Chapitre 97 : Fulguration Captivante

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Point de vue de Leith

Les derniers sifflements annonçant la fin de l'épreuve bourdonnaient à mes yeux. Impossible de bouger. Impossible d'émettre le moindre soin. La queue de cheval de Gwenn bougeait de gauche à droite jusqu'à ce qu'elle disparaisse derrière le rideau. Il me fallut une maîtrise hors norme pour ne pas que je la rattrape en un instant. J'ignorais ce que j'aurais pu lui faire, mais elle ne s'en saurait jamais sortie en vie.

Leith, par ici, m'appelle mon père.

J'avançai d'un pas lent vers les coulisses, retenant le cri de rage qui menaçait d'exploser. Lorsque je plongeai enfin mon regard dans celui de mon père, une vague de froid me paralysa sur place.

Tu es une déception. Que ce moment te serve de leçon.

Les leçons de moral de mon paternel m'étaient habituel. Je ne m'étais jamais rebellé, même lorsque je trouvais qu'une situation était injuste. Pour mon père, si je perdais, ce n'était pas de la faute des autres, mais seulement de la mienne. Pas assez d'anticipation, de concentration, de manipulation... toutes les excuses étaient bonnes pour m'accabler des pires bêtises et me faire ronger de culpabilité. Mais aujourd'hui, ce n'était pas le cas. J'avais peur, terriblement peur, mais je voulais absolument lui dire le fond de ma pensée.

Qu'est-ce que vous faisiez pendant ces dernières semaines ? Où étiez-vous lorsque j'avais le plus besoin de vous ? 

Mon père parut aussi surpris que moi, mais il se contenta seulement de secouer la tête à ma grande surprise. Le connaissant, un coup de poing bien placé m'aurait déjà cloué au sol.

J'ai besoin que tu te débrouilles par toi-même. Comment puis-je te faire confiance pour des missions plus importantes lorsque le moment sera venu ? Diafosa n'est pas ma priorité pour le moment, cette école ne l'a jamais été. 

Qu'est-ce qui est plus important que l'école ? hurlai-je en désignant les élèves cachés derrière le rideau. Je ne me suis pas entraîné pendant des années pour ne pas être respecté et accepté !

— L'école est seulement un outil, Leith. Tu devrais le comprendre mieux que personne. La chose la plus importante est notre héritage. Si Zeus nous voyait, il nous jetterait du haut de l'Olympe comme ce moins que rien d'Héphaistos. Devenir plus puissant jour après jour, faire trembler de peur les autres surnaturels à la simple mention de nos noms, voilà ce que je veux. L'école, le conseil, les épreuves, rien de tout cela me sera utile.

— Alors vous auriez aimé que Gwenn gagne, qu'elle devienne la présidente de Diafosa ?

Mon père balaya ma remarque d'un revers de la main. Il ne me regardait même plus dans les yeux.

— Je me moque de qui gagnera ces élections. J'aurais le dernier mot quoi qu'il arrive et ce n'est pas une bande de gamins qui m'enlèvera toute autorité chez moi. Je t'ai répété plus d'une fois de cesser avec tes sentiments futiles, tu ressembles trop à cette maudite gouvernante que j'aurais dû trucider moi-même.

Jamais j'aurais pensé que des mots puissent faire aussi mal que n'importe quel coup. Comment pouvait-il traiter Sophie de cette façon après ces années de loyaux services ?

Vous n'êtes qu'un lâche, cracha une voix féminine derrière le dos de mon père.

Je reconnus tout de suite Ambre accompagnée de Sean. Ses yeux couleur ambre brillaient dans l'obscurité, elle n'avait jamais été aussi jolie et déterminée.

Ambre, partons d'ici, voulut la persuader Sean qui tentait de la tirer par le bras.

Hors de question que je me taise devant un type pareil. Comment pouvez-vous salir l'honneur de Sophie après tout ce qu'elle a fait pour Leith ? Si vous vous souciez réellement de votre fils, de tels paroles ne seraient jamais prononcées.

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant