LIII. Il faut savoir apprécier les bonnes choses

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Je me réveille seule le matin, Pauline m'a laissée dormir pour partir faire son travail au château.

Comment fait-elle pour se vouer au travail si jeune ?

Je ne suis pas contre les petits boulots... Mais elle, c'est du 24h/24h, sans jamais se plaindre ni faiblir. Quel mental d'acier.

Je regarde son petit mot, abandonné sur la table de chevet de mon lit.

"Je t'aime, Pauline ♡"

Trois petits mots qui m'arrachent un sourire enfantin, qui annonce ma bonne humeur de la journée.

Je m'étire longuement, avant de me détendre sous le jet réconfortant de la douche.

Émilie doit commencer son service bientôt, donc je pense qu'elle ne tardera pas.

j'enfile un t-shirt blanc sans forme, bien trop lâche pour moi. Le col si grand retombe sur mon épaule dévoilant nonchalamment ma peau. Pour le bas je passe juste un petit short gris moulant de sport.

Les timides rayons tièdes du printemps traversent ma vitre, que j'ouvre pour laisser une douce brise aérer la pièce.

Je caresse les cheveux du jeune homme brun en passant devant son lit comme tous les matins, lui accordant un petite prière muette de rétablissement.

J'ouvre la porte de l'infirmerie et comme à son habitude, un petit sac blanc attend patiemment là, déposé sous l'ordre de mon oncle.

Je l'attrape et en sors deux croissants encore chaud, sortant tout droit des cuisines du château.

Je referme la porte derrière moi avant d'aller m'asseoir sur le rebord de la fenêtre, observant le paysage. une de mes jambes se balance dans le vent.

Une paix royale.

J'approche un croissant de mon visage pressant sa texture moelleuse et craquante à la fois, de mes doigts.

Ce petit bruit de pâte croustillante sonne comme un bruit divin à mon oreille. Son odeur mariant savamment le sucre, la pâte et le beurre me met l'eau à la bouche, faisant remonter en moi des souvenirs d'enfance.

Sentir un croissant est presque aussi bon que de le manger à mes yeux. Pour apprécier quelque chose, il faut d'abord le désirer, il n'y a pas de secret...

Après tout c'est pareil pour les hommes, plus tu le désires, mieux ce sera quand tu l'auras dans tes bras. À mes yeux, le jeu de séduction est tout aussi important que le reste.

Les hommes sont des croissants.

Après l'avoir longuement regardé avec des pensées philosophiques, j'enfourne lentement la viennoiserie dans ma bouche, mastiquant avec bonheur.

Quelques minutes après, j'entends des cris et des bruit d'effort physique venant du parc, me faisant baisser les yeux de mon plaisir matinal.

Tiens tiens, mais que voilà...

Je ne savais pas que les gardiens faisait leur petit jogging matinal à cette heure-ci.

Alors que le prof, courant avec de l'avance, ne cesse de crier, de nombreux gardiens font travailler leurs muscles pour suivre aisément le rythme. Sans jamais oublier un seul ordre de l'adjudant.

De bons petits toutous, bien dressés.

Je continue de regarder ce drôle de spectacle, qui s'offre comme sur un plateau d'argent devant mes yeux.

Incroyable, on se croirait à l'armée.

Comme je ne manque jamais une occasion pour mater de la belle marchandise (ne me juger pas on le fait toutes), je laisse mes yeux se balader sur leurs corps athlétiques.

Les Maîtres Du TempsWhere stories live. Discover now