujours dans les parages, jamais bien loin. Un radar, un poison le mec. Il m'a géolocalisé direct (Maya tu comprendras le pourquoi de cette phrase ptdrrr). Je me pose avec Jenna, elle me posait des questions sur Ryad mais je n'avais rien de spécial à raconter. Notre relation se détériorait mais je ne m'en plaignais plus. Yanis c'était du passé. Younès de même. J'étais enfin venu à bout de ma période sombre... Du moins je l'espérais.

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant