XV - Chapitre LXV

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Le jour de leur arrivée, il faisait beau et presque trop chaud. Lorsque la voiture s'arrêta, Hélène se précipita à l'extérieur sans même attendre qu'un serviteur ne l'aide. Elle courut sans se soucier qu'on la regarde et sauta dans les bras de Margot qui attendait à l'entrée avec les serviteurs et Madame Simone.

Les deux amies s'étreignaient plus qu'il n'était convenable, mais cela leur importait peu. Hélène en avait presque les larmes aux yeux de bonheur et de soulagement.

-Oh Margot, tu m'as tellement manquée.
-Vous aussi Madame vous m'avez manquée!

Elle se prirent la main, comme lorsqu'elles étaient enfants, et commencèrent à avancer vers le palais pour se cacher du soleil qui tapait fort sur elles.
En passant, les serviteurs se prosternèrent.
Philippe n'était pas loin derrière. Il ne fut pas étonné qu'à la vue de sa dame de compagnie, Hélène oublie jusqu'à son existence, il ne lui en prêta pas rigueur.
Alors que tous rentraient dans le château, Arthur apparu soudain, au détour d'un couloir, décoiffé et la chemise mal positionnée. Il ouvrit grand les bras à leur vue et déclama avec son ton insupportablement théâtrale habituel:

-Oh mon cher frère, ma chère belle-sœur! Que me voilà heureux de vous revoir! Je...

Il ne put finir sa phrase que Philippe vint à sa rencontre et lui décocha son poing fermé en plein visage. Tous les serviteurs, ainsi qu'Hélène et Margot étaient sidérées et certains cris et soupirs de servantes s'étaient élevés.
Arthur resta debout, mais du se rattraper à une statue pour ne pas s'effondrer. Il releva les yeux vers son aîné, en se tenant le visage d'une main. Philippe lui dit alors très calmement - trop calmement:

-Je dois te parler, dans mon bureau.

Et il disparut, suivit fébrilement par Arthur, encore sonné par le coup qu'il venait de recevoir.

Hélène et Margot allèrent vers les appartements de la duchesse.

-Pourquoi a-t-il fait ça?!
-...Je t'expliquerai... Mais d'abord j'ai une grande annonce!
-Qui y a t'il?

Hélène prit les deux mains de son amie, frétillant presque sur place tant elle était heureuse, un immense sourire plaqué sur son visage.

-Ma soeur, Anne, elle va venir!
-Qu...quoi?
-Philippe m'a accordé une faveur, ce que je désirais. Je lui ai demandé de revoir Anne. Il m'a tout de suite répondu qu'il l'inviterait, elle et son mari à venir séjourner ici. Tu te rends compte?! Je ne l'ai pas vue depuis son mariage, il y a trois ans! Elle me manque tellement.

Margot connaissait bien Anne également, elles avaient toutes grandies ensemble. A ce jour, Anne devait avoir dix-neuf ans puisque de deux l'aînée d'Hélène.

-Oh mais c'est merveilleux! Quand va-t-elle venir?
-Le plus rapidement possible j'espère. Il faut d'abord envoyer l'invitation et que nous recevions une réponse, mais se faire inviter par un duc est un privilège, ils n'auraient aucune raison de refuser... Avec un peu de chance son mari est quelqu'un de bien. Je ne le connais pas mais dans ses lettres Anne a toujours été très pleine de compliments à son égard.
-Comment s'appelle-t-il déjà? Charles. Il a trente-sept ans. Mais sa maturité doit être à la hauteur de ses qualités. Hélène a l'air vraiment heureuse avec lui, je suis pressée de le rencontrer. Je n'ai pas reçu de lettres d'elle depuis que je suis arrivée ici, comme je n'ai été mise au courant qu'au dernier moment je n'ai pas eu le temps de la prévenir pour mon mariage. Elle le découvrira avec l'invitation, à moins que maman ne l'en ai informée.
-Peu importe, je suis certaine qu'elle sera plus que tout heureuse de vous voir.
-Penses-tu qu'elle a beaucoup changé?
-Oui bien-sûr. Tout comme vous. Le mariage fait devenir femme...

Épées et BaisersKde žijí příběhy. Začni objevovat