Juste Une Dernière Fois

Chapitre 99.

- Papa? Papa? 

Une petite voix angélique me parvint à l'oreille alors que j'étais perdu dans mes pensées assis aux balcons. Je retournai à l'intérieur de la suite et Patricia me sourit chaleureusement en me voyant. 

- Holà mi amor! Bien dormido? 

Les yeux à moitié endormis, elle se les frottèrent en regardant de gauche à droite.

-Papa, où est Reyma? Demanda-t-elle sans même répondre à ma question. 

- Ebiereyma est en train de discuter avec sa mère. Elles ont ...

- Mami est là? M'interrompu-t-elle enjouée.

Avant même que je ne pus répondre à sa question, elle se mit à courir dans toutes les pièces de la suite à leurs recherches. Je ricanai dans un soupir défaitiste, un peu jaloux de l'attention qu'elle portait à Ebiereyma et Mariam. Je pensais que j'étais son préféré.

Après deux tours dans chaque pièces afin de confirmer qu'Ebiereyma et Mariam n'étaient bel et bien pas dans la suite. Patricia vint me retrouver la moue triste.

- Où est Reyma et mami, me demanda-t-elle.

- Elles sont en train de discuter. Elles ont beaucoup à se dire puisqu'Ebiereyma n'avait pas vu sa mère depuis longtemps et hier elles n'ont pas eu le temps d'avoir un moment à elles, expliquia-je.

- Mais je veux être avec elles aussi! Retorqua Patricia dans un caprice.

Ce fut à mon tour d'étirer une mine triste.

- Et me laisser tout seul?  Lui demandai-je. Moi qui voulait passer la journée avec mi princesa...une journée père-fille. Ya no me quieres? Tu ne m'aimes plus?

Coupable, elle vint me faire un câlin et se corrigea en disant:

- Te quiero mi papa! 

- Te quiero tambien mi princesa!

*

J'avais laissé une note à Ebiereyma sur la commode d'entrée de la suite, l'informant que Patricia et moi passerions une journée entre père et fille, pour qu'elle puisse passer la sienne avec sa mère.

Elle avait traversé plusieurs émotions ces dernières semaines entre la visite impromptu de Tom et de son père, apprendre qu'elle était enceinte et donc qu'elle n'avait jamais été stérile, et aujourd'hui, apprendre que sa mère n'était pas sa mère biologique... Cela faisait beaucoup!

Et bien qu'Ebiereyma avait tendance à garder tout au fond d'elle et à faire comme ci tout allait bien, cette fois j'en doute qu'elle en serait capable. La voir pleurer aujourd'hui me l'avait confirmer, elle était à bout. Elle était brisée. Ces morceaux qu'elles avaient recollées du mieux qu'elle pouvait afin de continuer à vivre comme si de rien était s'étaient effondrés aujourd'hui, quand ses doutes furent confirmé.

Je te détruirai pour te reconstruire...

Elle était brisée, mais elle n'avait pas besoin de moi. Cette fois, elle avait besoin de cette femme qu'elle appelait sa mère. Elle avait besoin de pleurer comme une enfant, toutes les larmes de son corps, de faire sortir sa douleur, ses peurs, ses doutes... de faire son deuil et d'en ressortir plus forte.

Elle était brisée, mais elle n'avait besoin de moi. Elle était déjà forte par elle même et malgré qu'elle s'effondrait aujourd'hui, j'étais persuadée qu'elle se relèverait avec plus de détermination dans les yeux.

Aujourd'hui,  tout ce que je pouvais faire c'était de lui laisser un moment avec sa mère.

*

- Papa, regarde! Ce sont des méduses! S'exprima Patricia enjouée devant les pâtisseries en forme de méduses.

Après un programme chargé, entre le Zeitz Museum, le Castle of Good Hope et le Table Mountain, Patricia et moi étions venu dans cette fameuse pâtisserie connue pour ses formes exceptionnelles. Les yeux illuminées, le sourire grand aux lèvres, je voyais que Patricia était heureuse d'être ici, et moi j'étais heureux de la voir heureuse.

Maintenant que j'y pense, on n'avait jamais vraiment eu ces moments de qualité tous les deux à New York. Je passais tout mon temps à travailler, la laissant seule avec Jack ou avec ses nourrices qu'elle n'appréciait pas. C'était la raison pour laquelle elle avait fugué la dernière fois, la fois où Ebiereyma l'avait retrouvé. J'étais tellement inquiet ce jour-là!

Et aujourd'hui, j'étais reconnaissant! Malgré que je sois épuisé de cette multiple activités que Patricia et moi avions passé cette journée, j'étais si heureux de les avoir passé avec elle. 

Alors que j'observais Patricia s'émerveiller devant les formes spéciales des pâtisseries, mon téléphone se mit à sonner. 

- Hé Jason! Répondis-je à l'appel.

- Hé James! J'ai appris que tu incruster comme une sangsue pour suivre ma sœur jusqu'en Afrique du Sud. Vous êtes au Cap, n'est-ce pas? Comment trouves-tu la ville?

- Haha! M'exclamai-je. Comment veux-tu que je laisse ma femme enceinte voyager tout seule, le taquinai-je. La ville est magnifique, ajoutai-je.

- Ta femme?! S'exclama-t-il supris. Je t'en veux encore d'avoir mis enceinte ma petite sœur. Je pensais que t'étais mon ami! Se plaignit-il. Mais je suis content que tu sois avec elle, et qu'elle n'ait pas à affronter notre père tout seul, ajouta-t-il. Ce sont-il rencontré?

- Non, pas encore. 

Je voulais l'informer qu'elle avait cependant appris une choquante nouvelle sur sa mère, mais avec Patricia à mes côtés ce n'était ni le moment et je n'étais ni la personne à lui le dire.

- Ok, repondit-il soulagé. Je t'appelais car je n'arrive pas à joindre Reyma. Êtes vous ensemble actuellement?

- Oh non, je suis avec Patricia au bon milieu d'un date père-fille. Y-a-t-il une urgence?

- Non pas vraiment, je voulais l'informer que je pensais rentrer au Cap pour une semaine dès demain.

- Oh ok, elle passe la journée avec sa mère aujourd'hui, l'informai-je.

- Oh je vois avec Mariam! Ok, je rappellerai plus tard alors. J'embrasse Patricia, dis lui que Oncle Jason viendra avec un cadeau bientôt.

On se laissa et je me rappelai des mots d'Ebiereyma. Il avait cessé de t'appeler maman depuis ce jour-là. Je ne l'avais pas remarqué plus tôt mais c'est vrai que Jason ne m'avais jamais parlé de sa mère depuis que l'on se connaissait et encore moins avait-il appelé Mariam sa mère.

- Patricia, Oncle Jason t'embrasse! Fis-je passer le message.

- Oncle Jason! S'exclama-t-elle. Moi aussi je vais avoir un frère comme Reyma, ou une soeur., douta-t-elle. Je suis tellement contente, Reyma sera ma maman!

À ces mots je pensai à la relation entre Mariam et Ebiereyma. Une mère n'est pas forcement celle qui t'a mis au monde, mais celle qui se comporte comme telle.

- Oui, Reyma sera ta maman!

Patricia finit pas choisir ses pâtisseries et nous passâmes notre commande. Ils étaient tous aussi délicieux que beaux. Nous terminions notre a journée sur la plage à observer un magnifique couché de soleil.