Chap IX : Eskiell (1/4)

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*Le narrateur est le vieil homme

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Je suis toujours autant fasciné par cette histoire que notre chère aventurière ne cesse de nous conter dans ses lettres. Depuis la cité d'Achlys, elle n'a pas cessé de se préparer, en vue de ce voyage. Cela bien-sûr, elle nous le narrera à la première personne, comme toujours.

Nos chers voyageurs ont connu une fin abrupte. Le cœur glacial de ma petite Alpha me peine beaucoup. Je crois qu’au fil des lettres, le ton qu’elle emploie doit vous l’avoir désigné. Libre à elle de le confirmer.

Bordos, Eskiell, Nsenga, Oyphul et Selphor. En relisant ses lettres, une chose me saute aux yeux. Qui était Bordos exactement ? Et Eskiell ? Que désirait le prêtre ? Quelle relation liait Bordos et Selphor ? Que dire de leurs profondes intentions ? Quels étaient leurs réels objectifs, au final ?

Pour répondre à ces épineuses questions, pourquoi ne pas nous plonger dans leur passé respectif, avant de pouvoir poursuivre la suite de notre récit. Je suis certain que vous brûlez d'envie de savoir, si l'un des personnages ne serait pas par la grâce de la providence, sauvé in extremis.

Plongeons-nous en premier lieu, dans le passé d'Eskiell :

Il est né à Haemmer ; terre des armures argentées. Il a grandi à Pallarya. Ce fut une heureuse nouvelle pour sa famille, lors de sa venue.

À ses sept ans, il a grandi à Sofiane, juste à cinq mille kilomètres de la capitale. Stupéfait, je suis d’apprendre qu’il a assisté si jeune à une des connexions d’engrenage d’un des bras de Carthage. Alpha en avait parlé au début de son aventure : il s’agit des quatre titanesques ponts, reliant une quinzaine de point à travers Lodart, à distance
inégale. Ces points sont des gros rochers verticaux où s’est établie une communauté, qui a vite fini par devenir une ville avec une population variant entre vingt et quarante mille habitants. Un des ponts est trois fois plus long que les trois autres. Et ces derniers font le tour de Lodart, en stoppant net sur un des rochers.

Il serait préférable de vous donner un petit aperçu : Prenons que nous ayons quinze verres de table formant un cercle, dont le milieu accueillerait un autre de même taille. Sur ce verre, nous plaçons quatre lattes de taille disparate. Nous déplaçons une des lattes dans le sens des aiguilles d’une montre et qu’elle finit sa course sur un des verres de mon choix qui se forme le cercle. Nous sommes d’accords ? Bien ! Maintenant, déplaçons certains verres, brisant de ce fait, le cercle. Quelques-uns se retrouvent bien éloignés du centre, d’autres s’en rapprochent quelque peu. Déplaçons à nouveau nos lattes au gré de notre volonté et arrêtons le mouvement sur le verre qui nous plait. Eh bien, voilà ! Nous avons le royaume de Carthage.

Ceci n’est encore que la partie abstraite de la représentation. Revenons maintenant sur Lodart et observons notre démonstration, d’un peu plus près. Le verre central est la capitale. Les autres sont les villes qui ont reçus la dénomination de province. Achlys, par exemple, est la province au Sud-Est de la capitale. C’est dans cet ordre que nous situons Sofiane, la ville d’Eskiell qui assiste à la connexion du pont arrivant tout droit de la capitale. Pendant un temps indéfini, la province aura accès à la capitale. Cela permet entre autre de faire du commerce, de remplir ses caves, se quérir de l’actualité du royaume, de se déplacer sans besoin de silfers (petits vaisseaux électriques).

Comment pouvait se mouvoir une telle structure indépendamment de la volonté de ses concepteurs ? Il n'était même pas de cette époque. Si vieux mais si fonctionnel. Cela l'avait captivé.

Ce Que Tes Émotions Leur FontWhere stories live. Discover now