Chapitre 30 : Je suis maudite !

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Du calme, du calme, s'époumonait le nouveau professeur de combat.

Les Tilions formaient un cercle autour du tableau mobile inscrit d'une écriture affable. Le professeur, qui faisait la taille d'un titan, pointait du doigt les points sur lesquels il fallait s'améliorer. Personnellement, j'étais encore à moitié endormie. À peine arrivée dans la chambre d'Alec hier soir que je m'étais allongée sur son lit encore vêtue de mon uniforme ( et de la lettre cachée dans ma poche ). Il m'avait réveillé ce matin pour ne pas me faire louper le petit déj : « Va prendre des forces, tu en auras besoin » m'avait-il dit avant de partir. J'ignorais où il se trouvait ni ce qu'il faisait, mais Alec séchait ce nouveau cours de défense. Bon, il n'en avait pas vraiment besoin non plus ...

Là précisément, désigna-t-il d'une voix ferme. C'est ici qu'il faut frapper si vous voulez mettre hors d'état de nuire votre ennemi sans le bousiller. Est-ce que je vous dérange, miss ?

Tout le monde se tourna vers l'étudiante qui se recoiffait les cheveux. L'embarras fit rougir ses joues, mais nous étions tous compatissants. Les journalistes avaient fait leur grand retour, encore plus collants qu'auparavant. Ils suivaient les étudiants partout où ils allaient, perturbants même certains cours. Notre professeur de mythologie grecque avait failli s'arracher les cheveux lorsqu'il s'était vu barrer le chemin par un trépied alors qu'il avait les mains prises par une montagne de documents.

Le cours de combat avait été ajouté à notre emploi du temps depuis l'attaque. Selon Gwenn, il était primordial que les étudiants sachent un minimum se défendre. Les précédents enseignements n'étaient pas suffisants.
, et j'étais plutôt d'accord avec elle pour le coup. Travailler en équipe, étudier des stratégies, savoir se débrouiller en situation réelle, voilà les objectifs de ce nouveau cours et j'avais hâte de m'y mettre.

Les journalistes n'avaient d'yeux que pour les futurs candidats aux élections, mais j'ignorais encore pourquoi quelques étudiants étaient la cible de leur appareil photo, dont moi. Peut-être que le nom des Riva les avait piqué, ou bien qu'ils avaient des informations intéressantes que j'ignorais.

Bien, nous allons faire une simulation pour voir si vous avez bien assimilé les mouvements de base. Un combat seul à seul est très rare. Dans la plupart des cas, vous devrez vous débrouiller face à plusieurs ennemis : trois, cinq ... voire plus. Mais pour l'instant, nous nous contenterons de cinq personnes. Des volontaires ?

— OUI ! hurla Ali d'une voix stridente en sautillant déjà vers le professeur d'un air joyeux.

Je secouai la tête, aberrée par mon amie qui gambadait innocemment comme si on lui avait proposé une barbe à papa.

Livia leva ensuite la main aussi haut qu'elle le pouvait. Sa chevelure rouge et bouclée était attachée en un haut chignon sur sa tête et une arme pointait le bout de son nez dans sa poche arrière, une sorte de couteau aiguisé. Mouais, nul doute que personne ne voudrait se mesurer à une folle pareille capable de vous planter pour un oui ou pour un non.

Pourtant, je faillis oublier un autre abruti qui pouvait sans difficulté rivaliser avec elle. J'ai nommé : le terrible Connor et son regard assassin. Il ne daigna même pas lever la main et se positionna à côté du professeur, prêt à en découdre. Nos regards se croisèrent, pour la première fois depuis qu'il avait promis de tous nous retrouver pour nous « tuer ». Vu la grimace qu'il tirait, Connor se rappelait parfaitement du tour que lui avait lancé Luck, le traitre qui avait tenté de voler une des clés de Leith et dont j'avais lacéré le visage malgré moi. Sa carrure était presque similaire à celle de notre professeur, tout en muscle et sauvagerie.

Les étudiants échangèrent des regards inquiets, si personne d'autre ne voulait se porter volontaire, alors ...

La miss aux cheveux noirs et à l'air triste, allez. Vous pourrez rattraper votre retard.

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant