After Chronique 28

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MSG pour Khalid : tu as passé une bonne journée ?

Khalid : oui, je viens d'arriver, tu reviens quand tu veux !

Je savais que c'était sa façon à lui de dire les choses, j'avais compris qu'il était assez pudique par la parole mais qu'il était démonstratif par les gestes. Et c'était mieux comme ça. C'était sa façon de me dire que tout ce que j'avais pu penser était réciproque.

(...)

Je rentre chez moi et j'écris, chose que je n'avais pas faite depuis 6 mois, depuis mon séjour à Manchester, une fois rentrée en France je n'arrivais plus à écrire. Il était tard, mais je ne voulais rien oublier de cette journée, je voulais l'avoir sur papier, j'en avais besoin. J'ai pris des feuilles par-ci par-là, j'ai écris cette simple journée sur 6 pages. C'était un besoin. Puis j'ai mis mon pyjama, me suis posée dans mon lit. Je me demandais comment retourner à une vie normale après ça.

« C'est ça le grand problème du bonheur, tant que tu ne sais pas que ça existe t'es tranquille ! »

(...)

Maman : t'es réveillée ? T'as pas cours ?

Moi : j'ai stage aujourd'hui je commence pas tout de suite, ça va ?

Maman : oui, je peux te parler ?

Moi : oui

Maman : avec Khmissi on a convenu d'une date depuis un moment pour notre fetha (mariage religieux)

Moi : ben c'ets bien

Maman : oui mais il se pose beaucoup de questions par rapport à vous

Moi : maman on a toujours les mêmes discussions j'en ai marre à force

Le fiancé de ma mère n'avait pas tardé à montrer sa véritable personnalité, c'était un homme caractériel, assez fermé, mon frère et moi avions beaucoup de mal à nous entendre avec lui. Quoi que l'on faisait ça n'allait jamais. On pouvait passer des soirées à discuter avec lui, rire, puis après àça il faisait des debriefs à ma mère en nous critiquant. Il n'appréciait pas trop mon frère, jaloux de sa relation avec ma mère, quant à moi, j'étais la fille qui devait partir incessamment sous peu pour aller vivre avec Younès donc ça lui convenait.

Seul soucis, je ne voulais plus vivre avec Younès. Il faisait sa loi et on devait dire oui à tout. J'essayais de raisonner ma mère, je ne la poussais pas à le quitter mais simplement à se rebeller, à ne pas dire oui à tout. Je ne voulais pas qu'elle devienne ce que j'étais devenue à cause de Younès.

(...)

Je me prépare et vais à mon stage, j'écoutais « Dos gardenias para ti » encore et encore, en boucle. Et je repensais à la journée magique que j'avais pu passer avec Khalid. J'étais dans mon monde. Avec Younès, on se parlait beaucoup moins. Je suis lucide, je sais très bien que c'était depuis l'arrivée de Khalid dans ma vie, je n'avais pas grand-chose à partager avec Younès alors je lui disais que j'étais pas très bien et il me laissait tranquille. Il avait l'habitude, ces périodes de déprimes arrivaient souvent, mais il ne faisait jamais rien pour les arrêter.

J'étais dans un état d'euphorie, tout allait mal autour de moi, l'ambiance à la maison était devenue pesante, ma mère se disputait souvent avec Bilal pour Khmissi, moi j'étais dans ma bulle je vivais au rythme des appels de Khalid. C'est la seule chose qui me rendait heureuse. Cette journée avec lui m'avait fait prendre conscience de ce que pouvait être ma vie, que j'en avais le droit... Mais comment y parvenir sans faire de mal à qui que ce soit ?

Je passe la journée, j'étais dans un lycée avec Marie-Lou (la vraie lol), ça se passait bien, c'était une fille de ma classe elle était sympa. Une fois la journée terminée je monte dans ma voiture, écoute « Dos Gardenias Para Ti » encore et encore et je repensais à cette journée.

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesWhere stories live. Discover now