Chapitre 95.

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- Maman ? Dit-elle émue.

- Eazizati. Entendis-je sans comprendre. Comment vas-tu mon enfant?

- Je vais très bien, maman. J'ai quelques choses à t'annoncer.

- Oh laisse-moi deviner. Ce beau James t'a demandé ta main. Dit sa mère avec enthousiasme sans savoir qu'elle était sur haut-parleur et que je pouvais l'entendre.

- Maman? S'écria Ebiereyma toute gênée en fuyant mon regard.

Elle se leva du lit et alla se placer face à la baie vitrée de la chambre, me fuyant honteuse des propos de sa mère.

- Quoi donc ma fille! Ton père est rentré de New York cette nuit si en colère qu'il n'a pas pu prononcer un mot avant de s'enfermer dans son bureau. J'imagine donc que tu ne vas plus te marier avec Tom et donc peut-être que tu vas te marier avec Ja...

- Maman! Non, ce n'est pas la nouvelle que je veux t'annoncer.

- Qu'est-ce que c'est alors, tu es enceinte? Demanda la mère d'Ebiereyma maladroitement sur un ton peu sérieux.

Cette question déstabilisa Ebiereyma qui perdu sa langue. Un silence assez long s'installa dans la conversion permettant ainsi à sa mère de reconsidérer ses dires.

- Reyma! Tu es enceinte? Demanda sa mère plus sérieusement sans y croire.

- Oui, maman, je suis enceinte de James. 

Un autre silence s'installa. Puis d'une voie émue, on entendit:

- Mais comment? Comment est-ce possible.. Je pensais que... que...

- Je ne suis pas stérile maman... Je l'ai jamais été. Répondu Ebiereyma toute aussi émue que sa mère.

Les sanglots des deux femmes se firent entendre dans la pièce. Des larmes de joie, de libérations  coulèrent sur les joues d'Ebiereyma et j'imaginais en entendant sa mère que ça devait être pareil.

Je me levai à mon tour du lit et allai me placer derrière Ebiereyma pour la serrer dans mes bras.

- Je suis tellement contente pour toi, ma fille. Dit sa mère. Je vais être grande-mère. Oh mon dieu, je vais être grande-mère. S'exclama-t-elle heureuse.

Ebiereyma se mit à rire entre ses pleurs, tandis que moi je souriais heureux de voir que sa mère prenait mieux la nouvelle que son père.

- Demain, je prendrai le premier vol pour New York pour venir te voir mon enfant. J'ai tellement envie de te serrer dans mes bras.

- Non, maman pas besoin. Dans deux semaines, je serai de retour en Afrique du Sud avec James et sa fille. Patricia, sa fille, est impatiente de te rencontrer.

- Et moi donc, je suis si impatiente de la rencontrer. Que disais-je, elle est ma première petite-fille, je suis déjà grande-mère... car quand tu épouseras James, ce qui n'est qu'une question de temps maintenant...

- Maman! 

- Ok, j'arrête. Mais si ce n'est pas pour venir demander ta main à tes parents, je ne vois pas pourquoi il t'accompagnerait jusqu'en Afrique du Sud. Je dis ça, je ne dis rien...

- Bon, au revoir maman. Je te rappelle demain. Je t'aime.

- Rey...

Sa mère n'eut même pas le temps de répliquer que Ebiereyma raccrocha l'appel. J'étirai un sourire moqueur face à son comportement. Mais avant même que je ne puisse dire quoique ce soit, elle m'intimida:

- Tu n'as pas intérêt à dire un mot.

- Mais...

- Chut! Me fit-elle avec le doigt avant de sortir de la chambre et de se diriger dans celle de Patricia.

Je ricanai faiblement repensant aux allusions de sa mère. Perspicace était-elle, je l'aimais déjà.

*

Deux semaines plus tard...

- Reyma. C'est comment l'Afrique du Sud? Demanda Patricia curieuse.

- Magnifique! Tu vas adorer.

- Et mami, tu penses qu'elle va m'aimer. Demanda-t-elle en parlant de la mère d'Ebiereyma qu'elle appelait déjà mami, contente d'avoir une nouvelle grande-mère.

- Oh bien sûr mon trésor. Elle t'aime déjà. Répondit Ebiereyma en attachant la ceinture de Patricia.

Madame et monsieur Parker. Miss Patricia. Ici Joe, votre pilote du jour, nous allons bientôt décoller, prenez place et veuillez bien attacher vos ceintures. 

- Madame Parker? Me questionna Ebiereyma surprise en attachant à son tour sa ceinture.

J'haussai les épaules faisant l'air de ne rien savoir. Alors qu'à l'intérieur de moi, je souriais car j'avais ordonné à tous mes employés d'appeler à présent Ebiereyma, madame Parker. Après tout, ce n'était qu'une question de temps comme l'avait mentionné sa mère.

*

Après plusieurs heures de vol et un escale au Maroc, nous étions finalement arrivés au Cap. Un taxi vint nous chercher à l'aérodrome pour nous déposer à notre hôtel.

- Bonsoir. Comment puis-je vous aider? Nous accueillis la réceptionniste.

- J'ai une réservation au nom de Parker. Lui répondis-je.

Elle vérifia cela dans l'ordinateur et confirma. Elle me donna la carte magnétique et guidés par un employé l'on se dirigea à notre suite.

- Pourquoi on ne va pas chez mami! Moi, je voulais la voir ce soir. Bouda Patricia en se frottant les paupières épuisée par long voyage.

- Demain matin, on dînera avec mami, promis! Mais pour l'instant, tu vas dormir mi princesa. Lui répondis-je.

Ebiereyma me sourit faiblement pour me remercier pour cette réponse. Je sentais son anxiété depuis que l'on avait pris l'avion. Elle redoutait la rencontre avec son père et même si elle affichait un sourire à chaque fois que nos regards se croisèrent, je lisais dans son regard sa peur, son mal d'être rejetée par son propre père.

- Bonne nuit papa! Bonne nuit Reyma! 

- Bonne nuit Patricia! Lui répondit-on avant de quitter son chevet.

Nous nous rendîmes par la suite dans la chambre de maître. Et alors qu'Ebiereyma défit le lit dans son mutisme, je vins la serrer fort dans mes bras contre mon torse. Elle se laissa porter par mon câlin et fermai les yeux alors qu'une larme silencieuse ruissela sur sa joue.

- Je t'aime Ebiereyma... Répondis-je à sa douleur, espérant que mon amour pourrait penser sa plaie intérieure.



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