XX - Chapitre LXXXIX

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-...Je vous aime! Restez avec moi!

Philippe regarda sa femme, le visage penché sur le côté, et vint caresser sa joue pour y essuyer une larme. La duchesse lova son visage contre la main de son mari, les paupières closes l'espace d'un instant.
Au lieu d'une réponse, le duc lui donna un baiser. D'une douceur déconcertante, Hélène le pressa contre lui et rendit se baiser vif et intense. Philippe répondit à son appelle désespéré de passion et rapidement, les mains des deux amants se baladaient sur leurs corps, pressant torses, fesses, bras et cheveux.
La jeune femme désirait plus. Elle voulait son homme entier, vivant et dur. Elle le voulait en elle, et que jamais il ne reparte de ces appartements.
Sans pouvoir attendre, elle se pressa contre lui jusqu'à ce qu'il se retrouve dos au mur, près de la fenêtre, et elle se mit à vivement caresser son entre-jambe pour le sentir durcir sous ses vêtements.
Philippe était décontenancé par le désir si soudain et vibrant de sa femme, mais son corps y répondait aussitôt presque malgré lui. Il sentit les doigts fins et froids de glisser sous ses vêtements et venir serrer son membre en bougeant, le faisant encore gonfler.

-Hélène...

Il ne savait même pas ce qu'il voulait dire, et elle lui répondit trop vite pour qu'il ait le temps d'y réfléchir:

-Prenez-moi.

S'il était loin de désirer quoi que ce soit du genre quelques minutes plus tôt encore, ces deux mots achevèrent de lui donner envie d'elle, et sans attendre, ils se mirent l'un et l'autre à retrousser maladroitement la longue robe jusqu'à sa taille maigre, prisonnière du corset.
Ils firent naturellement un demi tour sur eux de manière à ce qu'Hélène soit contre le mur et Philippe la souleva au niveau des cuisses et en un instant la pénétra. La jeune femme gémit et enfonça ses ongles dans les épaules de son mari qui la prenait aussi fort et passionnément qu'elle l'avait espéré.
C'était du sexe d'espoir et de désespoir, de supplication et d'adoration.
Rapidement, Philippe eut envie de jouir, mais il ne souhaitait pas que cela se finisse si vite. Tenant toujours Hélène dans ses bras, il marcha jusqu'à son lit et l'y déposa très brusquement. Cette dernière écarta les cuisses de plus belle et se redressa assise pour venir retirer complètement le pantalon de son mari toujours debout. Elle prit la queue dressée dans sa main puis dans sa bouche quelques instants. Elle y sentit son propre goût et cela m'amusa, puis elle se rallongea sur le dos, trop égoïste en cet instant pour lui donner du plaisir sans en recevoir en retour. Philippe ne se fit pas prier et vint combler le vide entre ses jambes ouvertes.
Tout en la baisant sauvagement, et se concentrant pour ne pas finir trop rapidement, il attrapa la main d'Hélène et la guida avec sa toison pour qu'elle se touche en même temps, ce qu'elle fit sans trop savoir comment s'y prendre. Elle apprit vite, c'était instinctif, et quelques instants plus tard elle jouit dans un gémissement craintif, et Philippe se laissa aussitôt aller à son tour.
Ils restèrent alors ainsi un long moment, lui sur elle, haletants et tremblants.
Hélène caressait la tête de Philippe, posée sur sa poitrine, et finalement, elle demanda doucement:

-Vous n'irez pas demain? Dites moi que vous n'irez pas. Restez avec moi.

La réponse mit quelques instants à arriver:

-...Je resterai avec toi Hélène.

Un soulagement absolu s'empara d'elle.
Elle demanda encore plus tard:

-Pourquoi vous déteste-t-il à ce point?
-Il y a eu cette bataille... C'était il y a si longtemps pourtant. Un hiver effroyable. J'étais son supérieur. Nous aurions tous pu y rester mais lui comme moi nous en sommes sortis alors je ne sais pas. Je ne sais pas Hélène...

Et sur ces mots, ils finirent par s'endormir paisiblement dans les bras l'un de l'autre.

Épées et BaisersWhere stories live. Discover now