IX - Chapitre XXXVIII

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-Comment va-t-il?
-Je vais bien Philippe, tu peux me parler directement, je ne suis pas encore mort.

Le duc s'approcha de son ami, qui était assis dans un fauteuil enveloppé dans une couverture, près du feu de cheminée de la chambre dans laquelle il séjournait.
Guillaume était pâle, mais moins qu'Hélène, et la chaleur des flammes près de lui, lui avaient redonné des couleurs. Il n'était plus essoufflé, simplement épuisé.

Philippe fit signe aux serviteurs dans la pièce de les laisser. Il s'assit sur un second fauteuil à côté de lui.
Le silence s'allongea, tandis que les deux hommes fixaient le feu vacillant. Et finalement, Guillaume demanda:

-Comment va-t-elle?
-Elle s'est réveillée. Mais j'imagine qu'il faut attendre de voir comment se passe les prochaines heures.
-...Je suis désolé, de ne pas l'avoir mieux protégée.

Ce dernier mot siffla à l'oreille du duc. Une pointe de jalousie commençait à prendre trop d'ampleur en lui et il détestait ça. Il ne comprenait même pas pourquoi il éprouvait un tel sentiment absurde. Cela l'agaçait.

-Ne t'excuse pas. Ce n'était pas à toi de la protéger mais à moi. J'ai faillit. Je n'aurais pas dû me séparer d'elle dans cette forêt.
-Que s'est-il passé?
-Nous n'avons retrouvé personne. Même après plusieurs heures de recherches. Alors c'est plutôt à toi que j'aimerais poser la question. Que vous est-il arrivé? L'amie d'Hélène nous a dit que vous aviez été attaqués par des hommes. Elle a eu de la chance de pouvoir s'enfuir. Mais honnêtement, j'aurais préféré qu'elle soit celle qui reste là-bas, et qu'Hélène soit rentrée.
-Si ça avait été le cas, Hélène ne se le serrait pas pardonné, alors je ne sais pas si ça aurait mieux valu.
-En quoi sais-tu ce que ma femme est capable de se pardonner ou non?... Quoi qu'il en soit peu importe. Raconte moi.
-Elle s'est enfuie dans les bois, poursuivie par l'un d'entre eux. J'ai à peu près neutralisé les autres, et je suis parti à sa poursuite. Le dernier avait disparu, mais j'ai fini par retrouver Hélène. Il faisait nuit. Nous étions incapable de rentrés. Nous avons essayés de nous abrités, mais sans grand résultat. Je me suis réveillé à l'aube. Hélène ne se réveillait pas. La suite tu la connais.
-Hum... tu n'as pas expliqué vos « tenues ».

Guillaume plissa les yeux, franchement vexé des insinuations de son ami:

-Crois-tu vraiment que ta femme t'aurait trompé dans de telles circonstances. Et avec moi en plus?!
-Je ne crois rien, je constate.

Philippe était calme. Ce qui n'était jamais bon signe chez lui.
Il voulait savoir la vérité.

-...Nos vêtements étaient trempés. Nous nous sommes déshabillés pour essayer de nous réchauffer.
-Ça n'a visiblement pas eu l'effet escompté...

Guillaume n'avait rien à répondre, et de toute façon il n'avait pas l'énergie pour ça. Il se contenta de pousser un long soupire.
Philippe se leva.

-Je te laisse te reposer. Les serviteurs sont à ta disposition si tu as besoin de quoi que ce soit.

Guillaume ne répondit rien, et le duc quitta la chambre.

En fermant la porte derrière lui, quelqu'un lui rentra violemment dedans. C'était Margot qui ne l'avait pas vu arriver.

-Oh... excusez-moi Monsieur Le Duc, mais je viens d'apprendre que Madame était rentrée.
-En effet. Mais il est impératif qu'elle se repose. Et vous aussi. Retournez dans votre chambre. Vous la verrez lorsqu'elle ira mieux.
-Mais je...
-Ne vous inquiétez pas, elle est entre de bonnes mains.

Le regard de Philippe ne laissait aucune possibilité à la dame de compagnie de rétorquer quoi que ce soit. Elle se prosterner rapidement, tourna les talons et retourna dans sa chambre, frustrée et triste de ne pas pouvoir aller au chevet de son amie.

Épées et BaisersOnde histórias criam vida. Descubra agora