Chapitre 12 | pdv perle

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Je le hais, je le hais, je le hais plus que tout, plus que mes parents. Il avait fait exprès.  Je voyais la route, une fois en ville je n'aurais plus qu'à tout expliquer. Mais ma cheville n'allait pas me laisser y aller. Je sais que ce n'est pas si grave ce que j'ai.. que je pourrais marcher comme avant dans quelques jours.

Si il avait fait son petit jeu sadique dans deux ou trois jours, je serais juste partie en courant. Mais ce n'est pas drôle sinon, pas vrai ? J'en suis au point d'avoir du mal à me relever.. je rampe. C'est ridicule, la douleur de devoir traîner ma cheville tordue me donne envie de pleurer en plus. Je m'étais adossée contre sa voiture, le temps de réfléchir à ma situation.

Que faire ? Tenter le tout pour le tout et possiblement empirer ma cheville ? Je ne peux même pas marcher correctement. Il n'y avait strictement personne, je pense que je devrais au moins marcher un ou deux km avant de trouver quelqu'un, tout ça me semblait tellement impossible.

Ou alors je me rendais, le temps de me reposer pour que ma cheville récupère. Je pourrais toujours réessayer autre chose, comme tenter de trouver son téléphone ? Oui j'allais faire ça.

Je me relève avec difficulté et me dirige lentement et péniblement vers la porte, je la pousse et glisse sur le pas de porte. Comme une  conne, je m'étale sur son carrelage blanc, je met mes bras avant mon visage évidemment. Il arrive.

- Eh beh, tu pourrais faire une entrée moins fracassante tu sais, ça va ? demande-t-il en me prenant la main pour m'aider.

- T'es content ? m'exclamais-je en agrippant sa main pour me relever.

- Très, dit-il, sourire jusqu'aux oreilles.

Il m'aide à marcher jusqu'au canapé.

- Je t'apporter de quoi te réchauffer.. bouge pas, ajoute-t-il en ricanant.

Je ne dis rien de plus, pas besoin de renchérir. Il rigolera moins quand il finira en prison.
Il revient avec une tasse et une couverture qu'il dépose sur moi. Il me tend le thé et je laisse sa chaleur réchauffer mes mains. Il s'installe malheureusement à côté de moi.

- Ta mère t'as déjà fait un thé ? lance-t-il en prenant la télécommande.

Je l'ignore. Je déteste comment il joue sur ça.

- Je prend ça pour un non... reprit-il en allumant la la télévision.

Il me tend l'objet gris et dit :

- Met ce que tu veux, et dis moi quand tu auras faim.

- Merci.. articulais-je à contre-coeur en prenant la télécommande.

Il acquiesce et je met une série que j'aimais beaucoup suivre chez moi.. sauf quand les cris de mes parents couvraient le son. Enfin bref, j'essayais de reprendre des force pour partir évidemment. Partir pour.. être libre ? Oui.

Je suppose qu'au moins ce n'était pas si pire que ça, je pouvais boire et manger à ma faim et me réchauffer. Ça changeait de ma chambre grouillante d'insectes ou du frigo vide. Il était sûrement la premiere personne à vraiment s'occuper de moi. Ce qui rendait tout ça pire, j'avais peur de trop m'habituer à..ce luxe. Et si je ne voulais plus partir au bout des deux semaines ? Non. Bien sûr que je veux partir.

Je sais tout de toi [Yandere]Where stories live. Discover now