Partie 50

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Yanis et moi étions beaucoup moins proche, je n'ai pas vraiment pleurer pour lui en soit, j'ai pleuré cette désillusion, j'ai eu l'impression d'avoir vécue quelque chose seule. Il allait à droite à gauche, il retrouvait des filles dans des chambres pour un plaisir éphèmere pendant que je priais pour qu'on soit unie devant Dieu. J'avais honte, j'étais tellement triste... Il était toujours dans mes invocations, je l'ai aimé du plus profond de mon être. Mais moi qu'est-ce que j'étais au final ? Juste une pote ? ça ne pouvait pas être possible. Je pense que chaque chose qui arrive dans notre vie arrive pour une raison. Mon si fort amour pour Yanis ne pouvait pas être vain, je refusais de le croire.

(...)

La sonnerie retentit, c'est l'heure d'aller en cours. J'étais ailleurs, je ne comprenais pas le monde dans lequel je vivais. Ma bulle venait de se percer. Plus rien ne serait jamais comme avant. Découvrir l'âme de quelqu'un ne leur suffisait donc pas, ils voulaient juste un corps. Je n'écoutais pas mon cours, je regardais la classe, le professeur, pensive... Mon regard s'arrête sur Toufik. Je le trouvais parfait ce garçon, pas physiquement comme j'ai déjà pu le dire. Mais sa personne. Il représentait tout ce que j'aimais, mais est-ce que ça voulait encore dire quelque chose ? Après tout un garçon est un garçon. Je m'étais déjà trompé une fois.

Toufik se retourne et nos regards se croisent, je le regardais déjà, j'étais grillée. Je lui souris, il me sourit. Tout est si simple avec lui, mais je suis brisée au fond de moi.

(...)

L'après-midi on avait sport, on va en bâtiment BTS. Je vois au loin Younès accompagné d'une fille, je fais semblant de ne pas les voir car je m'en fiche, ça ne me regarde plus, moi aussi je suis passée à autre chose de toute façon. On entre dans le bâtiment et on se met à discuter tous ensemble : Maya, moi, Selma, Fatou, Siham, Asma... On était disposé en cercle au centre de l'allée principale. Quand je vois Asma se pousser pour laisser passer Younès et la fille en question qui lui tenait le bras. Je la regarde, je ne suis pas jalouse. Je la trouve quelconque. Je lance un regard à Maya et on se met à rire. Je savais qu'il me provoquait, mais ça ne me faisait rien. Juste rire. Lui aussi m'avait menti. Soit disant j'étais celle qu'il voulait présenter à ses parents lol. Que des menteurs.

Je rentre chez moi après une grosse journée, tête rivée sur le téléphone. Toufik m'a beaucoup parlé, il ne s'y connaissait pas beaucoup niveau religion et il me posait beaucoup de question, ça me faisait plaisir de lui apprendre le peu que je connaissais. On s'enrichissait l'un et l'autre. C'était magnifique. Ce soir là, il s'est mit à me parler de mektoub pendant un long moment. Je commençais à me dire que notre relation allait peut-être évolué. Je ne savais pas si c'était ambigu ou non j'étais perdu. C'était plus simple de dire que nous étions ami alors je gardais cette relation amicale. Ce soir là je prends mon journal intime, mon stylo et note... « Toufik ma sha Allah que Dieu le garde dans le droit chemin. On est devenu proche on parle h24 et c'est vraiment un gars bien ». Ces mots ne sont pas fou, mais pour moi c'est beaucoup.

Moi : allez bb je vais dormir à demain in sha Allah dors bien

Toufik : bisous bb bonne nuit

Je pose mon téléphone. Je me mets à penser un peu... ça m'endort.

BZZZZ BZZZZZZ

Ryad : on se voit demain ?

Un revenant, on se parlait quasiment plus, on ne partageait plus rien. Je ne voyais pas ce qu'on pouvait lui dire.

Moi : ça dépend je vais peut-être à la bibliothèque

Ryad : après tes révisions

Moi : d'accord

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant