Chapitre 36 | pdv perle

547 33 2
                                    

Il a l'air nerveux pendant tout le repas, il commencerait à paniquer ? Et bien c'est entièrement de sa faute, il n'avait pas qu'à me laisser faire.

Aujourd'hui j'ai pensé à partir toute la journée, l'odeur forte du café me rappelait la voix du vieux monsieur que je déteste et les mauvais regards de mes collègues. Enfaite, plus je réfléchis à ma vie d'avant plus je me rend compte que.. c'était vraiment merdique. Est-ce que ça veut dire que maintenant c'est mieux ? Non, mais c'est temporaire. Après, je filerais loin. Avant qu'il ne me laisse partir je chercherais de l'argent ou lui en demanderait, de toute façon il acceptera forcément, j'en suis presque sûre. Bref, j'irais enfin voyager, faire ce que je veux : finie la vie déprimante.

Je l'observe toujours un peu : comme ça en face de moi, il a l'air plutôt inoffensif puis évidemment je me rappelle de ce qu'il me fait subir. Plus les minutes passent plus il a l'air stressé, ça commence à m'inquiéter ou alors ça devrait me rassurer ? Il panique ? Pourquoi il paniquerait, quelqu'un me cherche, la police ?-

- Pourquoi tu es nerveux ? demandais-je en fixant le fond de mon assiette presque vide.

Il soupire.

- J'ai eu peur que tu n'aimes pas ce que j'ai cuisiné, dit-il en souriant.

C'est tout ? Il angoisse vraiment pour rien. Le repas est fini et je l'aide à débarrasser tout en restant distante. Je ne veux surtout pas qu'il croit que ce qu'il fait lui réussit. Après ça je vais me changer puis je me laisse tomber sur le gros lit moelleux. Ça fait du bien et c'est bien le seul moment de pur bonheur de mes journées. Je m'endors super rapidement. Puis pour aucune vraie raison, mon cerveau se dit que c'est une bonne idée de me réveiller en plein milieu de la nuit. Je comptais essayer de retrouver le sommeil mais je n'y arrive pas, je fixe mon plafond pendant un long moment en réfléchissant plutôt.

Quand je suis arrivée ici, quand il m'a obligé à venir avec lui, j'avais peur qu'il ne me tue. Mais je ne fais que reconsidérer sa façon d'être tout le temps, et je pense pouvoir dire qu'il ne me ferait pas du mal, en tout cas pas physiquement. Par moment il me fait pitié comme il me fait extrêmement peur par d'autres, il est comme ça. Je pense ça en étant lucide, je crois. Je ne lui ferais pas vraiment confiance par contre, il ment souvent. Cole est, disons, tolérable.

Je regarde le petit réveil à côté sur la table de chevet qui indique « 04 : 34 », je n'arriverais pas à refermer les yeux. Je me lève et me dirige vers la salle de bain de "ma" chambre. J'approche vers le miroir en remarquant mon reflet, je n'avais pas pris le temps d'examiner mon visage depuis un moment. C'est moins pire, moins pire que la dernière fois. Mes cernes sont moins marquées et mon teint me paraît meilleur aussi. Peut-être la façon de mon corps de me dire que tout va mieux depuis que je n'essaie plus de partir en courant.

Je sais tout de toi [Yandere]Where stories live. Discover now