GOD'S RETURN 2

Chapitre 111 : Accusé, à la barre

Le tribunal se déroulait dans les anciennes salles de classe à l'écart du campus et des visites curieuses. Je pénétrai un lieu imposant et solennel, empreint d'une atmosphère de formalité et de sérieux. Les dimensions généreuses de la salle de tribunal en faisaient un espace capable d'accueillir un grand nombre de personnes, avec des rangées de sièges alignées face à une estrade centrale. Les murs étaient revêtus d'un bois foncé, donnant à l'endroit une allure à la fois majestueuse et austère. Au centre trônait un imposant banc des juges surélevé, flanqué de deux pupitres réservés à l'accusation et à la défense.

Un professeur à la peau verdâtre siégeait derrière son pupitre, émettant une autorité calme et attentive. Je ne l'avais jamais vu de ma vie, sûrement parce qu'il enseignait au niveau supérieur. Son regard scrutateur balayait la salle, tandis que sa voix résonnait avec une clarté incisive pour tous nous réunir. Le banc des témoins se trouvait à côté de l'estrade centrale, prêt à accueillir ceux qui allaient apporter leur témoignage. Des chaises étaient disposées pour les témoins, leur donnant une place centrale dans l'enceinte du tribunal. Derrière eux, des microphones étaient prêts à capter chaque mot prononcé, garantissant que chaque témoignage serait enregistré de manière précise. Vlad nous lança un regard empli de supériorité lorsqu'il prit sa place à gauche aux côtés d'autres professeurs et de certains étudiants présents ce jour là. Le Conseil des Gardiens se tenait en position dominante, leur conférant une autorité intimidante. Je faisais désormais partie d'eux et je me demandais si moi aussi, je dégageais cette même aura. Leith fit exprès d'entrer parmi les derniers avant de se positionner au côté de son père. Il chercha aussitôt mon regard avant de hocher la tête pour me rassurer.

Après plusieurs minutes de mise en place, le professeur qui présidait cette soirée, demanda de faire entrer l'accusé. Logan entra menotté et le visage tuméfié. Je me gardai de faire le moindre commentaire, mais mes émotions se mêlaient dans une tempête intérieure.  Les regards scrutateurs étaient braqués sur lui, certains empreints de méfiance, d'autres de curiosité. Lorsque Logan me reconnaît parmi les Gardiens, ses yeux jaunes s'illuminèrent d'espoir, mais aussi d'inquiétude.
Le professeur qui présidait cette soirée prit la parole d'une voix claire et ferme, captant immédiatement l'attention de tous. Il rappela le but de ce procès, pesant les arguments en faveur de l'exécution ou de la préservation de la vie de Logan. Les débats seraient menés de manière équitable, chacun ayant la possibilité de s'exprimer et de présenter des preuves pour soutenir sa position.
L'accusation commença son plaidoyer, exposant les faits et les preuves qui démontraient le rôle de Logan en tant qu'espion. Des témoins furent appelés à la barre pour apporter leur version des événements, décrivant les actions de Logan et les conséquences néfastes qu'elles avaient eues sur la communauté surnaturelle.
Les témoignages étaient poignants, certains évoquant des victimes innocentes ayant souffert des actes de Logan. Les mots résonnaient dans la salle, amplifiés par les microphones, et les émotions se lisaient sur les visages des personnes présentes. Les actes de trahison de Logan étaient incontestables, mais la question demeurait de savoir si la peine de mort était la seule issue.
Lorsque vint le moment de la défense, les membres du tribunal se tournèrent vers moi, en tant que Gardienne, pour présenter mes arguments en faveur de la vie de Logan. Je me levai avec assurance, cherchant à projeter une image de détermination et de conviction. Les mots sortirent de ma bouche, portés par une passion inébranlable :

— La mort de ce garçon ne résoudra rien.
Vlad, assis à gauche parmi les professeurs et les étudiants, me lança un regard empli de supériorité. Il leva un sourcil, arborant un sourire méprisant, et prit la parole d'une voix glaciale.
— Ah, Ambre, toujours prête à jouer les justicières ! Mais tes paroles ne sont que des illusions vides de sens. Ce traître a causé tant de tort à notre communauté. Sa trahison ne peut être pardonnée. Il faut que les Protecteurs comprennent que nous ne rigolons pas.
Je soutins son regard, ne cédant pas à son attitude hautaine.
— La peine de mort ne fait que perpétuer un cycle de violence et de vengeance. Si nous voulons réellement bâtir un avenir meilleur, nous devons montrer que nous sommes capables de justice, de compassion et de rédemption. La vie d'un Protecteur est précieuse, même s'il a commis des actes impardonnables.
— Précieuse, tu dis ? Dois-je te rappeler les attaques ? Dois-je te rappeler que tu as été kidnappée par les Protecteurs ? Sa mort serait un juste châtiment.
— Justement, je suis la mieux placée pour en parler. Je le répète encore une fois, la vengeance n'est pas la solution, dis-je calmement. En choisissant la voie de la réhabilitation, nous montrons notre force et notre volonté de changer les choses. Qui plus est, ce garçon détient des informations précieuses à nous fournir sur les Protecteurs qui nous permettraient de les neutraliser sans prendre de risques inutiles.
Vlad ricana.
— Tu es naïve, Ambre. Tu te caches derrière des idéaux utopiques, mais la réalité est bien différente. Si nous laissons ce traître en vie, nous risquons de perdre encore plus d'innocents. Nous devons protéger nos étudiants, même si cela signifie se débarrasser de ceux qui la menacent. Tu n'es qu'une enfant qui ne connaît rien des guerres. Il serait tant que, vous les jeunes, vous écoutiez davantage les anciens et nos conseils avisés.