Chapitre 8.

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La voiture s'engageait sur la route et un silence d'un poids énorme pesait dans l'habitacle. Je ne savais où poser mon regard ni comment m'asseoir, j'étais gênée par sa seule présence.

Je finis par détailler d'un œil lassé la circulation à travers la vitre. Les questions défilaient dans mon esprit ne demandant qu'à être répondus, mais je n'osais ouvrir la bouche de peur de briser ce silence qui ne demandait qu'à régner.

Cet homme assis à mes côtés m'intriguait. Il dégageait une froideur d'une obscurité profonde pour laquelle j'éprouvai une curiosité sans nom. Une curiosité qui ne devrait être, car si je prenais l'habitude d'éviter ce genre d'homme mystérieux cela m'évitais de plonger dans mes plus sombres cauchemars.

Les doigts croisés, j'espérais arriver le plus vite à l'entreprise pour mettre un terme à ce supplice silencieux. Et comme-ci le Ciel m'avait entendu, le grand building d'acier apparu devant moi.

Un sourire se dessina sur mes lèvres et je mettrai mes mains à couper que le père de Patricia me jeta un regard en coin.

La voiture s'arrêta et sans attendre la permission de quiconque, j'en sortis. L'air de l'extérieur glaça mes poumons comme-ci je les avais laissé sécher en les privant d'air.

Je levai la tête un moment observant le Hamilton Luxury Cars de toute sa hauteur avant d'enjamber quelque pas vers l'entrée. Très vite, je fus stoppée dans mon action par une poigne acier sur mon poignet droit.

Je déglutis douloureusement avant de me retourner face à lui. Je savais que c'était lui, Mr Parker, le père de Patricia.

Il n'est surement pas content du fait que je ne l'ai pas remercié de m'avoir conduis jusqu'au travail. Ou encore, il m'en veut parce que je suis sorti de la voiture sans son accord. Ou...

Cet homme me fait beaucoup trop penser ! M'exclamai-je intérieurement.

Face à lui, je me reculai de quelques pas avant d'être arrêté par sa main autour de mon poignet. La tête suspendue dans les airs, c'était la seule façon d'espérer détailler son visage tant il était grand.

Grand ? Non, immense plutôt.

Jason était grand, lui, il était immense. Certes il ne valait pas les deux mètres de Jason mais il les avoisinait. Cependant, son immensité ne s'arrêtait pas qu'à sa taille mais aussi à ses muscles emprisonnés dans son costume trois pièces bleu nuit.

Je ne l'avais jamais vu débout. Il est si impressionnant dans cette posture que s'en est troublant.

Il encra son regard d'un noir pareil à ses cheveux dans le mien d'un marron noisette avant de le poser sur Jack. Il lui tendit sa main et ce dernier lui remit un sac.

Mon sac !

- Vérifiez que tout y soit. S'il vous manque ne serait-ce qu'un rouge à lèvre faîte le moi savoir. Me dit-il d'une voix neutre tout en me tendant mon sac volé par plus tard que hier.

Je le regardai incrédule qu'il est retrouvé mes affaires aussi vite. Comment a-t-il fait ?

Il haussa les sourcils me faisant comprendre qu'il attendait que je vérifie que toutes mes affaires y soient. Je le fis et je fis heureuse de constater que tout y était.

- Tout y est ! Lui dis-je.

Il hocha la tête.

- Très bien. Votre voiture est au sous-sol de l'entreprise. Vous y vérifierez plus tard qu'il n'y manque rien non plus, pour l'instant rentrons où nous serons en retard à la réunion.

J'hochai à mon tour la tête et nous nous engouffrions à l'intérieur du building. Les regards de tous dans le hall étaient posés sur nous, rendant mes jambes cotonneuses. Je détestai être épié de la sorte et c'était bien la seule raison pour laquelle je ne montrai assez en public avec Jason.

Nous rentrions dans l'ascenseur et quand ce dernier prit de l'altitude, je savais que cette journée serait très longue.

*

Deux heures. Deux heures assise dans cette salle à regarder chacun des directeurs et actionnaires ici présents, se faire clouer le bec par Mr Parker.

Mr Parker est un actionnaire mais pas n'importe lequel par ce que je constate. Je suppose qu'il doit être l'actionnaire majoritaire pour avoir autant de pouvoir sur cette entreprise.

- Je veux de la nouveauté ou je retirai mon argent de cette entreprise? Cria ce dernier de sa voix virile.

En plus de moi, il n'y a que trois femmes. Toutes des actionneurs, je suis donc la seule stagiaire dans cette salle et je ne me sens pas à ma place.

Pourquoi suis-je ici ? Me demandai-je.

Personne ne me demande mon avis dans cette affaire.

J'ai aussi des idées dans la tête moi!

Je souffle exaspéré mais un peu trop fort car tout le monde à le regard sur moi.

- Vous semblez ennuyeux Mlle Afandé. Qu'avez-vous à nous proposer pour couper court à cette réunion qui vous est très ennuyante ? Me demande Mr Parker d'une voix froide les sourcils froncés.

J'avalai ma salive difficilement.

Les directeurs et actionneurs de la salle me regardaient l'air désolé tandis que le directeur financier Mr Carter et le directeur général Mr Hamilton me regardait d'un regard d'encouragement. Ils m'encourageaient à prendre la parole. Je pouvais lire leur confiance dans leurs regards.

Une confiance dont je ne connaissais l'origine. Une confiance qui me troublait énormément.

Je posai mon regard sur Mr Parker, cet homme davantage effrayant quand il est en colère avant d'entrouvrir mes lèvres pour laisser sortir mes premiers mots.

- Investir dans les veilles voitures serait une option.

La salle s'emplit d'un silence pesant. Mais, le plus gênant fut le regard indescriptible que me lançai Mr Parker.

- Expliquez-vous. M'ordonna ce dernier.

Je pris mon souffle avant de commencer car ce que je m'apprêtai à proposer était une révolution première pour l'entreprise.

Juste Une Dernière FoisWhere stories live. Discover now