Chapitre 36 : Vengeance et Damnation

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Point de vue de Leith

N-non ... s'il-vous-plait ! Épargnez-moi ! Épargnez-moi, je vous en prie ! hurla le pouilleux au visage à moitié déformé. J-je ferai tout ce que vous voudrez ! Tout !

Il se mit à genou et s'accrocha à mes chaussures, une paire de Church's récemment acquise, pour m'empêcher de partir certainement. Son sang ruisselait depuis son arcade tombante, mais je réussis à m'extirper de sa prise pour éviter qu'il ne me salisse juste à temps.

M-mon seigneur, puissant seigneur. Je vous en prie. Ayez pitié de moi ! continua-t-il à gémir d'une voix désespérée.

De ma vie, je n'avais jamais épargné personne. Jamais. Ces abrutis répétaient toujours la même phrase, et pensaient sérieusement qu'avec ces simples mots, nous les laisserions en vie ?

Est-ce que c'est la première fois que tu demandes qu'on t'épargne ?

L'homme à la chevelure blonde mit du temps à répondre. Son cou pulsait au rythme de son cœur effrénée et ses veines formaient d'étranges lignes.

— O-oui ! J'implore votre clémence.

— Pourquoi est-ce que je ferai ça ? C'est moi qui t'ai mis dans cet état, non ?

Je vous assure que je ne sais rien de plus que ce que je vous ai dit ! m'assura-t-il en collant pitoyablement son front au sol.

Je le sais bien, mais il faut bien que je montre l'exemple à tes copains pour qu'ils évitent de recommencer. À moins que ... tu préfères que je les tue eux plutôt que toi ?

Le garçon n'hésita pas une seconde avant de crier haut et fort un grand oui.

Je ne suis pas un seigneur, esclave, mais ton dieu. Et je n'aime pas les infidèles.

Pourtant, lorsque je me préparai enfin à achever sa misérable vie, une douleur à la poitrine m'arrêta dans mon élan. La douleur avait été brève, rapide, au point que je l'oublie presque.

M-merci, mon ...

Du sang gicla sur mes chaussures lorsque sa gorge explosa en morceau. Un bruit guttural fit écho dans l'étroite cabine téléphonique, ce pauvre fou essayait encore de parler alors qu'il se rendait seulement compte de ce qu'il lui arrivait. La vie quitta bientôt ses yeux, larmoyants et brillants sous le réverbère, puis il s'effondra comme une poupée.

Je partis en laissant la porte ouverte, espérant que ses amis le découvrent gisant dans son propre sang, avec ses organes juste à côté de son corps comme preuve de la mort atroce qu'il avait subie. Ce n'était qu'une question d'heures avant que les sorciers de la ville se ramènent au point de téléportation. J'en avais assez d'attendre.

Voilà bientôt trois mois que je n'avais pas remis les pieds à Diafosa. Je ne regrettai pas d'avoir sauvé Ambre à l'autre bout du monde ni d'avoir tué une centaine de personnes pour obtenir des réponses. Tuer pour protéger celle que j'aime me semblait bien plus beau depuis que j'y avais gouté. Certes, Ambre l'ignorait et je savais déjà quelles pensées fuseraient dans son esprit si elle l'apprenait.

« Tu n'es qu'un monstre »

Je redoutais ses paroles plus que tout, surtout venant d'elle. Mais, si il fallait tuer la planète entière plutôt qu'elle, je m'exécuterai avec le plus grand des plaisirs. Rien n'était plus important que cette Dragonne, pas même mes descendants, ni mon père qui n'avait pas donné de nouvelles depuis des mois. Ce signe était sûrement une preuve de sa confiance, mais je me sentais plus seul que jamais. Même cet idiot de Sean me manquait.

GOD'S RETURN 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant