Partie 67

2.9K 85 38
                                    

Le lendemain, fin de journée ensoleillée, je suis au parc avec Younès. L'air est doux, il s'est beaucoup livré ces derniers temps, j'avais souvent de longs messages attendrissant où il me rappelait qu'il m'appréciait, que j'étais spéciale... Je ne me sentais pas flattée, j'étais touchée car je savais que venant de lui ce n'était pas juste de belles paroles, il pensait chacun de ces mots. On est posé sur un banc, je lui prends le poignet et y dépose le bracelet qui nous unira. J'ai une petite pression, je prends son visage et y pose sa joue contre la mienne.

Moi : je t'aime

C'est la première fois que je lui dis, que je le dis à voix haute à un garçon. Mon conte de fée commence...

Il sourit immédiatement, me regarde dans les yeux, les siens brillent. Je sens que j'ai avancé, j'ai passé ce cap que j'avais du mal à franchir. J'avais toujours cru que Yanis me serait destiné mais Yanis n'était qu'un souvenir désormais. Younès c'était la vraie vie, la réalité.

Toujours assis sur ce banc, il nous prenait en photo. Avec lui je me sentais bien, il me donnait un peu plus confiance en moi. Je sentais qu'il était content et fière d'être à mes côtés, je crois que c'est tout ce dont j'avais besoin. J'étais apaisée. Je pense avoir fait le bon choix, avec un garçon comme Younès, je pouvais m'ouvrir et briser cette carapace car je savais qu'il le méritait, il était sincère envers moi, j'avais confiance en lui. Jamais je ne douterais de lui.

(...)

Cependant les semaines qui ont suivi ont été très compliquées, j'avais mes examens. Au lycée j'avais toujours un peu bossé en dernière minute mais je sentais qu'à la fac ça ne passait plus, je commençais à me demander si j'avais le niveau une fois de plus... J'aimais l'ambiance de la fac mais ma solitude me pesait. D'autant plus que Younès me montrait de plus en plus son vrai visage. Younès changeait petit à petit. Il était dur à mon égard, il m'imposait des choses, me dicter une conduite à adopter et je cédais car mes réponses le blessaient.

Au final c'est moi qui étais blessée... Il était devenu si dur à mon égard. Je n'avais plus le contrôle dans notre relation. Et je pesais mes mots à chaque fois. Je souffrais en silence. Tous les soirs c'était des disputes, des reproches, et il partait dormir, me laissant là, pleine de question. Je ne trouvais pas le sommeil, je révisais pas, j'étais crevée.

(...)

12 Novembre 2014

Je me réveille, coupe mon alarme et vois un message de Younès. Oh non... Je n'ai plus la force.

Younès: j'veux que tu te réveilles avec le sourire alors je t'écris ce message pour me faire pardonner, pardonner du mal que j'ai pu te faire, du mal que je te fais! Je suis spontané quand je parle et ça peut me porter préjudice je le sais mais voilà je suis comme ça... J'ai pas envie que ça redevienne comme avant, que je redevienne le mec qui te saoule quand il te parle, qui te fais des reproches etc... J'ai les larmes aux yeux en t'écrivant ça, la gorge nouée. J'veux vraiment pas que ça refasse comme avant. On est si bien ensemble, si bien tout les deux. On se complète, t'es ma moitié. J'oublierais jamais tous les efforts que tu fais pour moi, t'es une fille en or que je préserverai le plus longtemps possible. Je vais en parler à ma mère pendant les vacances de nous 2, je me sens prêt et t'es la bonne pour moi. J'veux plus faire couler tes larmes, c'est comme ci je me poignardais moi-même. Bref tout ça pour m'excuser encore et encore ! T'es l'un des plus beaux cadeaux que la vie puisse offrir. Je veux te combler de bonheur. Je t'aime de tout mon cœur, je t'aime plus que personne.

Ça me faisait du bien qu'il se rende compte de toutes ses choses, après j'avais été assez crue dans mes messages de la veille, apparemment ça l'avait réveillé, du moins j'espère. Ça me touchait qu'il voulait parler de moi à sa mère. Ça me prouvait qu'il était sérieux, même si au fond je n'en avais jamais douté. Ce garçon avait le pouvoir de me faire sentir meilleure. Et je ne laisserais pas ce sentiment s'échapper. Alors j'ai pardonné.

Chronique au cœur de mes histoires impossiblesWhere stories live. Discover now