Chapitre 62 | pdv perle

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Et voilà qu'on déjeune sur un tronc d'arbre, il avait déjà préparé des sandwichs. Évidemment le mien est délicieux car exactement comme je l'aurais fait, je peux lui accorder ça. C'est un peu gênant car je ne sais jamais quoi dire, il me connaît très bien et pourtant c'est presque un inconnu pour moi. J'ai remarqué que quand il est anxieux, il pose ses doigts sur sa tempe. C'est exactement ce qu'il fait depuis toute à l'heure, me rendant anxieuse aussi. Qu'est-ce qu'il a fait ? Je devrais m'inquiéter ? Je sais de quoi il est capable, je dois env-

- Tu n'as pas froid ? demande-t-il.

Je reste confuse quelques secondes mais j'acquiesce, il me pose sa veste sur les épaules et se rapproche de moi. Je m'en veux de penser ça de lui maintenant, je m'oblige à chasser les pensées sur lui et Sam de ma tête même si c'est un peu compliqué. Il faut que je profite de nos moments ensemble.

***

J'aperçois la maison déjà presque engloutie par le noir de la nuit, finalement on est restés longtemps à se balader puis à aller au musée. Ça m'a fait bizarre de retourner à ce musée dans lequel j'allais tout les ans avant, seule, et maintenant avec lui. Bref, je m'habitue encore.

J'ai hâte de retrouver Sam, il faut qu'il me montre ce qu'il a trouvé. Je lui ai envoyé un message quand Cole était entrain de chercher les sandwichs dans le coffre, je ne voulais pas lui infliger ça. Il m'avait vite répondu. Cole se dépêche de sortir de la voiture, je le suis. Une fois rentrés, il range nos affaires et moi je monte chercher Sam, enfin j'essaie. Je regarde dans la chambre, où il ne se trouve pas.

- Sam ? lancé-je. 

Silence, en me retournant je remarque la salle de bain est ouverte et que de la lumière en sort. Je m'approche et toque, deux fois, toujours aucune réponse alors j'entre et découvre Sam.. inconscient. Je m'approche et l'appelle à voix basse car je ne peux pas m'empêcher de penser que Cole y est pour quelque chose. Je déglutis et tente de me calmer, je paniquerais après. Je pose mes doigts tremblants sur son cou pour prendre son poux.. inexistant. Je me couvre la bouche pour ne faire sortir qu'un cris de stupeur faible et étouffé de ma bouche, je ne veux pas qu'il m'entende et encore moins qu'il débarque, je m'empresser d'aller fermer la porte. 

Je m'assois à l'autre bout de la pièce contre le mur, son corps est en face de moi. Merde, merde, merde. C'est ma faute, tout est de ma faute, je n'aurais jamais dû lui proposer de venir ici, je savais que Cole était dangereux mais est-ce que je l'imaginais vraiment tuer un de mes amis ? Qu'est-ce que je dois faire ? Bordel, il va me tuer aussi, c'est sûr, je dois partir, je dois..

- Perle ? Ça va ? demande une voix dans le couloir.

Je sens mon sang se glacer, je reste immobile. Il toque une fois, deux fois, trois fois et décide d'entrer sans y être invité comme je venais de le faire. Il balaye la salle du regard et a l'air surpris de découvrir un cadavre près de ses toilettes, comme s'il était innocent. Je n'ai même pas besoin de preuve pour en déduire qu'il a fait quelque chose. Il se retourne, s'avance et s'accroupit devant moi.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il est inconscient, affirme-t-il de façon calme.

- Il.. est.. m..mort, balbutié-je entre deux pleurs.

Je voulais crier toute ma haine et tristesse mais je n'arrivais qu'à lui répondre d'une petite voix étranglée. Il pose une main sur mon genou, un geste protecteur, ou plutôt un geste pour mieux m'empêcher me lever quand j'aurais retrouvé la force de vouloir partir en courant.

- Tu en es sûr ? dit-il en un souffle.

J'acquiesce d'un petit hochement de la tête, il sort son téléphone de sa poche, je le regarde faire  tandis que ma tête commence à me faire mal. Je sens ma respiration qui s'accélère dès que mon regard dérive sur le corps de Sam, j'ai l'impression de manquer d'oxygène, de m'étouffer, d'agoniser même, c'est ma faute et je me déteste. Ma vue se brouille avec mes larmes mais je vois quand même Cole appeler la police devant moi, pour "expliquer la situation". Donc il ne va pas me tuer, je crois, je ne sais pas, je me sens mal, très mal. Il le remarque et pose ses mains sur ma taille et me soulève.

- Il faut que tu sortes d'ici, déclare-t-il, l'air inquiet. 

Je n'ai pas la motivation de le contredire, il me porte comme une mariée et sort de la pièce, dévale les escaliers et ouvre la porte d'entrée. Il m'installe sur le capot de la voiture et s'assoit à côté de moi, il m'entoure de ses bras et me fait glisser contre son torse. 

- Ça va aller, murmure-t-il en passant ses doigts dans mes cheveux.

Comment est-ce que ça pourrait aller ?

Je sais tout de toi [Yandere]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant