Je sais tout de toi [Yandere]

Chapitre BONUS | pdv perle

Cela fait quelques semaines que tout va mieux, je ne sais pas comment ni pourquoi mais je me sens bien dès que je me retrouve assise en face de Cole pendant les repas, mes problèmes disparaissent un peu. Peut-être que c'est parce qu'il cuisine bien, peut-être est-ce car mon cerveau tente de me protéger en me faisant oublier le fait qu'il ai tué mon ami et tout cela autour d'un bon dîner, qui sait.

Mais bizarrement, cela fait aussi quelques semaines qu'il me renvoie dès que je veux l'aider à cuisiner, est-ce que je suis paranoïaque ? Je veux dire, il m'a mentit si souvent que je m'y suis presque habituée, il me cache des choses en permanence tout en prêchant qu'il m'aime, m'adore et même qu'un soir, quand j'étais dans ses bras, il avait laissé échappé un "je tuerais pour toi".  Est-ce que dans sa tête il faisait référence à Sam ? Comment peut-il croire qu'il a fait ça pour moi ? Aujourd'hui je n'ai pas déjeuné avec lui et ça me rend nerveuse, je ne sais pas pourquoi, toutes les questions que j'étais arrivée à oublier revenaient maintenant sans cesse en tornade dans ma tête, je veux juste les rendre silencieuses, qu'il rentre du supermarché et qu'il me prépare quelque chose. J'entend le bruit de sa porte, c'est lui, il est enfin là, j'accours au salon pour l'accueillir et l'aider à ranger les courses. Il ouvre la porte, deux sacs remplis sur les bras.

- Salut, désolé je devais absolument aller acheter des trucs, tu as vu mon mot ? dit-il en posant un baiser sur mon front.

- Oui, ne t'inquiètes pas.

Il me tend un sac que je vais poser sur la table pour en décharger son contenu tandis qu'il fait de même avec l'autre puis soudainement, mon ventre se met à gargouiller car j'ai faim. En fait, je n'ai encore rien mangé puisque j'ai l'impression que tout ce que je mange qui n'a pas été préparé par lui est fade, sans valeur. Il me regarde un petit instant puis accélère sa façon de ranger les achats, il ne me pose même pas de questions, ce qui ne lui ressemble pas du tout. En général, si je respire trop fort, que j'ai des cernes ou que je dors ne serait-ce qu'une heure en moins qu'à mon habitude il serait toujours sur mon dos à me demander si je vais bien alors ça en devait presque suspect. Quelques minutes plus tard, on a tout les deux finit de tout mettre dans les placards et le frigo.

- Va t'assoir, je vais faire à manger, annonce-t-il en souriant.

Je l'écoute puisque de toute façon il n'aime plus que j'assiste à ses préparations mais ça me rend perplexe, je m'assois sur le canapé même si mon instinct me crie de l'espionner quelques minutes juste pour être sûre qu'il n'y a rien de bizarre. Je pourrais le faire, rien que pour me rassurer mais s'il me voit il sera vexé que j'ai encore des doute sur lui et que je ne lui fasse pas assez confiance. Alors, après un court instant d'hésitation où je pèse le pour et le contre, je décide finalement que je devrais aller examiner, je m'exécute donc en me levant discrètement puis je m'approche de la cuisine à pas léger. Elle a beau être ouverte sur la pièce de vie, Cole n'a quand même qu'un champs de vision réduit sur moi donc je me place derrière un mur qui me permet de voir sans être vue.

Il semble très absorbé par sa recette, des pâtes carbonara, il a déjà mis les dîtes pâtes à cuir et s'occupe de la sauce quand je l'observe y ajouter des lardons, des oignons, du sel, du poivre puis il prépare nos assiettes. Tout va bien jusque là, j'étais stressé pour rien.. sauf quand je le vois ajouter trois gouttes sorties d'un petit flocon dans ma portion. Je déglutis, qu'est-ce que c'est ? Je recule tandis qu'il m'appelle pour que j'aille le rejoindre à table, je me sens encore une fois trahie, il faut que je le confronte.

- Ah te voilà, ça va ? lance-t-il en penchant sa tête sur le côté.

Je m'avance vers lui tremblotante de par ma colère.

- Cole, je t'ai vu faire, déclaré-je tout haut.

Son expression change légèrement, son nouveau plan tordu doit se décomposer je suppose.

- De quoi tu parles ?

- De ce que tu as mis dans mon plat, les gouttes..

- C'est juste des vitamines, tiens regarde, dit-il en sortant le fameux flacon de sa poche.

Il me le tend et je peux effectivement lire "mix, complément alimentaire" sur celui-ci, cependant j'ai toujours le mauvais pressentiment que ce n'est pas la vérité. Est-ce que le simple fait de prendre des vitamines pouvaient autant affecter mon humeur ? Je lui rend le produit.

- Pourquoi ne pas me le dire alors ?

- Pour ne pas provoquer ce genre de réactions sûrement..

Je serre la mâchoire, peut-être que je n'aurais pas ce genre de réactions si il n'était pas un taré qui m'avait enlevé puis qui avait tué mon ami sans scrupule tout en me mettant en danger moi aussi. Néanmoins, je garde ma colère pour moi, je suis encore assez lucide pour savoir que c'est toujours la même chose avec lui, que c'est inutile alors je m'assois juste en face de lui, prête à manger, à oublier mon stress le temps d'un repas.

- Écoute, j'ai commencé à faire ça car tu m'inquiétais, tu avais tout le temps l'air fatiguée et angoissée, je me suis dit que ça t'aiderait, excuse moi.

Peut-être que tout cela est expliqué par le fait que je suis en deuil, est-ce que ça lui avait même effleuré l'esprit ? Je mâche une bouchée de pâte avec de la sauce et je me sens plus calme, plus détendue alors je n'ajoute rien de plus dans cette dispute vouée à ne mener nul part.