Chapitre 24.

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Un silence suivit ma réplique et je n'osai même pas le briser. Parker redémarra la voiture et cette fois-ci il conduisit à une vitesse normale.

Très vite nous arrivions devant le grand building du Hamilton Luxury's Cars et le regard que Parker me lança quand il se gara à l'entrée du building me fit parfaitement comprendre qu'il me chassait de sa voiture.

Sans attendre mon reste, je sortis de cette voiture comme-ci je fuyais le diable. Sa voiture démarra juste après ma descente à une vitesse folle en direction du parking réservé à son honneur, me faisant sursauter de peur.

J'allais devoir supporter Parker le grognon toute la journée !

Mes esprits retrouvés après ma n-nième frayeur, je m'engouffrai le sourire aux lèvres dans le building.

J'étais heureuse de retrouver l'ambiance de l'entreprise, je m'épanouissais dans mon travail, j'y trouvai une liberté que je n'avais encore jamais connue.

Travailler me rendait heureuse. Travailler me rendait libre.

- Reyma ! M'accueillit Bea à la sortie de l'ascenseur comme-ci elle m'attendait.

Je lui souris et nous échangions des accolades.

- Quelle accueil chaleureux Bea ! Lui fis-je remarquer en me dirigeant à mon bureau.

D'un signe de tête et d'un sourire, je saluai la fille de l'accueil au nom d'Elena, elle me rendit mon sourire et je reportai mon regard sur Bea.

Cette dernière me souriait de toutes ses dents et battait ses yeux me faisant des yeux d'amours, je savais qu'elle voulait me demander quelque chose et c'était sa façon à elle de m'attendrir pour que je ne puisse rien lui refuser.

Je m'arrêtai dans le vaste hall du treizième étage et lui lançai un simple regard qui avait pour but de l'encourager à parler.

- Le vendredi prochain on dit direction Las Vegas. M'annonça-t-elle en me faisant un clin d'œil.

- Il en est hors de question ! Je ne ferai pas la fête. Lui annonçai-je en reprenant la route de mon bureau.

La Reyma qui faisait la fête chaque fin de semaine est d'un passé enfui et je ne suis pas prête à la faire revenir.

- Même si c'est pour fêter mon anniversaire ? Me demanda Bea d'une voix claire sachant qu'elle avait décroché mon oui.

Le bruit de l'ascenseur resonna dans le hall à l'instant annonçant qu'il était arrivé à destination.

Je me retournai brusquement et encrai mon regard incrédule dans celui de Bea. Son anniversaire était cette fin de semaine ? Je n'y savais rien.

- Ton anniv...

- Mlle Afandé dans la salle de réunion maintenant. Mlle Anderson, veuillez prévenir tous les directeurs. Ordonna Parker qui venait de sortir de l'ascenseur d'une voix froide sans un seul regard à notre honneur.

Béa et moi échangions un coup d'œil puis elle me lança un regard d'encouragement avant de s'en aller exécuter sa tâche.

De l'encouragement, j'avais besoin de beaucoup plus !

Un grand souffle inspiré puis expiré et je laissai mes pieds me conduire jusqu'à la salle de réunion.

Que pouvait-il bien me vouloir ? Me renvoyer devant tous les directeurs ?

Devant la grande porte de la salle de réunion, j'hésitai à entrer voulant attendre tous les autres directeurs. Mais le maintenant que Parker avait ajouter à la fin de son ordre me faisait comprendre qu'il voulait me voir en première dans cette salle et si je lui désobéissais encore une fois, j'étais certaine de mourir avant ce soir.

J'appuyai sur la poignée et la porte s'ouvrit. J'entrai sur mes gardes comme-ci j'avais peur de me faire prendre.

Il était dos à moi, le regard perdu sur la vue de la baie vitré. Les mains dans les poches et sa silhouette imposante soulignée par son costume deux pièces d'un gris foncé.

Je m'éloignai de la porte que j'avais refermé sans le quitter du regard. Je me tins debout derrière le siège qui m'avait été attribué lors de ma première réunion dans cette salle. J'attendais les autres avant de m'asseoir.

- Asseyez-vous Mlle Afandé. M'ordonna Parker d'une voix impassible sans me regarder.

Sans discuter, je fis ce qu'il me dit. Je me lèverai quand les autres entreront.

J'étais seule avec Parker et je ne voulais pas lui donner d'occasion de me reprocher quoique ce soit.

Un lourd silence pesa dans la salle m'oppressant d'une certaine manière. Silencieusement, Parker quitta la baie vitrée et vint s'asseoir à son siège à lui, celui de l'extrême gauche de la grande table.

Sans même le regarder, je savais qu'il me scrutait du regard. Le poids de son regard m'était insupportable, il y mettait tant froideur, que je le sentais dans ma colonne vertébrale.

- S'il vous plait, arrêtez. Lui dis-je d'une voix douce.

- Pourquoi devrais-je ? Me demanda-t-il d'une voix impassible.

Je quittai mon regard du point invisible que je fixais depuis un certain moment avant de le poser sur lui.

- Parce que vous me mettez mal à l'aise. Répondis-je.

Un sourire étira son visage qui n'exprimait aucune émotion.

- Tel est mon intention, Mlle Afandé.

- Si je vous promets de ne plus vous défier, vous me laisserai tranquille ? Lui demandai-je ne voulant plus être sa cible.

Il sembla réfléchir un moment avant de me répondre.

- Non. Répondit-il sereinement. Premièrement parce que vous ne pourriez pas vous empêcher de me défier car vous n'êtes pas ce genre de femme à faire docilement ce qu'on lui demande...

- Et deuxièmement ? Osai-je lui demander.

- Deuxièmement parce j'ai besoin de détruire ce qui m'attire chez vous. Répondit-il d'une voix sans émotion.

Sa voix était impassible mais ce qu'il venait de dire m'avait fait frissonner.

Ce qu'il l'attire chez moi ?

- Et qu'est-ce qui vous attire chez moi ? Le fait que je vous tienne tête ? Lui demandai-je curieuse.

- En autre. Mais surtout cette lueur de douleur dans votre regard traduisant une blessure profonde en vous. dit-il en ancrant son regard au mien.

Il l'avait remarqué ! C'était impossible !

J'arrivais toujours à le camoufler. J'arrivais toujours à cacher au monde la douleur que je ressentais constamment.

Jason ne l'avait jamais remarqué cette douleur ni même ma meilleure amie. Ma mère était la seule à le savoir et c'était parce qu'elle ressentait ma douleur, parce qu'elle avait connu mon passé.

Parker ne connaissait pas mon passé, il ne pouvait pas la voir ma douleur. C'était impossible !

Troublée, je détournais mon regard. Les larmes me montèrent aux yeux et je les interdisais de couler, pas devant Parker.

Pas devant Parker, me répétai-je.

Il quitta son siège et vint se placer dans mon dos. D'un coup sec, il retourna mon siège pour que je lui fasse face. Il s'accroupit pour se mettre à mon niveau et je baissai la tête pour ne pas qu'il voie mes yeux mouillés des larmes qui menaçaient de couler s'il continuait.

De son index et son pouce, il me releva le menton et me le tint fermement. Son regard croisa le mien et un sourire mauvais dessina ses lèvres.

- Vous voyez Mlle Afandé, je ne peux vous détruire si vous l'êtes déjà. Il me faut donc vous reconstruire. Cette lueur dans votre regard traduit votre force et c'est ce qui m'attire chez vous, vous êtes forte Afandé mais jusqu'à quel point. Aurez-vous cette même force quand je vous détruirai une seconde fois après vous avoir reconstruire moi-même ?


Juste Une Dernière FoisOn viuen les histories. Descobreix ara