I. Quand le temps vous rattrape, il faut savoir courir vite

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[Cette histoire est actuellement en cours de correction donc soyez indulgents]

Je regarde dans le vague... Laissant mon esprit vagabonder légèrement comme les petites particules de poussière, qui flottent à travers le rayon de soleil au dessus de mes yeux. Mon regard dévie doucement vers la vitre entre ouverte de ma chambre. J'émerge lentement d'un lourd sommeil sans rêve. Mon corps étendu me semble impossible à bouger.

Quelle heure est il, là tout de suite?

Mon regard fait rapidement le tour de la pièce, aucune horloge, pas la moindre montre. Et pourtant, je sais pertinemment qu'il est 8h34 et que si je ne me lève pas dans quelques minutes je vais être en retard.

Je redresse mon buste avec précaution en étirant mes bras vers le plafond, faisant jouer mes muscles du dos. Quand mes bras retombent le long de mon corps, une vague de plaisir parcourt rapidement mon échine, provoquant un léger soupir de satisfaction.

8h36... Le temps file à une vitesse parfois.

Je me lève et m'élance dans une démarche des moins sexy jusqu'à mon placard, où j'échange mon modeste pyjama contre de simples vêtements. Je me retourne et regarde mon reflet sur le miroir du placard.

Qui je suis ?

Je suis Nyla Dimena, on peut me qualifier comme une adolescente lambda. De longs cheveux châtains descendent en ondulant lentement sur mes épaules. Je suis plutôt petite avec des yeux noisettes légèrement verts, rien ne parait exceptionnel chez moi, mais j'imagine que personne n'a une très bonne opinion de soi-même.

Je reste pendant quelques minutes à regarder mes formes, que je trouve un peu justes, dans le miroir. Maintenant avec tout ça, je suis en retard.

J'attrape une veste et descends le vieil escalier, qui est au centre de ma maison. Les marches craquent sous mes pas rapides.
Bien que je vive en pleine ville, cette maison semble hors du temps, comme si elle dormait depuis des décennies et que nous étions des petites souris qui devaient se faire toutes petites pour ne pas la réveiller.

Nous ? Par nous, j'entends ma grand mère et moi. Mes parents ? Je ne sais pas ... Je ne sais plus... En tout cas, ils ne sont plus la depuis trop longtemps pour que je me souvienne, et tant pis.

Je passe la porte d'entrée, que je repousse derrière moi sans état d'âmes et traverse en quelques enjambées le petit jardin florissant. Une fois dans la rue, je laisse mes jambes suivre automatiquement le chemin que je fais tous les matins, tout en me mêlant aux autres parisiens qui rejoignent leurs quotidiens mornes à travers les rues de la capitale.

Je m'arrête, légèrement essoufflée, devant un bâtiment ancien fait de brique, qui semble s'accrocher au sol depuis de trop longues années. Autrement dit, mon lycée se trouve devant moi et je le regarde, laissant filer de précieuses minutes.

- Nyla !

Je me retourne et vois une grande blonde aux jambes élancées, un sourire enfantin sur le visage, s'approcher de moi.

Nyla -Stéphanie ... Aussi ponctuelle que moi.

Stéphanie - Moi aussi, je suis heureuse de te voir Nyla ... Allez arrête de rêvasser, ou on va être en retard.

Nyla - théoriquement, nous ne sommes pas encore en retard car la sonnerie ne sonne que dans une minute.

Stephanie - ton sens du temps me dépassera toujours... Mais notre classe est au dernier étage !

Nyla - vu sous cet angle.

Ma vieille amie lève les yeux au ciel à cause de mon total désintérêt de la situation. Puis elle m'attrape par la manche pour me traîner dans le bâtiment. Je trottine derrière elle comme un petit chien, jusqu'à notre classe, où nous rentrons, in extremis, avant que le cours ne débute.

Pendant le cours mon esprit s'égare, mes yeux se baladant dans la pièce sans faire attention à la voix monotone du professeur. J'observe les étudiants depuis ma place du fond, à mes côtés Stéphanie regarde ses ongles avec un intérêt tout particulier.

Finalement mon regard se pose sur le dos musclé d'Arthur, un beau brun au sourire de tombeur. Vous pensez que je suis aussi lambda que ça ? Que, comme toutes les filles, je tombe amoureuse du brun ténébreux de la classe à qui je fais les yeux doux sans avoir la moindre chance ?

Non, merci bien, mais je suis au dessus de tout ça. J'aime ses muscles bien dessinés, mais lui ? Non. Il est prétentieux et le fait que toutes les filles tombent à ses pieds me répugnent.

La journée passe lentement et se termine enfin. Je réunis les quelques affaires qui sont sur ma table et sors avec Stéphanie sur les talons, qui me parle de je ne sais trop quoi.

Le temps passe trop vite. Je n'aime pas ça. Vous savez tout le monde a une phobie ? Les clowns, le sang, les insectes et j'en passe... Mais moi, j'ai la phobie du temps qui passe, la peur de ne rien contrôler et de laisser filer le temps à une vitesse folle. Rien que d'y penser, je frissonne.

Stephanie - Nyla ? A quoi tu penses ?

Nyla - Hmm ?

Stephanie - Parfois je me demande si tu vie à la même époque que nous.

Nyla - hein ? Mais je... heee !

Malheureusement, pas le temps de tourner la tête que je me heurte à un torse bien musclé. Je tombe à la renverse sur les fesses. Ma tête tourne, je vois Arthur en double qui semble me réprimander, mes oreilles bourdonnent, je suis sonnée... Je commence a voir gris, l'air semble s'épaissir... Puis tout revient net, je vois Arthur, penché au dessus de moi.

Arthur - Non mais regarde où tu marches là ! Tu m'écoutes ou pas ?? Hé hoo imbécile, je te parle là !!

Sans répondre, je redresse mon dos, m'appuyant sur mes bras pour lui lancer un regard noir. Pour qui il se prend ? Il me dépasse largement, mais je ne vais pas me laisser faire par un macho sans rien dire.

Je m'apprête à lancer une magnifique réplique des plus cinglante, mais malheureusement mon corps m'abandonne. Ma tête heurte lourdement le sol et tout devient progressivement noir...
J'ai juste le temps de voir la moue dubitative d'Arthur et Stéphanie se jetant sur moi.

Mon esprit ère dans mon inconscience. Le temps m'échappe, il me nargue. Je me sens impuissante ! Dans combien de temps mon esprit reconnectera avec la réalité ? Les secondes défilent, puis les minutes... Mon corps semble régler comme un énorme mécanisme d'horloge, comme si mon cœur battait au rythme des secondes et que mon esprit se lançait dans une ronde infinie comme des rouages.

J'ouvre les yeux, une lumière blanche traverse ma rétine, je suis éblouie. Mon cerveau cogne dans ma tête j'ai l'impression qu'un camion m'est passé dessus.

Stéphanie - Nyla ? NYLA ?

Nyla - Ne cris pas comme ça.

Stéphanie - Tu te réveilles enfin ?

Nyla - Faut croire ... Que s'est il passé ?

Stephanie - Tu es rentrée dans Arthur !! Le pur beau gosse ! Puis tu es tombée, tu t'es redressée et finalement alors que tout allait mieux, tu t'es évanouie...

Nyla - le pure beau gosse ? Calme tes hormones ma vieille, c'est juste un gros macho.

Stephanie - bon au moins, je vois que tout va bien si tu dis ça.

Nyla - Je suis en retard. Je suis où d'ailleurs ?

Stephanie - à l'infirmerie.

Nyla - Tu me déposes sur ton vélo ?

Stephanie - Ok, je peux bien faire ça pour toi !

Les Maîtres Du Tempsحيث تعيش القصص. اكتشف الآن