Chapitre 86.

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Comme James me l'avait conseillé ou plutôt exigé, j'avais pris du temps pour me reposer. J'avais fait une petite sieste et je n'avais jamais aussi bien dormir qu'aujourd'hui.

Patri était celle qui était venue me sortir de mon doux sommeil. On avait longtemps discuté ensemble. Puis, nous avions eu ensemble l'idée de faire une surprise à son père.

Et c'est pour cela que depuis une heure on s'activait en cuisine. James m'avait dit une fois adorer la tortilla et c'est avec tout l'amour du monde que nous étions en train de le lui en préparer.

À peine eurent-ont terminé la tortilla que James rentra du travail. Son regard croisa le mien, et il étira un sourire malicieux.

- Qu'est-ce que les deux femmes que j'aime le plus au monde sont en train de manigancer derrière mon dos?

- Papa! Cria Patri avant de sauter dans les bras de son père. On te fait une surprise. Ajouta-t-elle en chuchotant.

Il se mit à renifler l'air.

- Oh une surprise! Alors ce n'en est plus une. Je reconnaîtrait l'odeur d'une tortilla entre mille odeurs. Dit-il en s'avançant dans la cuisine à la recherche de la tortilla.

Il l'a trouva rapidement dans le four. Il l'a fit sortir, déposa Patri au sol, chercha une fourchette avant de se mettre une grosse bouchée dans la bouche puis de gémir de plaisir.

- C'est délicieux. Commenta-t-il en encrant son regard dans le mien.

Il s'approcha de moi et vint m'embrasser en me chuchotant un merci les yeux brillants. Si je savais qu'il me fallait lui préparer une tortilla pour le rendre si heureux, longtemps auparavant je l'aurai fait.

- Papa! Tu dois attendre qu'on mette la table et que l'on soit tous à table avant de manger. Bouda Patri d'un air faussement mécontente. Moi aussi je veux goûter une part...

- Non! Je pensais que c'était ma surprise à moi! Fit James d'un air égoïste.

Les larmes au bord des yeux. Je regardai James se chamailler comme un enfant avec sa fille de 5 ans, et me rendit compte à quel pont j'aimais cet homme et qu'il me rendait heureux, lui et sa fille.

*
Après avoir dîner tous ensemble, Patri nous avait souhaité bonne nuit avant d'aller se coucher car elle avait école le lendemain matin. Avec James, on avait débarrassé la table et fait la vaisselle dans le silence.

Je savais qu'il fallait que je lui parle, que je lui raconte mon histoire, mon passé où je risquerai de le perdre. Assise dans son lit, il était sous la douche et je l'attendais. Je réfléchissais à ce que j'allais lui dire, par quoi j'allais commencer...

Puis, il sortit de la douche, une serviette au reins et une autre dans ses cheveux mouillés.

- James...

Il porta son regard sur moi sans dire un mot. Je pris une grande inspiration et parlai sans réfléchir.

- Après avoir été violé par Tom... je suis tombée enceinte... Commençai je en baisant le regard.

Le silence se dit plus lourd encore qu'il ne l'était mais sans relever la tête je continuai.

- C'était une double honte pour ma famille. Chez mous une femme violée est considérée comme une femme souillée, elle devient une exclue de la société comme ci tout était sa faute. Elle est rejeté par tous et aucune famille ne veut s'associer à la sienne. Mon père m'a convaincu que c'était dans mon intérêt d'épouser Tom... car aucun autre homme ne voudrait de moi et aussi pour ne pas que mon enfant soit un « batard », avait-il dit.

Les larmes commencèrent à couler silencieusement. La douleur se raviva dans ma poitrine comme ci là plaît n'avait jamais guéri.

- ... J'ai été éduqué pour faire plaisir à mon père, pour exécuter ce qu'il m'ordonnait sans poser de questions, pour ne jamais lui dire non. Alors quand il m'a demandé d'épouser l'homme qui m'a violé, je n'ai pas pu lui dire non. Je me détestais pour cela et je détestais encore plus cet être innocent qui grandissait dans mon ventre. Je ne mangeais plus, ne sortais plus, je tombais sur n dépression et toute cette situation m'a conduite à une fausse couche et... j'ai perdu mon enfant...

Mon cœur se gonfla de culpabilités, j'avais fini par tuer mon bébé... parce que je ne le voulais pas...

- Ça m'a pris un an pour m'en remettre... j'aurais pu rompre mes fiancailles après, mais nous avions officialiser notre future union en fusionnant nos entreprises familiales. Et mon père m'a bien fait comprendre que je n'avais pas intérêt à ruiner cette nouvelle fusion. De plus, il ne cessait de me rappeler que personne ne voudrait de moi et j'avais de la chance d'avoir quelqu'un qui voulait bien m'épouser... D'autant plus qu'avec la fausse couche, j'ai eu des complications et...

Les mots n'arrivèrent à sortir de ma bouche. Mes larmes coulèrent davantage et je me mis à renifler fortement pour essayer de parler.

- ... Je ne plus avoir d'enfants... Laissai-je finalement sortir douloureusement.

Je m'essuyais les larmes avec mes mains et continuai-je mon monologue, la tête toujours baissée.

- J'ai pu retardé le marriage jusqu'à la fin de mes études. Et j'étais sensé l'épouser juste à mon retour, puis je t'ai rencontré ou plutôt puis tu m'as obligé à t'aimer... Tu avais tord, James, c'est moi qui ai perdu. Car oui tu m'as reconstruit avec ton amour, mais si tu me laisses James, je n'arriverai pas à me relever. Non, je n'arriverai pas, je ne suis pas aussi forte que tu le penses...

Ma tête baissée et posée sur mes genoux remontée, je tentai de calmer mes pleurs. J'étais honteuse et j'avais peur de ce que je pouvais voir dans son regard. Mais, je me sentais plus libre car je lui avait ouvert mon cœur.

Le silence suivit longtemps après puis il vint à mes côtés, me prit dans ses bras, me serra très fort, me releva la tête et encra son regard dans le mien en disant:

- Moi je t'aime et je te veux, comme tu es, avec tes faiblesses, ton passé, tes blessures. Je te veux entièrement et tu es la femme la plus forte que je connaissaisse. Je t'aime Ebiereyma. Et je veux que tu reste avec moi pour toujours.

Je pleurai davantage mais cette fois de joie. Sa déclaration m'avait réchauffé le cœur. Jamais on ne l'avait dite, une chose aussi belle. Il m'aimait comme j'étais, avec mon passé et mes blessures.

Je restai dans ses bras jusqu'à sombrer dans un sommeil réconfortant.

Juste Une Dernière FoisWhere stories live. Discover now