𝓘 𝓭𝓲𝓭𝓷'𝓽 𝓹𝓵𝓪𝔂 💝 ( 𝓕𝓻𝓮𝓶𝓲𝓸𝓷𝓮)

32. Potterveille

Nous discutons des Horcruxes lorsque nous entendons des voix au loin. Nous sommes sous assurdiato et sous sortilège de Désillusion, donc les intrus ne peuvent ni nous voir ni nous entendre.

Les raclements, les grattements, et le bruit des pierres et des branches nous disent que quelques personnes descendent le long des pentes abruptes des arbres, menant à la rive étroite de la rivière, où nous avons installé notre tente. Nous sortons nos baguettes et attendent, aux aguets. Dans un environnement presque complètement sombre, les sorts que j'ai lancé devraient être suffisants pour nous cacher aux yeux des Moldus ou des sorciers ordinaires. Cependant, s'ils sont des mangemorts, notre défense peut être testée par la magie noire pour la première fois.

Nous écoutons très attentivement les bruits aux alentours. Les bruits de pas se rapprochent, Ron nous donne des Oreilles à Rallonge, nous pouvons entendre maintenant clairement la conversation des inconnus. Deux gobelins se trouvent avec eux, un des hommes leur donne un saumon.  Harry reconnaît la voix de Ted Tonks, chez qui il est allé lors de la mission des 7 Potter. J'entends aussi la voix de Dean. 

Ils commencent à parler de l'épée de Gryffondror, et j'ai une idée: parler à Philleas Nigellus, dont j'ai récupéré le tableau dans le Square Grimmaurd. Je sors le tableau et mets un bandeau à l'ancien directeur, qui s'indigne de ce "détestable ajout". Nous commençons à le questionner sur les agissements de Rogue. 

Ron est de très mauvaise humeur:

- Continuez sans moi, je ne veux surtout pas jouer les rabat-joie.

Harry lui demande s'il a un problème, ce à quoi Ron répond:

— Je m'amuse comme un petit fou, ici, croyez-le bien, poursuit Ron, avec mon bras blessé et rien à manger, à me geler les fesses toutes les nuits. J'avais simplement espéré qu'après avoir passé des semaines à courir partout et à se cacher, on aurait fini par obtenir un résultat.

- Je croyais que tu savais ce pourquoi tu t'es engagé, dit Harry, déçu de la réaction de son ami.

Quant à moi, je suis pétrifiée, je ne sais pas quoi dire. Je ne veux qu'ils se disputent maintenant, car c'est loin d'être le bon moment pour ça.

- Tu t'attendais à quoi? Un hôtel cinq étoiles? Que nous trouverions un Horcruxe sous une pierre? Tu croyais vraiment revenir chez toi tous les week-ends? s'emporte Harry. 

- Je croyais que tu sais ce que tu fais! Apparement ce n'est pas le cas,  nous n'avons aucun plan! 

Je ne peux m'empêcher d'intervenir. Je ne veux pas de tensions entre nous, ce n'est franchement pas le moment. Je réalise soudain.

- Enlève le médaillon, Ron. Enlève le. Tu n'est pas comme ça de base.

Harry et Ron s'emportent, j'ai peur que ça ne dégénère, je lance un Protego. Ron est d'un côté, Harry de l'autre. Puis, il me demande ce que je compte faire. Je ne comprends pas vraiment sa question, mais il précise:

- Tu restes ou quoi?

Je lui réponds que je reste, que c'était que ce nous avions convenu, mais Ron sort de la tente et le temps que je désactive le bouclier, il disparaît dans la nuit. Il est parti. Il a transplané.

Je me jette dans un fauteuil et craque. L'absence de Fred me rend à fleur de peau, et le fait que Ron parte à son tour, le fait que nous soyons dans l'illégalité, tout ça me pèse énormément.

Je m'endors avec difficultés cette nuit là. Je me tourne et me retourne dans mon lit, je ne parviens pas à fermer les yeux. Si Fred n'est pas là je ne parviens pas à m'endormir.

Le lendemain matin, je me réveille tôt, vers six heures du matin environ. Je commence à préparer nos affaires, je ne vois pas ce qui nous retient ici, maintenant que Ron est parti. Nous transplanons jusqu'à une colline dans la campagne anglaise.

Philleas Nigellus nous rend parfois visite la plupart du temps, et à chaque fois il trouve le moyen de grogner, mais ce qui me manque le plus, c'est Fred. Je ressors mon cahier et écris pour Fred.

Ça fait maintenant un mois que nous ne sommes pas vus, un mois, c'est à la fois court et long. En ce cas, pour moi, ce mois équivaut à une éternité. Je n'ai pas de nouvelles de toi, sécurité oblige.

Je ne sais pas ce que tu fais en ce moment, mais de mon côté je suis toujours avec les gars. Ron est parti, on ne sait pas où il est.

Tu me manques, Fred. Ton visage devient de plus en plus loin, ton odeur, ton sourire... Tout me manque énormément. J'ai très peur pour toi, j'espère que tu vas bien, que tu n'est pas en danger, quoi que tout le monde est en danger. J'écoute chacune de tes émissions à Potterveille, ça me rassure de savoir que tu vas bien, mais d'un autre côté ça me fait mal d'entendre ta voix et de ne pas pouvoir être près de toi. Ca me fait mal de te savoir là, par ici, sans être à tes côtés, sans sentir ton odeur, sans voir ton visage.

Je ne sais pas si tu liras ces mots un jour, Fred, mais saches que je ne t'oublie pas. Je fais tout ça pour toi, pour nous. Pour l'avenir. Notre avenir.