Chapitre 19 : Baiser et Volupté

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Il m'avait fallu faire un détour par la forêt pour éviter les journalistes à ma poursuite. Si mon retour avait fait jaser chez les étudiants et les adultes, la descendante d'Athena était restée de marbre.

Une autre chose me titillait depuis que je me faufilai à travers l'épais feuillage. Je n'avais croisé aucun agent de l'OIS sur le campus, à croire qu'ils se moquaient de surveiller l'école. Pire, j'ignorais encore ce qui m'attendait pendant les épreuves même si ma motivation était toujours intacte. Gwen restait une fille extrêmement rusée et je doutais qu'elle se laisse gentiment faire. Elle connaîtrait certainement les épreuves à l'avance ou utiliserait tous les moyens de tricher sans que je puisse trouver la moindre preuve. Même si elle était ici depuis quelques mois, les étudiants lui faisaient confiance. Elle pouvait se mettre dans la poche n'importe quelle personne en battant des cils et en usant de sa voix douce. Les étudiants me faisaient également confiance, mais pour différentes raisons, à commencer parce que j'étais la fille de Tristan Riva, un illustre joueur de Capflag qui avait péri il y a des années.

Il n'en était rien. Mon père ne jouait plus à ce jeu depuis ma naissance et il avait certainement oublié comment s'amuser depuis qu'il avait quitté femme et enfant pour vivre sa révolution. Je lui en voulais d'être qui il était, d'être un Dragon aux grandes responsabilités que tous les protecteurs suivaient aveuglément. Je voulais mon père au côté de ma mère, qui se languissait de ... ma mère !

Je mis ma main dans la poche pour en sortir un téléphone, mais depuis mon arrivée à Diafosa je n'avais plus mes affaires personnelles. Je courus à travers les sapins si vite que des épines m'écorchèrent la joue.

J'arrivai telle un animal sauvage aux dortoirs où les derniers étudiants regagnaient leur chambre. Je jurai lorsque je remarquai des journalistes adossés à la porte principale. Nul doute qu'ils m'attendaient. Je décidai finalement de rebrousser chemin et de passer par la fenêtre de ma chambre que j'avais eu l'intelligence de laisser ouverte par précaution juste avant de partir.

Je me collai contre le bois du chalet, et d'un bond, je gagnai la fenêtre de ma chambre comme un chat. Il y faisait complémentent noir au point que je doive me tordre à tâtons pour éviter de me cogner contre les meubles. La lumière était non loin du bureau et du placard vide censé contenir mes vêtements. Je touchai presque au but, lorsqu'une main froide se posa sur ma bouche. Je me débattis et tentai d'hurler pour me libérer des bras puissants qui entouraient ma taille. Puis, je me souvins de ces trois mois d'entraînement et des conseils de Logan lors de nos combats. « Tu dois être la surprise. Toi et rien que toi. Ne te laisse pas surprendre et garde un coup d'avance » me répétait-il.

J'écrasai le pied de mon assaillant qui jura de douleur et pivotai sur moi-même pour le déséquilibrer. Ma technique marcha, car je pus appuyer sur l'interrupteur et découvrir le visage de l'abruti qui avait osé s'en prendre à moi.

Je regrettai alors immédiatement mon geste lorsqu'Alec se précipita sur moi et posa ses mains sur mes joues en me regardant comme si j'étais la personne la plus précieuse en ce monde. Ses yeux verts émeraudes n'avaient jamais été aussi captivants qu'aujourd'hui. Ils m'aveuglèrent pendant que ses cheveux noirs me chatouillaient le nez à mesure que son visage se rapprochait inexorablement du mien.

Je te cher ... commençai-je avant d'être interrompu par son doigt sur ma bouche.

Alec posa alors sauvagement ses lèvres sur les miennes et éteignis la lumière de sa main libre. Il m'embrassa comme si j'allais de nouveau disparaître, comme s'il s'agissait de notre dernier baiser, de notre dernier moment passé ensemble. J'agrippai son cou et le tirai vers mon visage pour le sentir encore plus près. Sa langue s'amusait avec la mienne dans une danse intense et pleine de sensualité. J'avais le souffle coupé, mais le plaisir était telle que je ne pouvais me délecter des millions de papillons qui flottaient dans mon bas ventre. Depuis combien de temps je rêvais de ce moment lorsque j'étais encore au château des protecteurs à me morfondre de ma situation ?

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant