𝓘 𝓭𝓲𝓭𝓷'𝓽 𝓹𝓵𝓪𝔂 💝 ( 𝓕𝓻𝓮𝓶𝓲𝓸𝓷𝓮)

15. Tout ne finit pas maintenant

Fred.
Je le reconnais tout de suite. Pas de doute possible.

Je m'avance avec prudence. Jamais je ne l'avais vu pleurer. J'ai toujours vu un Fred souriant, rieur, joyeux, en colère parfois, mais jamais triste. Pourtant, je suis sûre que c'est lui, et par George. 

Il se retourne, surpris par mes soupirs. En me voyant, ses larmes redoublent et je craque de nouveau, mes larmes coulent telles des rivières sur mes joues. Je me sens coupable de le rendre malheureux. 

Je ne l'ai pourtant jamais trouvé aussi beau. Les larmes aux yeux, ses cheveux décoiffés le rendent plus beau que jamais.

Il se lève, les larmes coulant sur ses joues, puis me caresse la joue. Il s'approche et, le plus délicatement de monde, pose ses lèvres sur les miennes. Et ce papillon, si léger, s'envole en moi. Des milliers de frissons parcourent mon corps.

Je goûte ses larmes salées et savoure le goût de ses lèvres. Ce baiser est passionné, comme si c'était le dernier.

Puis, timidement, il me prend et me pose doucement sur le canapé sur lequel je m'étais écroulée. Je me relève, et le regarde dans les yeux en m'essuyant le visage.

- Je suis désolée, Fred, je m'excuse.
- Pourquoi ?
- Je ne veux pas que tu sois malheureux, lui dis-je. Tu pleures de ma faute. 
- Non, Mione. Pas de ta faute, mais de la mienne. J'aurais dû penser à toi dans ce projet. Quand on a décidé ça avec George, on n'étais pas ensemble.

Je vois ses yeux se remplir à nouveau, et je me blottis tout contre lui.

- Je veux rester avec toi, lui chuchotais-je à l'oreille.
- Moi aussi, me dit-il.
- Ne m'abandonne pas
- Jamais, me promet Fred. Jamais. 

Nous nous endormons, serrés l'un contre l'autre. Et j'oublie tout. 

Le lendemain, nous nous réveillons de bonne heure.

Je commence à me faire doucement à l'idée que Fred ne restera pas à Poudlard.

Lorsque je retrouve Harry et Ron ce matin, ils remarquent mon air fatigué. Je leur explique que tout va bien, mais ils n'ont pas l'air convaincus.

Un mois passe. Ce n'est rien, un mois. Une étoile dans l'univers. Un grain de sable sur une plage. Un flocon de neige sur une montagne.

Ombrage renforce de plus en plus son emprise sur nous, en publiant toujours plus de décrets restrictifs, et en créant une brigade avec des Serpentards qui ne se privent pas pour nous retirer des points à tout bout de champ.

Fred n'est pas encore parti, heureusement. J'essaie de faire abstraction de ça et tente de profiter de lui au maximum, tant qu'il est là et que je peux le voir tous les jours.

Je n'imagine pas Poudlard sans lui et sans ses bêtises avec son jumeau, même s'il s'est assagi depuis que nous sommes ensemble, quand il s'agit de préparer un coup pour Ombrage, Fred est le premier à se lancer !

Les réunions de l'Armée de Dumbledore continuent, cette fois-ci dans l'illégalité car Ombrage a décidé de dissoudre chaque association ou équipe de Poudlard, dont les équipes de Quidditch, ce dont Angelina est furieuse. 

Le match de Quidditch se passe cet après-midi, mais Ron, très stressé, ne supporte pas la chanson "Weasley est notre roi", chanson si stupide! Assise dans les gradins, je soupire et hue les vert et argent, comme les autres Gryffondor.

A la fin du match, Drago Malefoy s'approche d'Harry, Ron et George. Je les vois de loin se disputer, puis en venir aux mains. Ombrage, qui assiste à la dispute, court aussi vite que ses courtes jambes le lui permettent, commence à leur dire quelque chose que, avec la distance, je n'entends pas.

Je me fraie donc un chemin entre la foule et accède enfin à mes amis, dégoûtés. Je leur demande ce qu'il se passe.

- Nous sommes privés de Quidditch, annonce George, amer.  
- Et  à vie, ajoute Harry, dégouté par ce crapaud rose.

Je suis choquée. Ombrage est encore pire de ce que je pensais! C'est vraiment trop, elle va trop loin, c'est vraiment abusé.

Fred vient de nous rejoindre, curieux et interpellé par la triste mine de son jumeau. Ombrage l'aperçoit et lui dit qu'il est aussi privé de Quidditch, "par sécurité", dit t'elle.
Je vois les traits de Fred se durcir par la colère. Il est furieux et, sans un regard, part s'isoler un peu pour se calmer. Je me lance à sa poursuite.

Je le retrouve rapidement, il s'est caché dans le parc du château, dans un recoin à l'abri des regards indiscrets.. Il estfurieux et garde son balai auprès de lui. Plus qu'une passion, leQuidditch est pour Fred un moyen de penser à autre chose, unesoupape d'action, de jeu et surtout un moyen de ne pas craquer faceaux pressions qu'il endure depuis qu'il a décidé de se lancer danscette aventure de magasin de farces et attrapes.

Je m'assois à coté de lui dans l'herbe. Il me lance un regard noir, croyant que c'était son jumeau, mais en me reconnaissant, son regard s'adoucit.

- Je croyais que c'était George, s'excuse t'il. Que s'est-il passé ?

- Drago a provoqué Harry et Ron, et George a commencé à les défendre, puis Ombrage est arrivée.

- J'en peux plus de ce crapaud... soupire Fred. A cause de Malefoy, je suis privé de Quidditch, alors que je n'ai rien fait!

J'essaie de le calmer, mais rien n'y fait, Fred est vraiment remonté. 

Le soir, quand je remonte dans la salle commune, Harry est lui aussi d'une humeur écrasante.