XIX. Retour au château

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J'émerge d'un lourd sommeil sans rêve. J'étire avec bonheur mes bras au-dessus de ma tête, profitant du calme du matin pour réfléchir. Enfin le week-end. Cette semaine à été plus que fatigante. Je repense à ma soirée d'hier, plus précisément à mon combat avec Arthur qui a failli virer au drame.

Arthur m'a embrassé.

Le drame. Comment a-t-il pu faire ça ? Il ne manquerait plus que j'embrasse Robin... Plutôt mourir ! Enfin pas mourir car je tiens trop à la vie pour ça, mais tuer Robin et Arthur serait une idée plutôt alléchante...

Mes pensées reviennent sur l'événement d'hier.

Je me sens mal par rapport à Stéphanie, oserais-je un jour lui avouer ? En tout cas, pas maintenant.

Je ne peux m'empêcher de penser à mes lèvres sur les siennes. Comment je peux réussir à aimer quelque chose venant de lui ? Il a réussi à m'avoir.

Arthur tu es fourbe !

Toute cette histoire me rappelle Adrian. Quand j'ai partagé le temps, nous nous sommes embrassés, c'est une étape obligatoire pour le partage, mais là nous avons continué... Je rougis rien qu'en y repensant... Que faire si je me retrouve de nouveau seule avec Adrian ?

Je plonge la tête dans mon oreiller, face au dilemme. Je finis par me lever pour stopper mes tourments.

Alors que je m'apprête à sortir de la chambre, j'entends des sanglots venir du salon.

Que s'est-il passé hier soir, après que je sois partie ?

Je file dans le salon pour rejoindre mon amie, qui pleure toutes les larmes de son corps sur le canapé, un pot de nutella dans une main, une cuillère dans l'autre.

Sérieusement, du nutella ? Elle ne pouvait pas prendre quelque chose de plus diététique ? Comme une pomme ?

Pourquoi les gens en pleins chagrin décident de se noyer dans la nourriture calorique ? Comme si devenir obèse en plus, allait arranger les choses.

Je laisse là mes pensées philosophiques et cours la réconforter. Je la prends dans mes bras et la force à lâcher ce pot du diable.

Nyla - Que s'est-il passé ?

Je la berce doucement pendant qu'elle tente de m'expliquer la situation, au milieu de ses sanglots.

Stéphanie - C'est... C'est... C'est Arthur...

Elle repart de plus belle dans les larmes, pendant que j'affiche une moue dubitative. Arthur ? Comme si je ne m'y attendais pas.

Nyla - Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Sur le moment, j'ai peur qu'Arthur lui ai tout dit... Mais après tout pourquoi aurait-il fait ça ?

Stéphanie - il a rompu... Et il est parti... je ... je ne sais pas où il est...

Nyla - Parfait !

Elle me regarde avec des yeux surpris et remplis de tristesse. Je lui carresse la tête.

Nyla - Il n'en valait pas la peine... Au moins il ne te fera plus de mal, et puis dans une semaine tu auras un nouveau copain, comme toujours.

Elle acquiesce avec un regard d'enfant triste. Evite les idylles si tu as le cœur trop fragile... les peines de cœur, très peu pour moi.

Nous restons pendant un moment dans les bras l'une de l'autre. Stéphanie finit par se calmer.

Elle me tend une lettre.

Stéphanie - Tiens, c'est pour toi, c'était dans la boîte au lettre hier soir.

Je prends la lettre que j'observe attentivement, je reconnais aisément la marque familiale des Dimena, ce qui n'annonce rien de bon... À première vue.

Je déchire le haut de l'enveloppe pour sortir une sorte d'invitation officielle de la communauté des gardiens. Pour qu'il me fasse parvenir un papier officiel, il doit se passer quelque chose. Je parcours des yeux les lignes de la lettre.

" Nyla Dimena,

Vous êtes conviée au conseil qui se tiendra ce soir dans la salle de réunion de la communauté des gardiens, à 19 heures, pour une affaire des plus urgentes.

Cordialement,
La communauté Dimena."

Mes yeux restent figés sur le texte, pendant que l'angoisse monte en moi. Que se passe-t'il ? J'ai quitté la communauté, pourquoi me rappelle-t-on ?

Je replis la lettre que je range dans l'enveloppe. Stéphanie qui a cessé de sangloter me lance un regard interrogateur. Je la regarde à mon tour et annonce d'une voix grave.

Nyla - J'y retourne.

Je passe la matinée à réconforter mon amie, cachant mon angoisse le plus possible.

L'heure arrive à grand pas. Je me rends dans ma chambre pour enfiler mon éternelle combinaison noire et une veste en cuir, fignolant ainsi mon look de rebelle. Je me fais une queue de cheval haute et me maquille en vitesse.

Je dis en revoir à Stéphanie et commence à partir. Alors que je marche d'un pas pressé dans le couloir j'entends la petite voix de mon amie depuis le salon

Stephanie - attends !

Je me retourne, elle s'avance vers moi et me tends un petit couteau, au magnifique manche de bois sculpté.

Stephanie - Merci pour ce que tu fais pour moi. J'aurais dû t'écouter depuis le début pour Arthur. Prends le, je les collectionne, garde le au prêt de toi en symbole de notre amitié. Et surtout reviens vite.

Nyla - Le mieux c'est d'écouter ton cœur. Mais mieux vaut prévenir que guérir ! Merci pour le couteau, j'y refais attention comme à la prunelle de mes yeux.

Je lui fais un clin d'œil complice, avant de déposer un léger baiser sur son front. Je glisse le petit couteau à ma ceinture et cours rejoindre ma mobylette pour ne pas arriver en retard.

Après un peu de route, j'arrive enfin devant le château familial. Je laisse ma mob devant la propriété, mieux vaut ne pas s'attarder !

Je passe le portail, et vois Barney, le vieux chien de la famille, courir vers moi en aboyant. Je me baisse et ouvre mes bras, où celui ci vient s'engouffrer pour me couvrir de câlins. Je lui caresse affectueusement la tête.

Nyla - Moi aussi tu m'as manqué vieille branche !

Je me relève et marche jusqu'à la demeure accompagnée de Barney. Je passe la porte principale et tombe sur Pauline, qui m'attend.

Je me jette dans ces bras.

Nyla - Pauline ! Tu m'as manqué !

Pauline - Tu es partie depuis trop longtemps ! Je m'ennuie sans toi !

Nyla - Comment ça se passe ici ?

Pauline - Le conseil est très agité... Viens ne perdons pas de temps je dois t'y emmener.

Je la suis et rentre pour la première fois dans la partie Est, la partie des gardiens.

La décoration s'oppose au reste du château, tous les murs sont gris, un gri martial, la décoration est la plus simpliste possible. J'arrive enfin devant la porte du fameux conseil.

Pauline - Je dois te laisser là, bonne chance.

Mon cœur bat fort quand j'ouvre les portes en grand.

C'est reparti... Je reprends, pour le moment, mon statut de maître du temps.

Les Maîtres Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant