Chapitre 35 | pdv cole

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Je suis égoïste, sûrement, un peu. Je m'en veux de penser comme ça. Elle m'a dit qu'elle avait passé une bonne journée. Si elle devait choisir entre son nouveau travail et moi, elle prendrait le café sans hésiter. Si seulement je pouvais la faire rester avec moi sans devoir la priver de son travail. Bon, je sors les aliments pour faire cuire des légumes et de la viande.

Puis une idée me vient. Une idée horrible mais séduisante. Mais c'est peut-être nécessaire si je ne veux pas qu'elle ait encore envie de me fuir. J'allais laver les légumes pourtant je m'arrête. Je n'en mangerais pas ou peu, mais elle, elle s'en servira sûrement plus que moi. Si elle tombe malade, elle ne pourra pas aller au travail et elle ne saura pas que c'est de ma faute. Donc je ne serais pas le méchant à ses yeux. Je m'occuperais d'elle. 

Non, je serais horrible de faire ça. Mais, elle va s'éloigner de moi sinon. Je regarde le petit tas de légumes en face de moi, est-ce que je dois vraiment faire ça ? Oui ? Non ? Oui, si je ne veux pas la perdre, ne pas redevenir un inconnu. Je commence à les couper et à les préparer comme si tout était normal. De toute façon, elle n'aura pas de grands symptômes, pas vrai ? Rien de grave, rien qui laissera des marques sur sa santé. Ce n'est pas comme si je lui faisais vraiment du mal. Je nous aide tout les deux sur le long terme c'est tout.

Une trois quart d'heure plus tard, tout est prêt. Je nous sert des assiettes, pour masquer le fait que je prend une part minime de légumes, je prend plus de viande. Puis je met la table et vais la chercher pour lui dire qu'on va manger. Dès que je monte pour aller la voir j'ai une petite angoisse depuis le matin où elle s'est tordue la cheville. La plupart du temps elle est prévisible et je peux avoir un coup d'avance mais parfois elle me surprend vraiment. Bref, je toque à sa porte et je l'entend se lever et se rapprocher. Elle ouvre la porte.

- J'ai prépare le dîner, si tu veux, avançais-je.

- Ok, lance-t-elle.

Elle marche devant moi. J'ai un peu peur qu'elle prenne l'assiette que j'ai préparé pour moi si elle arrive avant. Donc je lui repasse devant. On descend et on s'assoit. Elle remarque que son plat est un peu différent du mien, j'espère vraiment qu'elle ne se doute de rien. Si mon idée marche, je pourrais toujours être près d'elle et faire en sorte qu'elle aille bien.

- Bon appétit, déclarais-je.

Elle acquiesce et entame ses légumes. Je fixe le fond de mon assiette, je suis horrible, vraiment horrible. Mais c'est nécessaire pour nous deux, pour tout. Je pourrais juste t'empêcher d'aller au café mais alors tu me détesterais encore plus et je ne le supporterais pas. Désolée Perle, vraiment. Si elle mange ce que je prépare c'est qu'elle me fait un minimum confiance pour ne pas l'empoisonner et j'écrase cette dite confiance.

Je sais tout de toi [Yandere]Where stories live. Discover now