Chapitre 21.

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Après environ une demi-heure dans la baignoire, je finis par sortir de la salle de bain vêtue d'un peignoir en coton blanc.

C'est sans surprise que je trouvai Jason assis sur le bord de mon lit.

Je ne lui aurai pas pardonner s'il s'était allé.

Sans lui adressai un mot je me dirigeai dans mon dressing et me vêtis de mon pyjama short et débardeur gris. J'attachai mes dreadlocks en un chignon haut puis sortis de la pièce.

Je m'adossai contre le mur en face du lit, croisai mes bras sur ma poitrine et accordai enfin un regard à mon traitre de frère.

- Je crois que tu as assez eu de temps pour me donner ne serait-ce qu'une bonne raison pour laquelle tu préfères Parker à moi. Lui dis-je mauvaise.

Il souffla bruyamment et se passa les mains dans les cheveux.

- Reyma tu crois réellement que je préfère James à toi ? Me demanda-t-il le regard ancré dans le mien.

Je ne sillai pas. Je le regardai avec la même intensité qu'il le faisait.

Bien sûr que non ! Je savais que James n'aurait jamais la place que moi j'ai dans le cœur Jason. Mais je voyais bien qu'il y avait un lien fort qui les liait et ma curiosité avait besoin d'en savoir plus.

- Je ne sais pas, à toi de me le dire. Répondis-je en haussant les épaules.

Je sors de ma chambre et descend les escaliers, j'entre dans la cuisine et me mets à fouiller le frigo et les placards à la recherche de quelque chose à me mettre sous les dents.

- Tu sais très bien que je tiens à toi plus qu'à moi-même Reyma, alors je ne comprends pas pourquoi tu me fais la tête ? Me dit-il dans mon dos.

De la pomme terre, des œufs, des épices. Voilà ce que je trouve dans ma cuisine. Il va falloir que je pense à aller faire les courses. Ce dimanche peut-être, mais en attendant il faut que je sache quoi me préparer avec le peu que j'ai.

Les ingrédients dans la main, je les scrute comme-ci je voulais les tuer d'un regard. Personne d'autre ne mériterait ce regard si ce n'est que Parker.

Pourquoi pas une Tortilla ? Me dis-je.

J'hausse simplement les épaules et m'y met.

Un raclement de gorge me rappelle que Jason est là et attends ma réponse depuis tout à l'heure.

Je l'avais oublié lui ! En fait non, je veux juste lui faire payer de m'avoir délaissé pour cet abruti de Parker.

- Oui. Répondis-je d'une voix innocente.

- Reyma pourquoi tu me fais ça ! Me dit-il commençant à comprendre mon jeu.

Je levai ma tête de mes oignons et lui dit les yeux rouges.

- Et toi pourquoi tu fais ami ami avec l'ennemi ? Lui demandai-je à mon tour.

- James n'est pas un ennemi, c'est mon ami !

Un cri d'effroi sortit de ma bouche tandis que je déposai le couteau sur le plan de travail.

Le faisait-il exprès ou quoi ? Ne voyait-il rien ? Ne voyait-il pas que Parker pouvait être tout sauf un ami ?

Trop maléfique pour l'être !

- Jason s'il te plait, tu n'es pas aveugle ! Parker est tout sauf un ami. Il est méchant, sombre, sans cœur et... et tordue. Et je n'utilise que des euphémismes. Dis-je en haussant la voix rejetant la colère que j'ai contre Parker sur Jason.

Il le mérite ce dernier ! A crier sur tous les toits que Parker est son ami.

- J'avoue que James est un tout petit peu sombre mais....

- Un tout petit peu ? Lui fis-je remarquer en haussant un sourcil et en croisant les bras sur ma poitrine.

- D'accord carrément sombre mais c'est parce que la vie ne lui a pas du tout sourire, il a dû affronter pas mal d'épreuve plus sombre les unes que les autres et très jeune en plus. Me dit-il pour excuser le comportement de son ami.

Je devins aussi rouge que mon teint métissé me le permettait, mais assez pour qu'il s'en rende compte.

Assez pour qu'il comprenne ce qu'il venait de dire.

Il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit de l'excuser par son passé soi-disant difficile.

- Reyma, ce n'est pas ce que je voulais dire... Bien sûr que son passé ne l'excuse en rien... mais ce n'était pas rien...

Je levai simplement la main et lui demandai d'arrêter. Je m'ôtai le tablier que je m'étais mis avant de commencer à cuisiner et montai en courant m'enfermer à double tour dans ma chambre.

Je ne voulais plus jamais le voir, plus jamais lui parler.

Il n'avait pas le droit de dire que son passé était plus difficile que le mien. Je n'y croyais pas.

Il n'avait pas le droit de faire comme-ci mon passé à moi n'était rien.

Il n'avait pas le droit de parler comme j'avais eu un passé tout rose.

Il le savait, il le savait mieux que personne que mon passé m'avait détruit.

Que mon passé m'avait éteint car la plus meurtrière des blessures est celle qui est faite par un membre de sa famille, par son propre sang.

Mon passé me rattrapa et je pleurai jusqu'à épuisement. Je finis par m'endormir pour plonger dans le cauchemar de mon passé.

Sombre et silencieuse est la pièce. Seule et triste, J'y suis enfermée.

Assisse contre le mur d'un blanc moisi, je fixe la seule porte de la pièce en attente de ma punition. Les doigts entremêlés, j'ai peur. Il arrive, j'entends ses pas.

Mon rythme cardiaque s'accélère et ma respiration se bloque.

La clef tourne dans la serrure et un bruit sec annonce qu'elle est déverrouillée. Je baisse la tête, je n'ai pas le droit de le regarder dans les yeux.

Il entre puis referme la porte à clef. Il avance et j'essaie de reculer.

- Débout ! Crie-t-il.

Je me lève tout en chancelant. J'ai faim, j'ai soif. La tête toujours baissée, je le voir défaire sa ceinture.

Mes larmes coulent silencieusement.

- Pourquoi tu es ici ? Me demanda-t-il comme il le faisait d'habitude avant de me punir.

- Je suis ici parce que j'ai désobéir. Répondis-je la gorge sèche.

C'est au même moment où je prononce ses mots que le premier coup lui m'est asséné. La douleur est forte. J'ai mal. Je pleure.

Il me l'avait interdit. Je n'ai pas le droit de sortir sans sa permission. Mais Jason avait insisté et je l'ai suivi. Nous avions joué au parc pour fêter mes dix ans d'anniversaire. Je me suis beaucoup amusé mais nous sommes rentrés tard et il m'a surpris. C'est pour ça qu'il me punir.

Je n'ai pas le droit de sortir et je suis sorti. Je l'ai désobéi et c'est ma punition.

Les coups s'enchaînent, tous plus violent les uns que les autres. Mon corps est meurtri par la ceinture.

- S'il vous plait, arrêtez ! Père, je vous en prie. Criai-je sans qu'il m'entende.

Comme sourd, père continue de me battre sans se soucier de mes cris, ni de mes pleurs trouvant dans cet acte horrible une jouissance sans nom.

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