Chapitre 98.

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- Je le sais... Affirma-t-elle. Mais, juste une dernière fois, est-ce que je peux t'appeler maman?

À ces mots, je me figeai. Ebiereyma le savait? Depuis quand? Les questions s'enchaînaient dans ma tête pendant que les deux femmes encore en pleurs s'enlacèrent fortement.

- Oh Habibi! Bien sûr que oui, tu es ma fille chérie! Tu es ma fille...  Tu es ma fille! Ne cessait de répéter Mariam en pleurant.

- Maman! Maman! Répéta Ebiereyma en enlaçant fortement sa mère sans vouloir la lâcher.

Je décidai de leur laisser un moment et je sortis un bref moment de la pièce. Je dois avouer que j'étais ému et avait les larmes au bout des yeux. Je montai rapidement à notre suite pour m'assurai que Patricia était toujours endormie.

Comme un petit ange, elle dormait profondément et confortablement. Je restai quelques minutes à l'observer en silence et j'étais si reconnaissant de la petite famille que j'avais. Je me jurai  de ne vivre que pour les rendre heureux, Ebiereyma, Patricia et mon futur enfant.

Avant de redescendre, je pris une boîte de papier mouchoir. J'avais remarqué qu'il y en avait pas dans la salle dans laquelle l'on se trouvait.

De retour dans la pièce, je retrouvai les deux femmes encore enlacées, mais elles avaient cessé pleurer. Mariam n'arrêtai pas de répéter à sa fille à quel point elle l'aimait et Ebiereyma répondît incessamment «Je t'aime aussi Maman».

Silencieusement, je déposai le papier mouchoir sur la table basse proche d'elles. Mariam me chuchota un merci, puis se détacha de sa fille, de pris un papier mouchoir et de essuya les larmes d'Ebiereyma avant d'essuyer ses propres larmes. 

Une fois les deux femmes calmées, Mariam demanda à Ebiereyma:

- Depuis quand le sais-tu?

- Pour être plus précise, j'avais juste des doutes... jusqu'à aujourd'hui... mais je n'ai jamais voulu les confirmer. Répondit Ebiereyma après un moment d'hésitation.

- Tout d'abord, je pensais que je n'étais pas la fille de mon père et que c'était la raison pour laquelle il me détestait autant. Mais plus je grandissais, plus je lui ressemblais. Une nuit, alors que je n'arrivais pas à dormir, je me dirigeais vers la chambre de Jason pour pouvoir dormir près de lui. Cette nuit-là, je l'ai vu pleurer pour la première fois... je devais avoir 13 ans environ et je n'avais jamais vu Jason pleurer auparavant. Poursuivis Ebiereyma, le regard perdu dans ses souvenirs. Il tenait une photo en main et n'arrêtait de pleurer en chuchotant sans cesse... maman... maman.

Mariam échappa un sanglot et se mit la main sur la bouche. Je ne compris pas directement sa réaction jusqu'à ce qu'Ebiereyma continua:

- Je n'avais pas vraiment compris pourquoi il pleurait en t'appelant. Je me suis dis que vous vous étiez peut-être disputé et qu'il avait été grondé. Cependant, j'ai remarqué, que depuis cette nuit-là, il avait cessé de t'appeler maman.

«Jason avait déjà 3 ans à la naissance de Reyma et donc à la mort de sa mère.... il ...a finit par apprendre la vérité à 16 ans en écoutant son père et moi se disputer».

Les mots de Mariam me revinrent soudain à l'esprit. Si Ebiereyma avait 13 ans cette nuit-là, Jason en avait donc 16, était-ce le jour où il avait appris la nouvelle?

- Néanmoins, je n'avais pas poussé mon questionnement plus loin, car j'avais remarqué que la photo qu'il tenait en pleurant était une photo de lui bébé et de toi le tenant dans tes bras, ou plutôt, c'est ce que je pensais à l'époque. Poursuivit Ebiereyma. Quelques années plus tard, alors que j'étais encore puni par père de dormir dans le grenier sans manger, je suis tombée sur une photo de toi jeune avec à tes côtés une autre fille qui te ressemblait comme deux goûtes d'eau, la seule différence était que l'autre fille avait une tâche de naissance au bras droit...

- ... Ma première exclamation était «J'ai deux mamans!». J'étais perdue, perplexe, tu ne m'avais jamais dit que tu avais une sœur et encore moins une sœur jumelle. Je devais avoir 16 ans quand je suis tombée sur cette photo... cette nuit-là, j'avais pleuré sans vraiment comprendre pourquoi. Jason qui avait cessé de t'appeler maman et cette photo qu'il gardait précieusement, père qui me détestait et me traitait de sorcière, grand père et grande mère qui ne venaient jamais nous rendre visite... tous ces évènements se mettaient en place dans ma tête et je ne souhaitais qu'une chose, c'était d'arrêter d'y penser...

- Pour être honnête, je pense que cette nuit, mes larmes se sont mises à couler toutes seules... car même si mon cœur ne voulait accepter la vérité, mon cerveau lui l'avait compris...  sur la photo de Jason bébé, la femme qui le tenait dans ses bras avait une tâche de naissance sur le bras droit. Une tâche similaire à celle que tu as sur la jambe, maman.

Mariam laissa un échapper un autre sanglot et se mit au pied de sa fille.

- Je suis tellement désolée habibi! L'implora-t-elle.

- Non, maman! Répondit Ebiereyma en bondissant du canapé pour se mettre au sol dans la même position que Mariam. Je suis tellement désolée, c'est de ma faute si ma mère est morte... père avait raison... je suis vraiment...

- NON! Cria Mariam catégoriquement. Ce n'est pas de ta faute!  Ta mère a choisi de donner sa vie pour toi, parce qu'elle t'aimait. Elle t'aimait tellement, même avant que tu ne naisses, c'est pour cela qu'elle t'a appelé Ebiereyma... la fille que j'attendais.

- Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu te protéger davantage. Ajouta Mariam. J'avais tellement peur que ton père te dise la vérité si je m'interférais davantage. Pour être sincère, ma plus grande peur était que tu me rejettes quand tu apprendrais la vérité, car même si je ne suis que ta tante, pour moi tu es ma fille chérie. Pardonne-moi pour mon égoïste et pour ma lâcheté. Je suis tellement désolé Reyma. 

- Non, maman! Je suis tellement reconnaissante que tu étais présente pour moi. Je veux être ta fille! Je t'en prie maman ne m'abandonne pas non plus, j'ai besoin de toi. 

- Oh Habibi! Je t'aime tellement, j'ai besoin de toi aussi eazizati!

Le cœur lourd d'émotion, je sortis de la pièce et laissai les deux femmes se retrouver. Je remontai à la suite et sur la terrasse, j'observai le levé du soleil m'en voulant pour mes actions passées.

Je te détruirai pour te reconstruire...

Quel con, j'étais pour la faire souffrir davantage! Quelle femme forte était elle pour continuer à vivre après tout ce qu'elle a traversé.

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Prochain chapitre dimanche prochain. J'adore lire vos commentaires et laissez moi savoir ce que vous pensez :)!

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