CHAPITRE 4: La dose Papillon.

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Coucou, ça-va mes fraises ? 🍓

Bonne lecture, xx.



𓆃



CÔME.



Les yeux rivés vers la baie vitrée. J'avais le coude posé sur le bar, un verre de whisky à la main. J'avais bu une goutte seulement. C'était dégueulasse. Il était dix-sept heures, mais le soleil du mois d'août rayonnait toujours. J'étais dans un quartier résidentiel du Long Island, d'ici j'avais vu sur des hectares de collines sur lesquelles de luxueuses villas s'avoisinaient. 

Pour cette mission que Stone m'avait confié, j'avais dû emprunter la McLaren dans le garage de Nowak, un ami de la famille de très longue date. Tous les Polonais qui travaillaient de près ou de loin avec mon père savaient que je n'étais plus à la tête de l'empire des King. Mais Nowak n'avait rien dit et je le lui rendrais bien.

J'entendais les glaçons s'entrechoquer dans mon verre à mesure que ma main tournoyait mon verre. Le smoking noir qui m'enveloppait me rappelait que cette mission tombait le jour du mariage de Robin. Un sentiment gris a empoisonné toute ma cage thoracique.

On allait vraiment célébrer ce mariage sans notre petite-sœur... et en même temps, que pouvions-nous faire d'autre... 

J'ai senti mes dents se percuter, contractant ma mâchoire à cette simple pensée. Malgré le goût aigre de cet alcool, je me suis forcé à en boire une gorgée. J'espérais oublier ce sentiment de vide qui m'avait fendu l'âme depuis que j'avais perdu mon sang.

— Mon père est un passionné d'art. Il en raffole.

L'accent russe de cette femme a mis un terme à mes pensées. Ça devait bien faire une dizaine de minutes qu'elle me parlait de son papa Igor Savin et j'arrivais déjà à saturation. Mes yeux se sont baissés sur son visage, j'ai essayé de me concentrer sur les sornettes qu'elle me déblatérait mais rien n'entrait dans mes oreilles.

Elle était porcelaine, une blonde polaire, même ses sourcils se confondaient avec la pâleur de sa peau.

Son regard a fui le mien quand j'ai retrouvé ses iris bleus. La couleur qu'ont prise ses joues imitait ses lèvres roses et pendant un instant je les aurais bien vues faire autre chose que débiter ces futilités.

Avais-je envie de la baiser sur ce bar, certainement. Parce que mes envies avaient été mises à rude épreuve depuis long huit mois. Aucune activité à recenser. Mais allais-je la baiser sur ce bar, certainement pas. Parce qu'elle était pâle et j'aurais voulu qu'elle ait la peau mate. Parce qu'elle avait les yeux bleus et je les voulais de la même teinte que le whisky que je tenais dans la main. Parce qu'elle était blonde et que je les préférait châtain. Je voulais des boucles à l'odeur coco caressant ma paume, m'étouffant la nuit.

Irina Savin. Fille d'Igor Savin, un exploitant gazier milliardaire depuis des générations.

Et Irina Savin m'ennuyait, mais le collier qu'elle avait autour du cou valait des milliers de dollars, voire un bon million.

— C'est amusant que je ne vous aie jamais vu auparavant.

Son accent s'entendait bien. Avant de réponde, j'ai scanné la pièce des yeux dans l'espoir de voir Sashæ revenir avec le tableau qu'il était censé dérober dans une salle blindée au sous-sol pendant que je me devais de prendre ce collier. Les invités respiraient l'abondance, la débauche et les milliards en banque.

MARIPOSA | T.1 / T.2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant