Chapitre 31.

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Les pas lents et paresseux, je me dirigeai à l'ascenseur pour rejoindre le bureau de Parker. Le strict nécessaire dans les mains, un stylo et une feuille pour prendre note, je n'avais fait mes cartons, bien décidée à ralentir plus que possible mon déménagement au dernier étage.

Adossée dans le fond contre l'une des parois de l'ascenseur, je regardais l'engin se vider progressivement du petit monde qui y étais enfermé. Seule à présent j'appréhendais ma rencontre avec Parker.

Lequel des Parker allais-je rencontrer ? Me demandai-je intérieurement. Le séducteur ? L'impassible ? Ou plutôt le sadique ?

Je soufflai bruyamment avant de secouer la tête de gauche à droite tout en me massant les tempes, Parker était tellement imprévisible qu'il me donnait une migraine à chaque fois que j'essayais de le cerner.

Regardant les numéros des étages défiler, je me tins droite quand je remarquai que je n'étais qu'à un étage de ma destination. Dans les secondes qui suivirent le bip sonore de l'ascenseur les portes s'ouvrirent.

A peine avais-je mit le pied à l'extérieur que sa voix m'accueilli.

- Vingt minutes de retard, tu as vingt minutes de retard Ebiéreyma. Me dit-il en me fusillant du regard.

Je déglutis douloureusement et m'avançai prudemment. Je ne savais comment il réagirait et je préférais garder une distance de sécurité entre nous deux. Cependant, lui n'était pas de cet avis et réduisait la distance entre nous. A mesure qu'il s'avançait, je reculais jusqu'à cogner mon dos au métal froid de l'ascenseur.

Un sourire vainqueur orna son visage et il s'arrêta à environ un mètre de moi, les mains dans les poches.

- Je crois que je pourrais passer sur ton retard cette fois, cela ne saurait se reproduire quand dès demain tu occuperas ton nouveau bureau ici. Dit-il avant de me faire dos et de s'en aller d'une démarche assurée.

Les sourcils papillonnant, je restais incrédule face au comportement de Parker. Je n'arrivais vraiment pas à me faire à sa nouvelle facette. Je le regardai s'en aller sans savoir quoi faire.

Il se retourna subitement et me lança un regard qui me disait clairement « qu'est-ce que tu attends pour me suivre ? »

Je refrénais un sursaut et le suivit sur les pas. Dans le plus grand des silences, nous traversions les couloirs vides. Mon regard se promenait partout et j'étais émerveillée pas tant de beauté. Cet étage était à l'image de celui qui l'occupait, il était tout simplement majestueux.

Un mur de verre autrement dit une baie vitrée remplaçait l'un des quatre murs de chaque pièce, nous permettant d'observer sans cesse la magnifique vue qu'elle nous offrait sur New York.

Au bout du couloir, nous arrivions dans un hall plus petit que celui de l'accueil en des tons plutôt sombres. Deux grandes portes en vernies noirs se faisaient face tandis que de part et autres des deux baies vitrées diamétralement opposés, étaient installées deux bureaux en verres.

Mes yeux étaient obnubilés par tant de finesse de la part de l'architecte. Ils brillaient d'émerveillement et j'aurai pu tomber amoureuse de l'architecte s'il était en face de moi. Il faut avouer que j'avais un faible pour l'art.

D'un mouvement fluide, Parker ouvrit l'une des grandes portes du hall et s'y engouffra. Je le suivis et restai sur le seuil de la porte quand je fus une fois de plus frappés par la beauté des lieux.

C'était un bureau en des nuances de marrons. Dans le fond, derrière le magnifique bureau en bois, trônait une immense bibliothèque du même bois que ce dernier, de la largeur du mur. De part et d'autre du bureau, se concurrençaient les hauts buildings de New York visibles par les deux baies vitrées. Le petit salon dans le coin de l'entrée quelque peu semblable à mon salon à la maison, me fit aimer davantage ce bureau. Il était chaleureux et majestueux, tout en restant simple.

- C'est ton bureau. M'informa Parker.

Surprise, je le regardai les yeux incrédules. Mon bureau ? A moi ? Cet immense bureau n'est rien qu'à moi ? Je ne pouvais le croire, c'était trop beau pour être vrai.

- Je me suis permis de faire la décoration. J'espère qu'il te plaît ? Me demanda-t-il un sourire au coin.

S'il me plaisait ? Bien sûr qu'il me plaisait, je l'adorais même ce bureau et vu son sourire fier au coin des lèvres, je crois que mes yeux émerveillés parlaient pour moi.

- C'est... c'est vous qui... qui avez fait la décoration ? Bégayai-je surprise.

Il lâcha un soupir et s'avança vers moi. Son regard encré dans le mien, j'y décelais une lueur de colère refrénée.

Il était en colère ? Contre moi ? Pourquoi ?

A quelques centimètres de moi, il s'arrêta. Il s'était avancé sans que je me recule. Il tendit le bras droit et de son pouce me caressa la joue délicatement, le regard toujours encré dans le mien.

- Tutoiement Ebiéreyma. M'avait-il dit d'une voix douce qui contrastait avec l'agressivité dans ses yeux.

Il s'écarta par la suite de moi et sortit du bureau. Je restai seule quelques secondes, juste le temps de réguler mon rythme cardiaque avant de le suivre jusqu'à la porte d'en face qui devait surement être son bureau.

- Il n'y a que nous deux à cet étage ? Ne pus-je m'empêcher de demander n'ayant jusqu'à présent croisé personne.

Il ouvrit la porte de son bureau et m'invita à y entrer avant de la refermer. Mon regard se promena dans cette pièce qui était l'opposé parfait de mon bureau. Son bureau était en des nuances de noirs et respirait la virilité de l'homme. Sa virilité à lui.

- Rien que tous les deux. Nous ne sommes que tous les deux à cet étage. Me répondit-il dans le dos d'une voix pleine de sous-entendus.

Je me retournai pour lui faire face et reculai de trois pas quand je me rendis compte que nous étions un peu trop proche. Il me servit un sourire avant de se diriger derrière son bureau et de s'y asseoir dans son fauteuil en cuir noir.

D'un geste de la main, il me demanda de m'asseoir en face de lui et je m'exécutai sans discuter.

- Pourquoi ? Vous n'avez pas de secrétaire ? Demandai-je curieuse.

Son poing frappa durement le bureau et il se leva de son siège brusquement avant de me dominer de sa taille en un instant. Assise dans mon siège, il se trouvait en face de moi les poings serrés sur chaque accoudoir du siège, la tête baissée à mon niveau et le regard noir encré dans le mien.

Qu'avais-je dit de mal ?

- Tutoiement Ebiéreyma, tutoiement. M'ordonna-t-il.

Je déglutis lentement et soutint son regard orageux.

- Vous ne pouvez pas me forcer à vous tutoyer. Lui dis-je plus que décidée à ne pas céder.

Il me sourit et s'approcha davantage de moi. Son souffle chaud s'écrasait contre mon visage, me faisant rougir d'une telle proximité.

- Certes je ne peux pas te forcer à me tutoyer mais je peux t'empêcher de me vouvoyer. Me dit-il un regard de défi dans les yeux.

- Et comment ? Demandai-je toute aussi défiante que lui.

- En t'embrassant à chaque fois que tu seras sur le point de me vouvoyer. M'avoua-t-il.

Juste Une Dernière FoisOnde as histórias ganham vida. Descobre agora