Chapitre 100.

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La tenant fermement dans mes bras, je n'arrivais à stopper mes pleurs. J'avais peur. J'avais mal. M'abandonnera-t-elle aussi, maintenant qu'elle m'avait avoué son secret? Depuis cette nuit, où j'avais trouvé cette photo dans le grenier, j'avais cette peur de confronter la vérité.

J'avais mal, tellement mal. Mes doutes venaient de se confirmer à l'instant, Mariam n'était pas ma mère biologique. Que devais-je faire? Je veux être sa fille! 

Déni? Désullision? Je ne voulais accepter la vérité. Mariam est ma mère! Ou, je ne pouvais accepter la vérité, ça faisait tellement mal. Père avait-il raison? Étais-je vraiment une sorcière? Qu'était-il arrivé à ma m... Non, Mariam est ma mère, la seule et unique. Je veux être sa fille. Étais-je égoïste? Allait-elle m'abandonner, étais-ce pour cela qu'elle m'avait avouer la vérité?

Toutes ces questions traversaient mon esprit, et je la tenais encore plus fermement dans mes bras ne voulant la perdre. Comme-ci elle sentie ma crainte, elle affirma:

- Je n'irai nul part ma fille, je resterai ta mère à jamais. J'ai aussi besoin de toi Reyma! 

- Maman! Fut le seul mot que je pus prononcer entre mes sanglots.

*

Après un long moment, qui semble avoir été plus qu'une heure, je me réveillai. Je m'étais endormie? Je n'avais même pas remarqué. Vidée d'énergies, après avoir tant pleuré, je m'étais endormie dans les bras de ma mère comme une enfant. Sa main dans mon dos, ma mère me caressait délicatement.

Restée au sol tout ce temps, je me retirai brusquement de son embrasse, m'en voulant de l'avoir forcée à rester dans cette position. 

- Je suis désolée maman, ça dût être inconfortable de rester dans cette position si longtemps, m'excusai-je en l'aidant à se lever.

- De t'avoir dans mes bras endormie? Dit-elle. Non, pas du tout mon enfant, je suis ta mère.

Mon cœur se réchauffa en entendant ses paroles. Je l'invitai à monter avec moi dans la suite que je nous fasse servir le petit déjeuner et qu'elle se repose confortablement. Mes émotions s'étaient légèrement calmés et mes larmes avaient cessé de couler. 

Patricia était-elle reveillée, me demandai-je soudainement. Je ne voulais pas l'inquiéter, mes yeux devaient être rouges à force d'avoir pleuré. Intérieurement, j'espérais qu'elle soit encore endormie.

Une fois arrivée à la suite, je trouvai un mot sur la commode de l'entrée.

Nous allons passé toute la journée ensemble, Patricia et moi. Je te souhaite de trouver du réconfort auprès de ta mère. Je t'aime Ebiereyma. Xoxo. Etait-il écrit et c'était signé L'homme de ta vie.

Que c'était mignon, un peu trop pour James. Je souris et ma mère le remarqua et me demanda ce que disait la note.

- James et Patricia passe une journée père-fille aujourd'hui. Nous avons donc toute la journée à nous, lui répondis-je.

- C'est gentil de sa part de nous laisser une journée rien que toutes les deux. Il a déjà tout mon support, il fera un gendre idéal.

- Maman! M'exclamai-je gênée.

- Quoi? Tu ne veux pas te marier avec lui? Me demanda-t-elle directement.

Me marier avec James? Ce n'est pas que je n'y avais pas penser. Il me traite déjà comme sa femme depuis que je porte son enfant et à même demander à tous ses employés de m'appeler madame Parker. 

Me marier avec James? Et former notre famille à quatre avec Patricia. Oui, ça me ferait plaisir. C'est juste que j'ai peur... peur de rêver et de me réveiller. Avec tout ce que j'ai traversé, j'ai appris que la chose la plus douloureuse était d'espérer... d'espérer et de voir ce espoir ce brisé.

- Ce n'est juste pas le moment, repondis-je à ma mère. Ma vie est un chantier de verre brisé... tentai-je de me justifier. J'ai peur, finis-je par avouer.

- Oh habibi, s'exclama ma mère en venant me prendre dans ses bras. Tout ira bien, tu verras tout ira bien.

*

Après avoir terminer notre petit déjeuner, ma mère avait décidé de refaire les racines de mes locks. Assisse en dessous d'elle, moi sur le tapis et elle sur le sofa, elle traitait mes cheveux avec soin et délicatesse dans le silence de la pièce.

Étant très sensible du cuir chevelu, chacune de ses manipulations capillaires étaient pour moi des caresses me portant aux portes du sommeil. Je me rappelai de toutes cette fois où elle faisait mes cheveux quand j'étais petite. 

Comme un film, je voyais ma vie défiler sous mes yeux, tous ces instants où elle me témoignait son amour par diverses manières. Et pour la toute première fois de ma vie, alors que je pensais que ma vie n'avait été que tristesse, qu'obscurité, je vus ces moments de lumière, de joie que j'avais passé avec ma famille... avec Mariam, ma mère et Jason, mon frère.

Ebiereyma... la fille que j'attendais...

À ces souvenirs, mes larmes se mirent à couler à nouveau, mais cette fois c'étaient des larmes de joie. Des larmes de joie car je venais de me rendre compte que j'avais reçu beaucoup d'amour et beaucoup plus que la haine que me portait mon père. J'avais même reçu l'amour de cette femme qui m'avait mise au monde et que je n'avais connu.

Ta mère a choisi de donner sa vie pour toi, parce qu'elle t'aimait...

- Oh ezizati, tu pleures, s'inquiéta ma mère.

Je levai ma tête vers elle et lui sourit.

- Je suis contente, lui répondis-je. Je suis heureuse car je suis et j'ai été aimée.

Elle me sourit de retour et vint m'embrasser la tempe.

- Bien sûr que tu es aimée, tu l'as toujours été et je t'aimerais pour toujours. Même si le monde entier était contre toi, je ne cesserai de t'aimer parce que je suis ta mère et que tu es ma fille.

Émue par ses paroles, je lui fis mon plus beau sourire avec les dents.

- Peux-tu me parler de ma m.. de ta sœur, hésitai-je à appeler une autre personne ma mère devant Mariam, même si cette personne était ma mère biologique.

- Ta mère, dit Mariam en souriant. Ta mère, Maïssa était une femme tellement forte, toujours souriante et optimiste. Elle était aussi têtue et obstinée. Elle aimait tenir tête à notre père. Bien que dans nos traditions, la femme ne doit que s'occuper de la maison pendant que l'homme s'occupe des affaires, ta mère a toujours été douée dans le business et c'était l'une des raisons pour lesquelles elle se disputaient souvent avec notre père. Ayant eu que des filles, il voulait vite nous marier et avoir un gendre pour s'occuper du business familial. 

- Le mariage entre ta mère et ton père était un mariage arrangé. Maïssa avait accepté de se marier en première car j'étais encore très timide en ce moment. Néanmoins, malgré que leur mariage fut arrangé, ils sont très vite tombés amoureux l'un de l'autre. Ton père était fasciné par l'intelligence de ta mère et l'incluait dans tout ce qui touchait le business familial, continua-t-elle à la fois occupée avec mes cheveux.

- Les choses ont commencé à se compliquer lors de sa deuxième grossesse. Maïssa avait commencé à avoir des complications et ton père voulait qu'elle interrompe la grossesse pour sa sécurité. Mais Maïssa était contre, affirmant qu'elle ne pouvait t'abandonner, tu étais la fille qu'elle attendait, le répétait-elle souvent. Maïssa a toujours voulu avoir une fille, ajouta Mariam avec une once de nostalgie dans la voix.

- Pourquoi, demandais-je.

- Enfants, on a été éduqué à être soumises, à être de bonnes épouses et de bonnes mères et à taire nos ambitions, répondit-elle après quelques minutes de silence. Je pense Maïssa a toujours voulu une fille car elle voulait lui inculquer tout le contraire, à rêver sans limite et à briser tout plafonds de verre. Maïssa a toujours été rebelle depuis toute petite, tout le contraire de moi... Non, pas rebelle, Maïssa a toujours été très ambitieuse, se corrigea-t-elle.

Mariam avait cessé de s'occuper de mes cheveux, je me retournai pour lui faire face et je la vis, le regard perdu et un sourire aux lèvres alors qu'elle se remémorait de sa sœur jumelle, de cette femme qui m'avait donnée la vie.

Comme j'aurais aimé la rencontrer, ma mère, ma première maman.

Juste Une Dernière FoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant