GOD'S RETURN 2

Chapitre 22 : Rupture Amoureuse

La fin de semaine arrivait à grands pas. Reprendre mes marques ne m'avait pas demandé beaucoup d'effort, surtout lorsque j'étais entourée de tous mes amis. Seul bémol, je n'avais pas revu Hélène depuis maintenant deux jours. Alec affirmait qu'elle était souffrante et se reposait en bas de la colline chez sa famille adoptive, mais qu'elle reviendra aujourd'hui. Je ne tenais plus sur place et avait décidé de l'attendre dans les jardins, pour m'aérer l'esprit.

Les bourgeons des fleurs formaient de petites boules brillantes où naissaient de jeunes pétales à peine perceptible. Un garçon aux cheveux argentés et aux oreilles étrangement pointues se tenait devant le cerisier du campus en murmurant je-ne-sais-quoi. Son teint, particulière pâle, brillait sous la lumière du soleil comme un diamant. De multiples boucles d'oreilles en or pendaient sur ses globes en guise d'accessoire. Il se retourna alors dans ma direction, mais je ne détournais pas mon regard. Ses yeux avaient une couleur que je n'avais jamais vu nul part ailleurs.

— Tu n'aimes pas le violet ? me demanda-t-il en désignant son visage.

— Je n'avais jamais vu des yeux d'une telle couleur, lui répondis-je gênée. Je suis désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

— J'ai l'habitude. Même chez les fae, cette couleur est étrange.

Je réduisis les mètres qui nous séparaient pour éviter de parler trop fort.

— Je ne t'avais jamais vu dans les parages, tu es nouveau ?

— Je suis arrivé il y a deux mois, et j'aime plutôt bien cet endroit, affirma-t-il en humant l'air.

— Tu aurais encore plus apprécié avant l'attaque des protecteurs. Une bonne partie de la végétation a été anéantie.

Je posai ma main sur le cerisier, froid et dur.

— Les plantes repoussent heureusement. Et toi, apparemment tu as été faite prisonnière ?

— Oui, répondis-je gênée, mais je m'en suis sortie grâce à l'aide de Leith et de mes amis.

— On m'a dit des choses affreuses au sujet de Leith. Égoïste, violent, têtu et menteur ... Gwenn est tout le contraire.

Bon, là-dessus je ne pouvais pas le contredire et je n'allais pas non plus révéler le fond de ma pensée à un inconnu.

— Il n'a pas si mauvais fond, tu dois seulement apprendre à le connaître.

Sur ces mots, je vis une chevelure rousse passer furtivement. J'ouvris une bouche béante et m'excusai auprès du fae aux cheveux argentés avant de courir à toutes enjambées vers Hélène.

— Tu m'as tellement manquée, lui criai-je en la serrant avec force dans mes bras. Oh pardon, j'oubliais que tu étais malade. D'ailleurs, qu'est-ce que tu as exactement ? Les surnaturels ne tombent jamais malades.

Je m'écartai pour la laisser reprendre son souffle, et elle m'adressa un grand sourire. Elle n'avait pas changé d'un poil avec sa peau laiteuse, ses longs cheveux roux et son air de fille parfaite. Mais, elle ne semblait pas en si grande forme que ça au vu de ses cernes et de la façon dont elle se tenait à moitié avachie sur elle-même.

— J'ai peut-être un peu trop forcé sur mes dons, m'expliqua-t-elle. Passons ! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de te voir, on a eu très peur !

— Ouais, j'imagine ... Mais, je suis de retour et tout va bien !

Hélène regarda derrière mon dos quelques secondes avant de hausser un sourcil.