Les Maîtres Du Temps

XLIV. Dernière étape

J'ouvre les portes du salon de couture. Jess et Jeny y prennent un thé avec Pauline, sur une table à moitié recouverte de tissus divers, posés en vrac.

Le bazar est toujours maître de cette pièce...

Pauline se rend compte de ma présence et m'adresse un grand sourire, suivie des deux couturières.

"- Je suis heureuse de te voir ! Me dit-elle sans tarder.

- Je suis désolé... J'aimerais tant qu'on se voit plus souvent.

- Ce n'est pas de ta faute !"

Je vais m'asseoir à leurs côtés autour de la table, Jeny me serre un thé brûlant qu'elle pose devant moi.

" - Alors dis-nous, que nous vaut ta visite ? Me questionne Jess.

- Je suis désolé de déranger, mais j'ai encore besoin de vos services...

- Notre devoir est de coudre pour la famille Dimena, alors que tu viennes nous voir est un honneur, tu ne nous déranges pas au contraire ! M'assure Jenny.

- De quoi as-tu besoin ? Enchaîne Jess, curieuse.

- Ce soir j'ai la fête d'intégration des nouveaux gardiens et j'aimerais y aller...

- Tu veux vraiment rejoindre les gardiens ? Ils sont si stricts... Dit Pauline ne soupirant, les yeux aux ciel.

- Je ne sais pas... Mais je veux au moins y aller ça ne coûte rien.

- Tu souhaites un habit pratique... Commence Jess.

- ... Et solide qui ne te gêne pas dans le combat tout en te protégeant ! Termine Jenny sur la même longueur d'onde.

- Exactement... C'est possible ?

- Quand il s'agit de coudre pour nous... Dit Jess avec un sourire en coin.

- Rien est impossible ! Rigole Jenny. "

Nous éclatons de rire en coeur remplissant la pièce de bonne humeur.

" - Quelle synchronisation... Souligne Pauline, amusée.

- Quelque part nous sommes liées, alors c'est un peu une évidence pour nous. Explique Jess.

- Nous sommes quand même des jumelles ! Ajoute sa sœur. "

Elles commencent à courir dans toute la pièce, cherchant des tissus de toutes sortes et criant des mots, qui m'étaient jusqu'alors inconnus.

Pauline et moi regardons ce drôle de spectacle depuis nos chaises.

Elle se tourne vers moi laissant les deux petites fées faire leurs prodiges.

" - Au moins si tu vas chez les gardiens, nous pourrons continuer à nous voir. Si tu reprends ton ancienne vie...

- Tu m'as manquée, je ne veux pas te quitter encore une fois."

Elle pose une main sur mon avant bras.

" - Moi non plus. Je ne veux plus que tu t'en ailles, cet endroit c'est le tien, c'est ton monde, dehors cette vie morne ne te correspond plus.. Ce n'est pas toi..."

Je regarde par la grande fenêtre, qui illume la grande salle surchargée.

" - Tu as sûrement raison.

- Je ne choisirais pas pour toi.
Ton choix sera le bon."

Ses paroles me rappellent celles de mon oncle...