Juste Une Dernière Fois

Chapitre 70.

- Champagne ou vin ? Me questionna le serveur.

Je détachai mon regard de la magnifique vue panoramique que m'offrait ce restaurant, pour le poser sur le serveur, avant de lui répondre d'un sourire courtois.

- Une coupe de champagne, merci.

Il répondit à mon sourire et me servit une coupe de champagne. Il offrit aussi une coupe de champagne à John et s'en alla avant qu'un autre serveur ne vienne prendre nos commandes. Je pris une petite gorgée de champagne puis perdis à nouveau mon regard sur la vue.

- Alors, ça te plaît ? Me questionna John.

- Oui, c'est magnifique. Lui répondis-je éblouie.

John m'avait invité dans le luxueux restaurant qui trônait dans la statue de la liberté.

- Tu n'aurais pas dû faire autant d'effort, je me serai contenté d'un simple restaurant. Lui avouai-je en étirant un timide sourire.

- J'ai eu l'impression au téléphone que ça sera notre tout premier, mais aussi notre dernier dîner ensemble. Dit-il en me fixant de son regard bleu. Et surtout, je voulais te faire plaisir. Ajouta-t-il en souriant.

Je baissai le regard, navrée de lui faire autant de peine.

- Je...

Mais au moment où je voulus entamer la conversation, le serveur nous interrompu avec nos plats. Nerveuse, je pris une nouvelle gorgée de mon champagne en évitant au mieux le doux regard de John.

Le repas se déroula dans un silence gênant où seul le bruit des couverts tentait de le briser. Une boule d'angoisse se forma au fond de ma gorge et j'avalai chacune des bouchés de mon plat avec difficulté.

Dans un soupir bruyant, John laissa tomber ses couverts contre son assiette en porcelaine.

- Ce n'est pas ainsi que j'imaginais notre premier dîner en tête à tête. M'avoua-t-il. D'autant plus qu'il sera le dernier. Se mumurera-t-il à lui-même.

J'osai croiser son regard et sa peine me serra le cœur.

- Je suis désolée... Je n'aurai pas dû te faire espérer davantage.

- Tu l'aimes ? Me demanda-t-il soudainement.

Troublée, je ne savais quoi répondre.

- J'aimerai au moins connaître les raisons qui te poussent à me mettre sur la touche. Dit-il.

- Je ne pourrai pas t'aimer comme tu le voudrais...

- Parce que tu l'aimes ? Insista-t-il.

J'inspirai profondément pour ordonner le flux d'émotions qui s'embrouillait à l'entende de cette simple question ; Tu l'aimes ?

- Oui...Répondis-je timidement. Enfin, je ne suis pas sûre. Me repris-je en remarquant la douleur traverser son regard.

- Pourquoi ? Pourquoi tu l'aimes lui et pas moi ? Me demanda-t-il sérieusement.

La gorge sèche, je la rafraîchis en buvant jusqu'à la dernière goutte de mon champagne.

- Sincèrement, je ne le sais pas... Contrairement à toi, il n'est pas parfait. Il n'est ni romantique, ni patient. Il est plutôt brusque et maladroit. Il ne me fait pas rire autant que tu le fais. Au contraire, je sais qu'il me ferra pleurer. Et pourtant, c'est lui que mon cœur a choisi.

On ne tombe pas amoureux de celui qui nous rend la vie plus facile, mais plutôt de celui qui la complique. Avais-je lu une fois dans un roman.

L'auteur affirmait que celui qui rendait notre vie plus facile, la rendait aussi monotone et ennuyante. Tandis que celui qui la compliquait, la rendait imprévisible et mystérieuse. Et que la curiosité de l'être humain étant tellement forte, seul le mystère nous attirait.

John se contenta d'hocher la tête, l'air pensif. Et une fois de plus, le silence tomba tandis que nous terminions notre repas.

Une demi-heure plus tard, John conduisait la voiture qui me ramenait chez moi. L'ambiance était froide et même la musique chaleureuse qui passait à la radio, n'arrivait à la réchauffer.

- On pourrait rester amis. Tentai-je de détendre l'atmosphère. J'aime beaucoup ta compagnie. Lui avouai-je.

Il étira un faible sourire avant de me jeter un regard.

- J'aimerai être plus qu'un simple ami pour toi, Reyma... mais je me contenterai de ce statut pour l'instant. Termina-t-il en me faisant un clin d'œil.

J'écarquillai les yeux, surprise. Il n'était pas prêt à abandonner ! Malgré la menace de James ! Malgré le fait que j'affirmais, ne jamais pouvoir l'aimer.

Ce n'est que quand John éteint le moteur avant de sortir de la voiture que je compris que nous étions déjà arrivés. Le sourire aux lèvres, il vint m'ouvrir la portière et m'aida à descendre à mon tour.

- John... L'interpellais-je en le regardant droit dans les yeux. Je ne peux pas t'aimer... Je ne veux pas que...

- Chut ! Chuchota-t-il en posant son index contre mes lèvres. J'ai compris que tu ne voulais pas me briser le cœur mais quoique tu pourras me dire, je ne résignai pas à continuer à te faire la cour. M'avoua-t-il

- Mais... et James ? Il a menacé de te faire virer...

Il fronça les sourcils légèrement avant de me reconsidérer du regard.

- Tu as tout entendu ?

- Oui. Lui révélai-je.

- Ne t'inquiète pas pour moi, les menaces de Parker ne m'effraient pas. Me dit-il.

- Elles devraient. Lui chuchotai-je.

James n'avait qu'une seule parole et une fierté un peu trop grande.

Il se contenta de sourire et ne dit plus rien. Il resta un instant silencieux à me fixer d'un regard intense.

- Si ce soir est le dernier que nous passerons ensemble, j'aimerai te voler ceci...

Et avant que je ne me rende compte, ses lèvres étaient déjà posées sur les miennes. Son baiser était totalement différent de ceux que m'offraient James. Ils étaient trop délicats et moins fiévreux.

Mais dans le silence de la nuit, un moteur gronda férocement. John et moi, nous séparions d'un coup et j'eus qu'un bref instant pour voir la Lamborghini de James s'éloigner de ma maison.

Il était là... Il a tout vu...

-----------------------------

Petit chapitre, je sais. Mais je voulais garder un peu le suspense et avoir vos avis sur la réaction de James. 

Alors selon vous? Que va-t-il se passer? Comment réagira James?

J'attends vos commentaires, j'ai hâte de connaître vos avis.

Je vous embrasse.