After Chronique 51

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Je me concentrais sur moi, mon sport, mes copines...

Bzzz bzzzz

Belle-maman : on peut s'appeler ?

Moi : oui

Bismillah...

APPEL ENTRANT : Belle-maman

Je prends le téléphone et m'installe dans un transat dans mon jardin. Je ne veux pas que ma mère sache que je lui parle, je ne veux pas qu'on entende. Je ne me sens pas de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur mais je n'ai pas envie de faire mon bébé alors j'accepte l'appel.

Moi : allo ?

Elle : ça va la miss ?

Moi : ça va et toi ?

Elle : vraiment ?

Moi : oui  je prends beaucoup de temps pour moi. Je donne des cours en ligne, je fais mon sport je m'occupe

Elle : et tu penses que c'est la solution ?

Moi : je me sens bien comme ça donc oui

Elle : c'est exactement ça Jade, tu es toujours à 100 à l'heure tu es quelqu'un de très ambitieuse, très exigeant et du coup pour Younès c'est dur à suivre. Tu sais lui il est cool, relax. Toi tu te lasses vite, tu as un projet et une fois que c'est fait tu es déjà au suivant. Tu ne prends pas la peine de te poser, regarder les oiseaux voler, regarder les arbres. Tu penses au futur et ne vois pas le moment présent tu comprends ?

Moi : hmmm

Je l'écoutais parler, faire son monologue, je ne l'entendais pas très bien, elle portait surement un micro ou des écouteurs alors je ne préférais pas trop parler, j'écoutais... Je ne me reconnaissais dans aucun des mots qu'elle désignait. C'était comme-ci elle inversait les rôles. C'était Younès le stressé, pas moi. Je ne voulais que ça apprécier la nature, le moment, le présent, et c'était d'ailleurs ce que j'essayais de faire. Je me sentais incomprise.

Elle : avoir des projets c'est bien, voyager c'est bien, mais Younès par exemple il veut acheter une maison et pas louer. Il veut du concret

Moi : c'est ce qu'il t'a dit ?

Elle : oui bien sur

Ok je vois. Son fils mentait de A à Z. Celle qui voulait acheter c'était moi, Younès lui voulait se contenter de reprendre la location de ma mère. Mais encore une fois je ne disais rien, j'écoutais.

Elle : ça te dirait qu'on se voit ?

Moi : oui dans les prochains jours, ce serait peut-être mieux parce que là je t'entends pas super bien

On fini par raccrocher. Elle m'avait gardé près d'une heure au téléphone. Une heure à parler seule, je ne voulais pas débattre au téléphone. Je n'aimais déjà pas être au téléphone... Je préférais discuter en face. J'étais surprise de la façon dont elle me voyait, ou peut-être comment Younès m'avait décrite. Il voulait peut-être avoir le bon rôle, je m'en fichais. Je n'étais pas en guerre ou en lutte. Je n'avais plus envie de me justifier, de parler, je savais ce que je voulais et qui j'étais. Quand on sait ça, le reste importe peu finalement. Je tenais juste à remettre les choses dans leur contexte une fois que je la verrais.

(...)

Mes journées de confinement étaient vraiment banales, je restais chez moi à regarder des séries, ou à rester sur mon téléphone. Jenna venait faire sa séance de sport à 15h et ensuite on discutait de choses et d'autres. Bien souvent de ma situation, des derniers rebondissements.

Jenna : ça va ?

Moi : oui, j'ai pris ma décision on verra bien si c'est Khalid c'est Khalid, si je dois être seule je serai seule et si Younès me manque je retournerais vers lui

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant