Juste Une Dernière Fois

Chapitre 68.

Alors que j'entrai dans mon bureau la mine défaite, j'étirai un énorme sourire quand je remarquai la magnifique rose rouge qui était posé sur la table basse de mon mini salon. Je la saisie d'entre les mains et la humai avant d'aller la poser dans le vase qui contenait déjà la première.

Les petites attentions de John m'allaient droit au cœur... J'avais découvert une nouvelle facette de ce dernier, celui d'un gentleman, d'un vrai. Et si James voulait jouer à l'indifférent, c'est avec un malin plaisir que je testerai ses limites... car j'étais bien décidée à le rendre fou... fou de jalousie...

Assise derrière le bureau dans mon fauteuil en cuir marron, je ne me rendis compte que quand mon ventre gargouilla pour annoncer qu'il était midi, que j'avais passé le plus clair de mon temps à échafauder un plan pour faire réagir James plutôt qu'à travailler.

Honteuse de moi-même, je m'affalai pitoyablement dans mon siège. Etais-je à ce point en manque d'amour pour désirer autant l'attention de James ? Oui, souffla tristement la voix de mon cœur.

Pourquoi lui ? Pourquoi lui et pas John ? Me posai-je intérieurement ne comprenant pas pourquoi c'était lui que mon cœur avait choisi. Parce que c'est seulement dans ses bras que je me sens revivre. Répondit mon petit cœur conquis.

Je souris à la réponse de mon cœur. C'était tellement vrai. Mais je ne voulais souffrir davantage et pour cela, je ne devais être la première à tomber... La première à tomber amoureuse, car une fois mon cœur totalement conquis, il me brisera comme il me l'avait promis.

Et pour cela, il fallait que soit lui, il fallait qu'il tombe amoureux de moi en premier... et si un jour j'avais cru cela impossible, aujourd'hui je savais que j'avais toutes les chances de mon côté, car même s'il osait jouer à l'indifférent, son regard ne me trompait plus...

Pour que je sois jaloux, il faudrait que mon cœur t'appartienne...et nous savons tous les deux que cela est impossible...

Et je comptais bien lui démontrer que cela était possible et qu'il était même en train de déterrer son cœur pour le donner, car je l'obligerai à dévoiler cette jalousie qu'il cachait dans son regard à chaque fois, qu'il me voyait en compagnie de John...

C'est le sourire aux lèvres que je sortis de mon bureau, mais au même moment, James en fit de même. Et dans ce petit hall de cet étage, nos regards se croisèrent un bref instant avant que je ne tourne les talons.

Et même si mon cœur battait plus fort que la normale en sa présence, j'étais bien décidée à ne plus lui montrer l'effet qu'il avait sur moi... Nous serons à présent deux à jouer la carte de l'indifférence.

Alors que les claquements entre le sol et mes talons résonnèrent dans les couloirs de l'étage, j'entendais les pas sourd de James dans mon dos. Une fois devant les parois closes de l'ascenseur, j'appuyai le bouton pour appeler l'engin qui se présentait à nous dans les minutes qui suivirent.

J'entrai et James en fit de même avant que les parois ne se referment sur nous deux. Le regard fixé sur les numéros d'étages, je sentis celui de James peser lourdement sur moi, dans mon dos.

- Pourquoi t'es-tu ainsi vêtue aujourd'hui ? Me demanda-t-il après un lourd silence.

- Pour plaire. Répondis-je simplement.

Lentement, je le sentis s'avancer vers moi. Avec difficultés, Je tentai de rester impassible quand son torse rencontra mon dos et ses lèvres, le lobe de mon oreille.

- Et pour plaire à qui ? Me demanda-t-il d'une voix sensuelle.

Toi. Hurla mon cœur intérieurement.