GOD'S RETURN 2

Chapitre 57 : Coïncidence ?

J'atterris la tête la première dans la vase à l'odeur immonde. Une algue verdâtre resta collée à mon bras lorsque je me relevai pour me rendre compte que l'eau m'arrivait autour des genoux.

— Rien de cassé ?

Aragorn me sonda d'un regarde inquiet depuis la branche qui pendait au dessus de l'eau. Leith, hilare, était accroupi sur la branche voisine.

— Tu vas faire très bonne impression, m'indiqua-t-il en désignant d'un signe de la tête la bulle de la journaliste.

S-U-P-E-R. Les téléspectateurs n'avaient pas loupé une miette de cette entrée fracassante. Je sortis de l'eau, mais fus tout de même soulagée d'être trempée par cette chaleur suffocante.

— Bon, maintenant on fait quoi ? demandai-je en essorant mon t-short.

— Notre numéro cible ne va pas tarder à nous être attribué, me répondit le prince fae.

— Et des qu'on l'aura, on traquera cette équipe pour les jeter derrière la ligne.

— Et les 150 points ? leur rappelai-je.

— On a qu'à tuer des monstres au passage, facile.

— Non, ce n'est pas « facile ». Je doute qu'un plan aussi simple soit suffisant pour nous assurer la victoire.

Leith leva les yeux au ciel, l'air de dire « tu m'ennuies ».

— Dans ce cas qu'est-ce que tu proposes ?

— J'en sais rien, mais ce n'est pas mieux d'attendre que notre équipe cible franchise la ligne plutôt que de les traquer ? On a qu'à camper près de la ligne, et attendre patiemment qu'ils agissent avant nous.

— Oui bien sûr, attendre comme des laches près de la ligne. T'en as d'autres des meilleures idées ?

— On doit assurer la victoire, Leith ! Mon plan est beaucoup plus prudent.

Leith sauta depuis la branche pour me rejoindre, bientôt suivi d'Aragorn. Il ancra ses yeux bleus dans les miens avec sérieux.

— Ce n'est pas qu'une question de victoire. On teste nos étudiants pour avoir un président digne de ce nom, pas une lavette qui ne sait pas se mouiller quand il le faut. Tu ne te feras jamais respecter si tu gagnes de cette manière.

— Leith a raison, surenchérit Aragorn. D'autant plus que le conseil surnaturel attend beaucoup de nous.

— « Le conseil », cracha Leith en imitant la voix d'Aragorn. Ces imbéciles attendent seulement que les élections se finissent mal pour mieux nous enfoncer auprès des journalistes.

— Les journalistes ne font que rapporter ce qu'ils voient, et il était nécessaire que le conseil s'en mêle avec le dernier incident.

Leith lui lança un regard noir, le genre de regard qui pouvait vous liquéfier sur place.

— Qu'est-ce que tu insinues ? Que les descendants n'ont pas été à la hauteur ?

— Avec tout le respect que je te dois, Leith, les faits parlent contre toi. L'école a été détruite, des étudiants ont été blessés, et il y en a même une qui a été enlevée et séquestrée.

Je déglutis péniblement lorsque le mot «  enlevée » sortit de sa bouche. Les protecteurs ne m'avaient jamais forcé à les suivre, j'y étais allée par pur choix.

— Compte tenu de la situation, des pertes conséquentes auraient pu être évitées, et ...

— Et qu'est-ce qu'un prince qui ne sort jamais de son château en sait ? le coupa le descendant de Zeus d'une voix méprisante. Étais-tu là ce jour-là ? Sais-tu qui sont réellement les protecteurs ? Et qu'aurais-tu fait à ma place étant donné que tu penses tout savoir ?