Chapitre 85.

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- Vous l'avez perdu, je suis désolée...

J'écoute d'une oreille le docteur, les yeux fixés sur mes mains ensanglantées. Silencieuse, je ne sais quoi répondre au médecin. Je ne sais si je suis heureuse ou malheureuse de l'avoir perdu. Le voulais-je vraiment? C'est peut-être à cause de moi qu'il est mort, avec toutes mes pensées négatives.

Non, je ne voulais pas, alors pourquoi je me sentais vide depuis que je savais que je l'avais perdu. Mon bébé... j'avais perdu mon bébé...

- Ebi? Ebi? C'est moi, James...

- James...

J'ouvris lentement mes yeux et son visage m'apparu. Je lus dans son regard un soulagement.

- Qu'est-ce qui s'est passé? Lui demandai je faiblement.

- Tu as fait un malaise. J'appelle Jack, il te ramènera à la maison. Dit-il en prenant son téléphone et en commençant à composer un numéro sans me demander mon avis.

- Non, je vais... Commençai-je tout en me relevant du sofa pour le convaincre que ce n'était pas nécessaire.

Mais je perdis mes mots qu'on mon regard trouva celui de Tom.

- Je suis du même avis que James, vous devriez vous reposer Reyma. Intervient M. Hamilton aussi inquiet que James.

Tom un peu en retrait se contenta de me fixer du regard, silencieux.

Qu'est-ce que Tom faisait là? Pourquoi ne disait-il rien ?

« Ils savent tout... ils savent pour ta relation avec James... »

Je ne savais ce qu'il manigançait et pourquoi jusque là, il n'avait encore rien dire, me voyant avec James, mais je savais qu'il allait falloir que je parle à ce dernier, et le plus tôt possible.

- ... Tres bien. Raccrochant le téléphone. James se tourna vers moi puis dit: Jack, sera là dans 15 minutes.

- Bien. On va vous laisser. Prenez soin de vous, Reyma. J'espère auriez-vous l'opportunité de connaître Thomas dans de meilleures circonstances.

Puis, sur ces mots, les deux hommes s'en allèrent.

Je retrouvai finalement mon souffle. Souffle que je perdais par angoisse quand j'étais dans la même pièce que Tom.

- As-tu déjeuner ce matin? Me demanda James.

- Non... j'étais en retard... alors

James soupira mécontent avant de me regarder durement. Regard que j'essayai d'adoucir avec mon regard le plus mignon possible.

J'abandonnai quand au bout d'une longue minute, je n'arrivai à rien.

- James, il faut que je te parle. Lui rappelai-je.

- Ce soir. Je veux que tu rentres, manges et dors. C'est compris ?

- Mais...

- Ou sinon, je t'amène à l'hôpital et crois-moi...

- Je t'ai menti. Dis-je d'un coup, lui coupant la parole.

Il se tut, me regarda intensément avant de demander lentement:

- A quel sujet?

- Je suis fiancée.

Il ne dit rien, les premières secondes. Puis, un fin sourire s'esquissa sur ses lèvres.

- Tu blagues, n'est-ce pas?

- Ce n'est pas ce que tu crois... Je...

- Es-tu fiancée, Oui ou non? Me demanda d'une voix sèche.

- Oui... mais pas par choix.

Il ferma les yeux un moment suite à mes propos, se massa délicatement les tempes, avant de se diriger vers son bar. Puis, il se servit un verre de scotch et de le bu d'une traite.

Moi, immobile, comme une statue, j'avais peur de sa réaction. J'avais peur de le perdre.

- Ok. Répond-t-il finalement avant de tourner vers moi. J'ai tellement de questions... mais je pense que je vais te laisser le temps de te reposer après ton malaise. On parlera ce soir.

Je relâchai un faible soupir de soulagement. Il n'avait pas l'air en colère contre moi. Il le prenait plutôt bien.

- Je ne crois pas que j'aurai le courage de te raconter toute l'histoire après. Je pense que nous devrions en discuter maintenant, ce serait plus facile ainsi.

- Non. Dit-il catégoriquement. Moi, j'ai besoin de temps, d'espace, s'il te plaît. Finit-il sur une note plus douce.

- Tu m'en veux? Lui demandais je peinée.

- Je t'aime. Me réponds-t-il.

- Je t'aime aussi James.

Je m'approchai de lui pour l'embrasser. Baiser auquel il répondît. L'on frappa à la porte et se fut Jack. Je dis au revoir à James mais avant que je ne quitte le bureau, il m'interpella.

- Ebiereyma... Tu ne l'aimes pas, n'est-ce pas? Ton fiancé? Me demanda-t-il préoccupée.

- Non. Je ne vais pas me marier avec lui, car c'est toi que j'aime.

Il hocha la tête quelque peu soulagé puis je quittai son bureau un tout petit moins angoissée.

*

Dans la voiture, conduit par Jack en direction de l'appartement de James, j'entendis mon téléphone sonner depuis mon sac. Je le pris et sans regarder je décrochai l'appel et le portai à mon oreille.

- Ebiereyma...

Cette voix...

- Père...

- Je suis vraiment déçue de toi, Ebiereyma.

Mon cœur se comprima dans ma poitrine.

- Est-ce comme ça que je t'ai éduquée, fille ingrate. Est-ce pour ça que tu es allée en Amérique. Veux-tu vraiment traîner notre nom dans la boue.

- Non... père...

-Thomas est à  New York pour te ramener au pays. Je veux qu'avant la fin de cette semaine, tu sois au Caire. Est-ce bien compris?

Le rythme cardiaque de mon cœur s'accéléra. Quitter les États-Unis... quitter James...

- Est-ce bien compris? Reprit-il d'une voix plus dure.

- N...Non.

- Qu'est-ce que tu viens de répondre? Demanda-t-il en colère.

- Non, père. Répétai-je d'une voix plus sûre. J'en ai marre de toujours me plier à tes quartes volonté, ne serait-ce que pour rechercher une once d'amour de ta père. Je ne suis plus une enfant et plus jamais tu ne me manipulera comme avant. Mère avait raison, il fallait que je m'éloigne de toi, pour vivre ma vie, pour être aimée et aimer à mon tour et me rendre compte, que je n'ai pas besoin de toi dans ma vie pour être heureuse.

Je ne sais pas s'il fut surpris ou autres. Mais il resta silencieux à l'autre bout de la ligne. Et tenant encore une fois mon courage, j'ajoutai:

- Je ne rentrerai pas à la fin de cette semaine, mais je rentrerai au bout de mon stage comme prévue. Mais sachez que ce serait pour rompre mes fiancailles avec Tom. Au-revoir père.

Et sans attendre sa réponse, je raccrochai l'appel. J'avais le cœur qui battait à la chamade. Je n'arrivais pas à croire que je venais de dire tout cela à mon père. Mais je me sentais bien, je me sentais plus légère, un peu plus heureuse....

Et c'est avec le sourire aux lèvres, que je m'affalai confortablement dans les sièges en cuir de la voiture, me laissant conduire par Jack.

Juste Une Dernière FoisWhere stories live. Discover now