GOD'S RETURN 2

Chapitre 28 : Comité d'accueil

— N-nita ! criai-je en me jetant dans ses bras pour l'enlacer.

Entre ma grand-mère et moi, il n'y avait habituellement aucun geste de tendresse. Cette femme avait le cœur aussi froid qu'une pierre et un sale caractère de cochon. Pourtant aujourd'hui, j'avais réellement besoin de serrer ma famille dans mes bras. Je n'avais pas vu ma mère depuis trois mois, et ... et il y avait toutes les aventures qui m'attendaient d'ici quelques jours.

Nita me renvoya mon étreinte, et je crus même déceler un sourire sur ses lèvres. Elle n'avait pas changé d'un poil avec ses yeux de la même couleur que les miens, si ce n'était plus clairs, et les quelques rides qui barraient son front. Ma grand-mère semblait avoir seulement la quarantaine d'années, alors qu'elle était beaucoup plus vieille. La dernière fois que nous nous étions vus, notre rencontre avait dégénéré en une grande dispute. Leith avait fait le con, ma grand-mère la grande vengeresse et je devais arbitrer entre ces deux-là. Nita pensait encore que les descendants avaient tué mon père, à cause d'un médaillon et d'une mystérieuse lettre que je n'avais pas pu lire, alors je ne pouvais pas tellement lui en vouloir. Aujourd'hui, je savais partiellement la vérité et ... il m'était impossible de dire quoi que ce soit.

Je me reculai lentement avec les épaules voûtées. J'avais une envie si forte de révéler que son propre fils était encore en vie, mais était-ce une sage décision ? Comment une mère pourrait accepter que son fils se soit fait passer pour mort depuis tant d'années et qu'il n'ait même pas essayé de la retrouver ? Non, ça détruirait ma grand-mère, j'en étais certaine. Son monde tournait autour de cette pseudo vengeance contre les descendants, et j'allais être responsable d'une perte très lourde si ce terrible secret venait à ses oreilles.

Je me pinçais mes lèvres pour me convaincre que mon choix était le bon, et surtout pour m'empêcher de faire une grosse gaffe. Lorsque j'aurais réglé toute cette histoire, mon père n'aura plus d'ennemis et j'espérais au plus profond de mon cœur qu'il revienne à la maison.

— Je pensais pas que ça te donnerait les larmes aux yeux, remarqua Amael.

Je me nettoyais les yeux d'un coup rapide, et allais accueillir mon ami en l'enlaçant tendrement. Même si Amael, le descendant de Poséidon, avait clairement rejoint le clan de Gwenn, je ne lui en avais jamais voulu. Amael avait été présent pour moi dans des moments difficiles. Même si cette révélation avait jeté un froid dans notre relation, ces trois mois passés sans lui m'avait beaucoup fait réfléchir. Je pouvais tout perdre à n'importe quel moment, alors pourquoi se casser la tête avec des bêtises ? Lui et moi ne partagions pas le même point de vue, certes, mais il restait mon ami.

Amael rabattit ses longs cheveux blonds derrière son oreille. Ses yeux bleus couleur océan pétillaient de malice. Il avait l'air réellement heureux de me voir.

— Tu me raconteras ton voyage, hein, me fit-il avec un clin d'œil.

Hors de question de lui donner tous les détails de mon apprentissage chez les Dragons en public. Je savais déjà qu'Amael raffolait de ce genre d'informations, lui qui était un grand passionné d'histoire surnaturelle et de toutes les espèces qui peuplaient notre terre. Mais, Amael allait se contenter de peu, voire de rien du tout. Si jamais des informations sensibles venaient à l'oreille de Gwenn, je ne payerais pas cher de ma peau.

— Assis-toi, tu as l'air au bord de l'évanouissement, m'ordonna Alec en posant ses mains chaudes sur mes épaules.

Par réflexe, je posai ma main sur la sienne et l'enlevai immédiatement lorsque ma grand-mère m'adressa un regard interrogateur. Il ne manquait plus que Nita sache que mon petit copain était un descendant !

— J'étais très inquiète, commença la mère de mon paternel. Ces idiots de surnaturels ont voulu m'effacer la mémoire lorsqu'ils sont venus à la maison. Pas de chance pour eux, je savais déjà tout de leur nature. Alors, ils m'ont simplement expliqué que tu avais été enlevée.

— Ouais, mon père a failli virer les agents qui étaient revenus bredouille, ajouta Ali en levant les yeux au ciel. Tu ne m'avais pas dit que ta grand-mère était une clairvoyante.

Les clairvoyants étaient des humains capables de ressentir les énergies magiques et par conséquent, de sentir la présence d'un surnaturel lorsqu'ils en rencontraient un. Certains avaient même des dons comme la divination ou une force physique développée, bien que ce ne soit pas le cas de ma grand-mère.

— On m'a parlé de ... cette attaque, poursuivit-elle en serrant son habituelle canne en bois qui avait frappé ma tête un nombre incalculable de fois.

Ma grand-mère n'avait pas sa langue dans sa poche, mais elle se retenait de dire réellement le fond de sa pensée en face de mes amis. Elle se moquait éperdument que Diafosa finisse en cendres. La seule chose qu'elle souhaitait, je le savais bien et je ne pouvais pas lui offrir. Pourtant, le simple fait qu'elle se soit déplacée ici pour moi me faisait espérer le contraire.

Notre petite fête continua pendant plusieurs heures. Plus personne ne parla de sujets fâcheux et ma grand-mère resta sagement dans son coin à nous écouter bavarder des cours, des nouveaux professeurs et des nouvelles règles de l'école. Ma grand-mère fut la première à nous quitter. Elle savait que j'étais saine et sauve et elle s'en contenterait. Pourtant, je mourrai d'envie de lui demander la fameuse lettre qu'elle avait eu à la mort de mon père. J'étais persuadée qu'elle me donnerait des informations capitales.

— Je te raccompagne !

Le temps s'était rafraîchi, aussi je ramenai mes bras croisés sur ma poitrine pour me tenir un peu chaud. Grand-mère Nita marchait d'un pas rapide, prête à quitter cet endroit au plus vite.

— Vas-y, pose moi ta question et tu répondras à la mienne en échange, me dit-elle alors que nous dépassions l'entrée.

Je déglutis péniblement et ramenai mes bras contre mon flanc.

— Tu m'avais parlé d'une lettre avant qu'on se ... qu'on se perde de vue disons.

— Je pensais que tu étais prête à l'époque, mais je  me suis trompée.

— Grand-mère, je ... râlai-je en comprenant où elle voulait en venir.

— Mais, j'ai  changé d'avis depuis que tu as disparu et encore plus en te voyant aujourd'hui. Tu aimes ce garçon, n'est-ce-pas ?

— Oui, lui répondis-je sans hésiter une seule seconde.

— Tu n'as plus l'âge pour que je te dise quoi faire de ta vie. Je vivrai jusqu'à la fin de mes jours avec cette rancoeur, mais je te fais confiance, m'avoua-t-elle en me regardant dans les yeux.

Elle sortit alors un petit papier de son sac. Je savais déjà de quoi il s'agissait m, mais l'étonnai de son état presque intacte comme si elle l'avait précieusement conservé depuis.

— Merci.

— Ne me dis pas merci, me coupa-t-elle d'une voix calme. Reste en vie, c'est tout ce que je te demande.

___
Yeah Ambre a enfin récupéré THE lettre 🥳

Bon, je vous avoue que j'ai une petite idée du contenu mais il faut encore que je réfléchisse à comment l'écrire, alors souhaitez-moi bonne chance 🥴

J'ai mes partiels qui commencent dans une semaine, donc je ne sais pas si je pourrais poster d'ici là, mais je ferai tout pour !

À bientôt !  🖤