LXXVII. Le grand jour commence

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Adrian est venu me chercher. Il me soutient sous le bras et ne dit aucun mot. Nous marchons ensemble sur le chemin du parc, en direction du château.

" - Pourquoi tu ne dis rien ? Finis-je par demander.

- Parce que je n'ai rien à dire.

- Mais parle moi Adrian ! Le suppliais-je.

- Pour te dire quoi à la fin ?

- N'importe quoi !

- N'importe quoi."

Il joue sur les mots, le bougre...

"- Tu m'en veux ? Demandais-je, Tu t'es lassé de moi, toi aussi ? Je te dégoûte ? Tu as un autre maître... Je ne sais pas ce qu'il y a, alors dis-moi, parce que ça me rend folle !"

Il me prend par les épaules et me secoue, comme si j'étais devenue folle à lié.

"- Mais non, ce n'est pas ça ! C'est juste que ... Que... Je ne sais pas comment réagir !
Je pensais te connaître, mais je viens de découvrir une partie de ton passé et je ne sais comment te consoler... Je ne sais comment te protéger moralement ! Pourtant je le dois, car je suis ton gardien..."

C'est donc ça ... Encore le gardien qui parle. Je pose mes mains sur les siennes, avant de les retirer avec douceur de mes épaules.

"- On a tous nos démons. Mes problèmes sentimentaux, je peux les régler seule, Adrian. Ne t'en fais pas.

- D'accord..."

Après cela, nous sommes rentrés au château, j'ai changé de vêtements, pris une douche. Un retour à une vie descente, si je puis dire.

La journée passe, pendant que je reste seule dans ma chambre, à me murer dans mes souvenirs et mes réflexions. Ma porte est verrouillée et seul Adrian et Pauline en connaissent le code.

Je suis donc dans un havre de solitude pour me reposer.

Malgré tout, j'ai du mal à repenser à Jeremy et à notre "entrevue", car mes pensées sont occupés par autre chose... NON MAIS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE QUE J'AI PARLÉ AVEC UN DIEU ?

Je repense à sa voix, à ses mots. Il croit en moi et je crois en lui, je ne peux le décevoir. Il m'a dit de veiller sur le sablier, mais n'est-il pas en sécurité ? Ne l'ai-je pas assez protégé la dernière fois, en l'enfouissant sous terre ?

Une infime peur dort au fond de moi à ce sujet. Mais si on y réfléchi bien, il n'y a aucune chance que quelque chose arrive. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, peu convaincue de ma propre déduction.

Je me lève et pour me changer les idées avant de préparer mon sac de cours, car ceux-ci commencent demain.

Je décide d'envoyer un message à Paul, avant d'aller me dégourdir les jambes dehors, car sinon mon esprit va finir par m'étouffer.

[Message

Nyla : tu te sens prêt pour demain ?

Paul : Pas trop... j'appréhende vraiment !

Nyla : mais pourquoi ? Nous avons un groupe d'amis et nous sommes des frères d'armes qui se soutiennent, pas vrai ?

Paul : oui, mais je viens d'apprendre quelque chose...

Nyla : quoi donc ?

Paul est entrain d'écrire...]

Qu'est-ce qui peut bien l'inquiéter, à part la rentrée scolaire ?

Je sors de ma chambre, décidée à prendre l'air, toujours accompagnée de ma solitude, en attendant la réponse de Paul. Quand j'atteins la porte principale du château, je sens mon téléphone vibrer dans ma paume de main, me faisant légèrement sursauter.

Les Maîtres Du TempsWhere stories live. Discover now