46. La cérémonie

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Trois mois plus tard...

En trois mois, il ne s'est pas passé grand-chose. Je réside désormais au Terrier, où je suis accueillie comme un membre de la famille à part entière, Molly me traite comme tous ses enfants, et voit bien que je n'ai pas le moral. Un soir, après le dîner, elle me prend à part:

- Hermione, ma chérie, commence la mère de famille. Je vois que tu ne vas pas bien. Dis moi ce qui ne va pas.

- Mais tout va bien, Molly, je vais bien, lui répondis-je.

Elle ne semble pas convaincue mais me laisse tranquille et je pars me coucher. Je fais semblant devant tout le monde, j'essaie d'être forte, de tenir le coup, mais j'ai du mal, pour ne pas dire que je ''y arrive pas.

J'essaie tant bien que mal de dormir, mais, comme depuis trois mois maintenant, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Je suis seule dans mon lit, me tournant et me retournant sans cesse.

Demain, il y'a une cérémonie d'ouverture de Poudlard, que des centaines de sorciers les plus compétents dans leurs domaines ont réparé et agrandi. Nous devons retourner parmi les élèves pour participer à l'inauguration de la nouvelle aile, permettant aux élèves de s'entraîner au duels et à s'exercer aux sorts de manière générale.

Je ne veux pas y retourner, il y'a trop de souvenirs là-bas, et je ne veux pas y aller maintenant. Mais, en tant qu'héroïne de guerre, je dois y aller. Nous nous retrouvons tous au Ministère de la Magie pour la première partie de la cérémonie, puis nous nous rendrons tous à Poudlard par nos propres moyens.

Je retrouve mes anciens camarades, enfin ceux qui sont encore vivants et en état de venir. La cérémonie est très longue et ennuyeuse au possible, mais je fais bonne figure. Une fois que Kingsley à terminé son discours interminable, nous nous rendons à l'extérieur pour transplaner.

Je transplane donc à Pré-au-lard en compagnie d'Harry, Ron, Ginny et George. Nous atterrissons doucement.

Nous marchons vers le château, qui a retrouvé de sa superbe depuis la Bataille.
C'est MacGonnagal qui nous accueille dans le hall. Elle nous sourit et nous invite à entrer dans la Grande Salle. Nous nous installons à notre table habituelle, sur laquelle d'autres sont déjà assis. Les autres bavardent gaiement, tandis que je me mure dans le silence.

Toute la salle à été reconstruite à l'identique, c'est très perturbant pour moi. Je vois au fond de la salle, à côté des sabliers, une plaque en bronze.

La directrice prend la parole et nous souhaite la bienvenue dans la château reconstruit. Nous ne retournerons pas à Poudlard, les écoles supérieures acceptant exceptionnellement les élèves sans ASPICS.

Nous nous levons et allons voir la plaque en bronze.

En lisant ces mots, les larmes me viennent

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En lisant ces mots, les larmes me viennent. Ginny me serre dans ses bras.

Nous visitons ensuite le château rénové, reconstruit à l'identique.

Je revois les scènes de la Bataille partout. Les cris, la peur, la tristesse...

Tout se mélange.

Je suis à deux doigts de faire une crise d'angoisse. Ginny s'en rend compte et me serre fort dans ses bras.

Revenir ici n'est facile pour personne. Nous revoyons tous le château en ruines, avec les échos des sorts échangés, des corps qui tombent au combat, des proches que nous ne reverrons jamais...

Je ne peux m'empêcher de laisser les larmes couler. Décidément, revenir à Poudlard est trop dur, pour l'instant. Et Fred n'est même pas là pour me soutenir.

Nous allons enfin dans le parc, et nous saluons Hagrid, qui est très ému de nous voir maintenant. Sa maison a été reconstruite, nous la voyons au loin, elle semble un peu plus grande que celle que nous connaissions.

Entre les cérémonies, les instants passés à l'hôpital aux côtés de Fred, je trouve à peine le temps de souffler. Je passe presque toutes mes journées à Sainte Mangouste, à lui tenir la main, à lui chuchoter des mots doux, en espérant chaque jour qu'il se réveille, qu'il sorte de son coma, qu'il revienne parmi nous. Mais, peu à peu, l'espoir faiblit.

Je rentre au Terrier uniquement le soir, pour retrouver les autres. Mais je n'ai pas le cœur à sourire, à rire avec eux.

Kingsley est le nouveau Ministre de la Magie. Il essaie de nous ménager, en nous demandant régulièrement des nouvelles, mais j'ai du mal avec toutes ces cérémonies. 

Je me rends dans l'hôpital, je connais le chemin par cœur, je marche dans les couloirs blancs, j'ouvre la porte me menant à Fred. Mon petit-ami est allongé dans le lit, toujours aussi inerte, toujours aussi inconscient du monde qui l'entoure.

Les médicomages sont pessimistes, Fred ne réagit presque pas aux stimulations extérieures, ce qui me déchire de l'intérieur. Je me tiens près de lui tous les jours, je lui parle, je l'embrasse, je pleure, je crie parfois, de rage, de tristesse, de désespoir...

Je ne dors plus ou très peu, et mange encore moins. J'ai des nausées quelques fois mais je pense que c'est par ce que je n'ai pas le cœur à manger.

Les nuits, je suis allongée dans mon lit, en pleurs. Fred me manque chaque jour.

J'essaie tant bien que mal de me battre, de vivre, d'être heureuse, mais c'est vraiment difficile. Je ne veux pas l'abandonner, lui, tout seul dans son lit d'hôpital.

Point de vue Fred

Trois mois que je suis ici. Dans cet état. Je suis dans le noir, je suis la sans être la, je sens la présence d'Hermione à mes côtés, je ne peux pas réagir. Je sais qu'elle pleure souvent, je sens quand elle m'embrasse, j'entends ses cris de désespoir, j'entends les pronostics pessimistes des médicomages.

Je suis prisonnier dans un état de coma, je ne peux pas bouger, c'est une lutte quotidienne pour ne serait-ce que respirer. Je suis dans le noir, et j'attends la lumière qui pourra me réveiller.

J'entends les autres parler, je vois mon jumeau me faire des blagues, je vois les autres, même si j'ai les yeux fermés. Je suis hors de mon corps, allongé depuis trois mois sur ce lit d'hôpital.

Je suis coincé ici, maintenu en vie par des sortilèges pour m'aider à respirer et je suis nourri par une sonde qui va directement dans mon estomac. Je ne peux rien faire.

J'entends la porte de ma chambre se refermer, et je sens l'odeur d'Hermione me chatouiller les narines. Je sais qu'elle est là, comme tous les jours. J'aimerais tellement pouvoir lui dire que je suis encore là, que je suis conscient qu'elle est la, que je l' entends tout me dire, que je l'entends pleurer, crier contre moi des fois, parce que je la laisse seule, parce que je ne réagis pas.

J'aimerais lui dire que je suis encore là, mais je suis bloqué dans mon corps.

𝓘 𝓭𝓲𝓭𝓷'𝓽 𝓹𝓵𝓪𝔂 💝 ( 𝓕𝓻𝓮𝓶𝓲𝓸𝓷𝓮)Where stories live. Discover now